Archives pour la catégorie Compte-rendu

Brecht joué pour l’ADVR

Bonjour à toutes et à tous,
Dimanche 22 mai nous avons eu le plaisir d’assister à la représentation de « Grand-peur et misère du III° Reich », de Bertolt Brecht, magnifiquement interprétée par les acteurs de la Compagnie de l’Arbre sec, mise en scène par Hélène Bayard, dans une salle au nom prédestiné : « salle Résistance » , à Montreuil.

Hélène Bayard avait choisi de présenter 15 des 24 tableaux de la pièce et son choix s’est révélé excellent pour bien montrer les effets du nazisme sur la vie quotidienne dans l’Allemagne des années 30. Ce jour-là, la pièce a été jouée spécialement pour les adhérents et les amis de l’ADVR. La salle était pleine.
La qualité du travail de la Compagnie de l’Arbre sec, l’actualité du thème, nous ont incités à solliciter cette troupe pour un spectacle que nous vous proposerons dans le courant de la saison prochaine : une adaptation du livre de Kayrisman Taylor
« Inconnu à cette adresse » qui montre lui aussi parfaitement les méfaits de l’emprise de l’idéologie nazie sur les esprits.

Ci-dessous quelques photos de la pièce :

Inauguration de l’espace Noëlla Rouget au lycée Carnot-Bertin de Saumur

Le 28 avril 2022 avec 2 membres de l’Amicale Chateaubriand-Voves-Rouillé-Aincourt nous avons pu assister à l’inauguration de l’espace Noëlla Rouget au lycée Carnot-Bertin de Saumur et découvrir la magnifique exposition hommage à cette grande humaniste et Résistante née le 25 décembre 1919 à Saumur. Cet évènement était orchestré par les élèves de première bac-pro Relation Client et terminale bac-pro Cuisine. L’exposition est le résultat d’un travail de 2 années des élèves encadrés par leurs 2 professeurs M. Barre et Mme Bossard.

S’étaient déplacés spécialement de Suisse pour ce moment de Mémoire Patrick Rouget un des deux fils de Noëlla Rouget et Brigitte Exchaquet-Monnier et Eric Monnier, auteurs de Noëlla Rouget la déportée qui a fait gracier son bourreau (Editions Tallandier, 2020), était également présent Aubin Hellot, auteur et réalisateur pour les Films du Large qui travaille actuellement à un documentaire autour de Noëlla Rouget.

Noëlla Rouget née Peaudeau le 25 décembre 1919 à Saumur, vit à Angers où elle devient institutrice. Dès 1941 elle entre dans la résistance comme agente de liaison au sein du mouvement gaullien « Honneur et Patrie ». Elle se fiance avec Adrien Tigeot, également instituteur et résistant au sein du réseau communiste « Front National ». Adrien est arrêté le 7 juin 1943, torturé et fusillé le 13 décembre 1943. Noëlla est appréhendée chez elle le 21 juin, emprisonnée à Angers, transférée à Compiègne et enfin déportée à Ravensbrück par le convoi du 31 janvier 1944. Libérée le 5 avril 1945, elle sera soignée dans un sanatorium en Suisse, où elle se marie en 1947.

L’un des hommes de la Gestapo, qui participe à leur arrestation est un Français, Jacques Vasseur, collabo zélé qui entre 1942 et 1944 sera responsable de 430 arrestations, 310 déportations et 230 fusillés ou morts en déportation. « Evanoui » à la Libération, il est arrêté par hasard dans le Nord en novembre 1962 dans le grenier de sa mère où il se terrait depuis 17 ans. Son procès s’ouvre devant la Cour de sûreté de l’Etat , le 20 octobre 1965, qui le condamne à la guillotine.

Mais opposée à la peine de mort, Noëlla s’élève contre cette sentence et supplie le général de Gaulle d’accorder sa grâce et l’obtient en février 1966. Incomprise de ses camarades, elle répond aux reproches dans une lettre « de quel droit juger un homme si, placés aujourd’hui à notre tour en position de force, nous nous comportons comme il fit hier« . A la fin des années 1970, elle se joint à une campagne pour l’élargissement des derniers collabos emprisonnés, afin de refermer cette page de l’histoire. Vasseur est libéré en 1983 et ne donne aucun signe de vie. Il meurt en Allemagne en 2009, sans avoir jamais exprimé le moindre remord.

Katherine Courjaret

Conférence d’Etienne Egret le 7 avril 2022

Jeudi 7 avril 2022, l’ADVR a reçu, à la Mairie du 20e, Etienne Egret, secrétaire-mémoire du camp de Voves pour une conférence intitulée « Voves, un camp de concentration en France ». Etienne Egret après nous avoir présenté l’histoire du camp a évoqué avec passion la vie quotidienne des détenus. Il a présenté les multiples activités culturelles de « l’université » organisée par les prisonniers, essentiellement des communistes qui maintenaient ainsi le moral et préparaient l’avenir.
Etienne Egret nous a conté les évasions dont les plus spectaculaires sont celles des faux gendarmes et celle du tunnel. Une dizaine de prisonniers déguisés en gendarmes ont ainsi franchi l’entrée du camp à la barbe des gardiens et se sont évanouis dans la nature. Quant au tunnel (creusé sur plus de 140 mètres en évacuant 70 m3 de terre), qui a servi de modèle pour le film ‘La grande évasion », il a permis l’évasion de plus de 40 prisonniers. Tous les évadés ont repris le combat et un certain nombre d’entre eux y ont laissé leur vie. Le camp de Voves n’était pas qu’un simple camp d’internement il était aussi un réservoir d’otages et l’antichambre de la déportation vers les camps
allemands.
Inlassablement Etienne Egret poursuit son travail sur le camp de Voves: réaménagement du musée, cérémonies mémorielles, conférences, co-publication avec Dominique Philippe d’ouvrages: « Voves 1942-1944, un camp en Eure-et-Loir », « Voves 1942-1944, l’Université, culture et résistance » et un troisième est en préparation.
N’oublions jamais, écrivent Etienne Egret et Dominique Philippe, que sur plus de 2000 internés à Voves, 605 ont été déportés en Allemagne et seuls 194 ont survécu.

Le conférencier

Le conférencier

Visite du nouveau Musée de la Résistance Nationale (8 février 2022)

Mardi 8 février, l’ADVR a organisé, en partenariat avec le SNES, la visite du nouveau Musée de la Résistance Nationale. Nous étions  environ 45, répartis en deux groupes avec chacun un conférencier de choix puisque’ADVR était accompagnée de Thomas Fontaine, directeur du musée, et le SNES par Eric Brossard, son bras droit.

Tous deux ont été les véritables concepteurs du musée et nous ont fait découvrir « leur » création. Très moderne, le musée est aussi d’une exceptionnelle richesse et  il est organisé avec une grande intelligence dans la scénographie et la pédagogie.

La visite a duré trois heures, cependant elle  a semblé aussi bien courte tellement les deux conférenciers ont passionné leurs visiteurs. Un magnifique musée, une belle réussite!

Le groupe ADVR avec Thomas Fontaine (en pull beige)

Le groupe ADVR avec Thomas Fontaine (en pull beige)

Poste émetteur

Fausses cartes d’identité de Robert Chambeiron

Portait de Lise London dessiné par un détenu de Mauthausen pour Arthur, son mari

Rencontre ADVR autour de Joseph Epstein Film de Pascal Convert, discussion avec Georges Duffau-Epstein

Le 11 janvier 2022, l’ADVR a organisé, à la mairie du 20°, une rencontre autour de la figure de Joseph Epstein à partir du film de Pascal Convert : « Epstein, bon pour la légende ». La discussion était animée par Georges Duffau-Epstein, son fils.
Le film, tout en présentant le résistant que fut Epstein fait une large part à l’homme qu’il fut.
La figure d’Epstein a aussi été dessinée à partir de précieuses interviews, comme celles de Lucie et Raymond Aubrac, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Albert Ouzoulias, etc. Moments intenses puisque toutes ces personnes ont disparu…
La discussion qui a suivi le film tout en nuances de Pascal Convert a été particulièrement intéressante et a amené Georges Duffau à préciser quelques interrogations, notamment sur la place d’un fils par rapport à un père héros de la la Résistance. Georges Duffau nous a montré comment, grâce au film, ce père exceptionnel qu’il considérait comme un héros, voire comme un dieu est devenu tout simplement son père, découverte qui fut pour lui extraordinaire. Certes, nous a dit aussi Georges Duffau, on ne refait pas l’histoire, mais le poste que son père occupait jusqu’à son arrestation en novembre 1943, celui de chef régional des FTP de la région parisienne, fut confié à Henri Rol-Tanguy.
On peut alors imaginer que l’artisan de la libération de Paris aurait pu être Joseph Epstein.
En tout cas, si la figure de Joseph Epstein est sortie de l’oubli injuste où l’Histoire l’avait placée, lui le juif polonais, elle reste encore trop méconnue car, pour nous, il reste l’ archétype du héros de la lutte antifasciste : brigadiste en Espagne républicaine, engagé volontaire en 1939, prisonnier, évadé, responsable FTP, arrêté, torturé mais il ne parle pas, fusillé. L’ADVR est heureuse d’avoir pu, à son échelle, raviver sa mémoire et rappeler la place dans les combats pour notre liberté qui fut la sienne.

Conférence de Stéphanie Trouillard, 20 décembre 2021

Pendant la conférence

Pendant la conférence

 

Stéphanie Trouillard au lycée Hélène boucher en mars 2020

 

 

 

 

Conférence ADVR : « Fascisme, antifascisme et résistance des Italiens »

Après un an et demi d’interruption pour cause de crise sanitaire, l’ ADVR a repris son activité le lundi 11 octobre 2021 avec la conférence de Jean-Pierre Brovelli dont le thème était « Fascisme, antifascisme et résistance des Italiens ».
La conférence, vivante et très documentée a été, de l’avis unanime, passionnante.

Jean-Pierre Brovelli, dans la trame historique générale, a su intégrer des témoignages, qu’il a recueillis personnellement  autour de lui,  de combattants ou de victimes du fascisme.
La salle des mariages de la mairie du 20° où se tenait la conférence était pleine.

Film de Miguel Vallecillo Mata illustrant la conférence de Jean-Pierre Brovelli du 11 octobre 2021

Fascisme, antifascisme et résistance des Italiens, conférence de Jean-Pierre Brovelli, film réalisé par Miguel Vallecillo Mata, 2° partie

DÉCOUVRIR L’EXPOSÉ

Photos ci-dessous : Miguel Vallecillo

Jean-Pierre Brovelli, le conférencier.

Vue de la salle

Jean-Pierre Brovelli, le conférencier

Conférence de Marie-Françoise Bechtel : « Les services publics piliers de notre République »

Lundi 22 novembre l’ADVR a proposé, devant un auditoire fourni, une conférence sur le thème des « Services publics piliers de notre République ». La conférencière, Marie-Françoise Bechtel, a évoqué leur nécessité pour garantir une société de liberté et d’égalité dont ils constituent la base même. Elle a montré les attaques dont ils sont victimes depuis la fin des années 80 en liant celles-ci à la vague néo-libérale née au Royaume-Uni avec Thatcher, aggravée par l’effondrement de l’URSS, car le risque qu’elle représentait pour les libéraux nous protégeait de la droitisation de l’économie.

Marie-Françoise Bechtel a ensuite analysé les conséquences de la destruction des services publics, désertification médicale, appauvrissement du système scolaire, destruction du service de
santé hospitalier, explosion de révoltes comme celle des gilets jaunes… Elle a terminé en soulignant la défense et la reconstruction nécessaires de nos services publics, en déplorant la parcellisation des luttes liées en partie à l’explosion de l’individualisme et des luttes communautaristes qui priment souvent sur les luttes sociales et politiques.

Une discussion animée et riche avec la salle a permis de développer les liens entre politique et économie ainsi que l’importance de la notion de citoyenneté et donc de l’enseignement de l’histoire. Elle a justement insisté sur cette notion de citoyenneté déjà comprise par les auteurs de la Déclaration de 89, Déclaration des Droits de l’Homme ET DU CITOYEN. Et
pas seulement de l’homme !

Photos Miguel Vallecillo

Photos Miguel Vallecillo

Photos Miguel Vallecillo