Archives mensuelles : février 2020

UCFAF/ADVR: soirée d’hommage au groupe Manouchian

Vendredi 21 février 2020, l’ADVR, en partenariat avec l’UCFAF (Union culturelle française des Arméniens de France) et la JAF (jeunesse arménienne de France), a commémoré le 76 ° anniversaire de l’exécution des 22 de l’Affiche rouge (Olga Bancic, la 23° condamnée, étant guillotinée en Allemagne en juin 1944).
Régulièrement, depuis plusieurs années, nous nous associons avec nos amis de l’UCFAF, à cet hommage rendu à nos camarades de la MOI qui ont combattu et qui sont morts pour que nous soyons libres et pour que nous vivions dans un monde solidaire.
Dans leur cellule, la veille de leur exécution, ils ont passé le flambeau de leurs espoirs à un jeune résistant de 16 ans, Julien Lauprêtre, qui a passé sa vie à faire vivre la solidarité dont ils avaient rêvé. Militant communiste, Julien Lauprêtre a été président du Secours populaire de 1955 à sa mort en 2019, à l’âge de 93 ans.
Le beau film de Mourad Laffitte et Laurence Karsznia nous a permis de découvrir, ou de mieux connaître, ce personnage exceptionnel qui a transformé le Secours populaire en privilégiant l’action humanitaire à l’action politique. Un magnifique exemple de transmission des valeurs humaines essentielles et de réalisation sans faille du voeu de Manouchian et de ses camarades.
La discussion qui a accompagné le film a été animée par Edmond Yanékiian, pour l’UCFAF, Yves Blondeau, pour l’ADVR, Laurence Karsznia, co-réalisatrice du film, Didier Le Reste, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots de 2000 à 2010, conseiller de Paris, l’écrivain Didier Daeninckx, auteur d’un bel ouvrage sur Manouchian, intitulé « Missak » et par l’artiste algérien Mustapha Boutadjine, auteur d’un magnifique portrait de Manouchian.

Photos: les intervenants et portrait de Manouchian par Mustapha Boutadjine.

L’ADVR rend hommage à Rol-Tanguy

Mercredi 12 février 2020, l’ADVR a présenté une conférence filmée du Colonel Rol-Tanguy sur la libération de Paris.
Cette conférence a été filmée au lycée Hélène Boucher où le Colonel était venu en 1996 évoquer son action dans les jours décisifs de l’insurrection qui a permis de libérer la capitale et d’y rétablir les institutions républicaines. Ce témoignage, particulièrement précieux puisqu’il émane de l’homme qui, au nom du CNR et de sa commission militaire le COMAC, a organisé, dirigé et mené à bien l’insurrection, nous a permis de comprendre comment et pourquoi celle-ci a pu être victorieuse.
En effet, Rol-Tanguy, chef régional des FFI de la région parisienne (Ile -de- France actuelle) depuis juin 1944 était, par ses services de renseignements, parfaitement au courant de l’état des forces allemandes: 20 000 soldats allemands démoralisés, commandés par un chef, Von Choltitz, que la radio de Londres menaçait de juger comme criminel de guerre tandis que les Alliés approchaient de Paris… Tout cela permettait de penser que les Allemands ne pourraient pas tenir une ville qui commençait à bouillonner comme le montraient le rassemblement de plus de 100 000 parisiens le 14 juillet et les grèves qui se multipliaient. Le Colonel Rol-Tanguy par ailleurs rappelé les combats de 1789, de 1830, de 1848, de 1871, et la tradition, quand le peuple de Paris ne supporte plus l’oppression, d’édifier des barricades. Les barricades qui se sont dressées, surtout dans les quartiers populaires, ont entravé les mouvements des Allemands très vite confinés dans certains points forts bien retranchés, comme le Luxembourg, la caserne de la République ou le QG de Von Choltitz. Les chars de Leclerc, dont le commandant Gallois envoyé par Rol avait accéléré l’arrivée, ont permis de dégager ces points de résistance et d’accélérer la reddition des Allemands. Mais Paris s’était libérée en grande partie par elle même, par son peuple et par l’action de la Résistance intérieure. Le Colonel Rol est d’ailleurs, aux côtés de Leclerc, signataire de la reddition des Allemands.
Après cela, personne n’aurait pu ne pas appliquer les voeux du CNR inscrits dans le Programme de la Résistance. A la fin du film, l’épouse du Colonel Rol, Cécile, secrétaire et agent de liaison de son mari, a évoqué la vie quotidienne des deux résistants qu’ils étaient et les auditeurs ont également vivement apprécié ce témoignage. La discussion qui a suivi le film a été animée parJean Rol-Tanguy, fils aîné du Colonel Rol, actuellement président du Comité Parisien de la Libération. Il a répondu avec une grande simplicité et beaucoup d’émotion aux questions du très nombreux public. Qu’il en soit vivement remercié.

Yves Blondeau

Visite du Musée de la libération de Paris – 4 février 2020

Mardi 4 février 2020, en partenariat avec le SNES, l’ADVR a organisé la visite du nouveau
« Musée Jean-Moulin-Mémorial du général Leclerc ». L’ancien musée, situé sur la dalle de la gare Montparnasse a été transféré dans l’un des pavillons de l’octroi situé à Denfert-Rochereau et a pris le nom de Musée de la Libération de Paris, tout en gardant les références à Jean Moulin et à Leclerc.
Le nouveau musée, situé à un emplacement emblématique, est plus accessible, mais surtout il bénéficie d’un aménagement modernisé et bien conçu qui permet une bonne mise en valeur des documents exposés et comporte de nombreuses vidéos qui animent le parcours de la visite. Autre nouveauté, longtemps attendue, la visite du PC du colonel Rol-Tanguy d’où, disposant d’un réseau téléphonique autonome qui échappait au contrôle des Allemands, celui-ci a pu diriger l’insurrection, coordonner les actions et les combats qui, du 19 au 25 août 1944, ont permis la libération de la capitale. Le PC est situé à une centaine de marches sous le musée. C’est avec émotion que nous avons visité ces lieux chargés d’histoire.
Les visites guidées sont limitées à 18 personnes et les 18 inscrits qui étaient au rendez-vous ont exprimé leur satisfaction. Beaucoup ont même prévu de revenir et de faire découvrir les lieux à leurs amis…
Nous avons eu le plaisir de retrouver parmi les visiteurs de notre groupe ADVR Pierrette Rossi, la doyenne de notre association, ancienne résistante du mouvement Combat, déportée à Ravensbrück.

L’an prochain nous envisageons avec nos amis du SNES de continuer nos visites communes des lieux de mémoire en allant découvrir le nouveau Musée de la Libération Nationale (MLN), à Champigny-sur-Marne, qui sera inauguré le 29 février prochain.

Quelques photos de notre visite.