Archives mensuelles : mai 2023

Compte rendu de la Journée Nationale de la Résistance

Le 27 mai nous avons,  avec le Comité Parisien de la Libération (CPL), commémoré le 80 ème anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance. Cette année c’est la mairie du 15° arrondissement qui était chargée d’accueillir  le CPL pour les commémorations. Le 25 mai différentes plaques mémorielles du 15 ° ont été fleuries avec le concours d’élèves des établissements scolaires de l’arrondissement, notamment au Lycée Buffon  dont 5 élèves ont été fusillés par les Allemands et au stand de tir de Balard où 143 personnes ont été fusillées, dont les 5 de Buffon.

Le 26 mai se tenait le  « village des associations » devant la mairie du 15°  et l’ADVR , comme tous les ans, y avait son stand. Si, compte tenu du long week end, les visiteurs n’ont pas été très nombreux, notre stand a eu cependant un nombre respectable de visites  et le nombre de livres vendus en témoigne. L’après-midi a été entrecoupée de projections dans les locaux de la mairie où étaient installées deux expositions, l’une sur Jean Moulin et l’autre sur la Résistance dans le 15° réalisée par les élèves de Katherine Courjaret lorsqu’elle était professeure dans l’arrondissement.

Le 27 mai, devant le 48, rue du Four où a été créé le CNR, la  cérémonie habituelle s’est déroulée en présence d’un public nettement plus nombreux que d’habitude. Il faut toutefois signaler que le discours de la secrétaire d’État aux Anciens combattants a laissé sans voix un certain nombre de participants. Voulant citer le beau poème « Liberté », de Paul Éluard elle a parlé du poète Paul Uard, voulant ensuite citer les membres du CNR elle a cité Le Troquet au lieu de  Le Troquer et elle a oublié de citer Pierre Meunier  et Robert Chambeiron qui, pourtant, étaient présents le 27 mai puisqu’ils avaient participé à l’organisation de la réunion dont ils ont été nommés  respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint.. La journée s’est terminée par un dépôt de gerbe au monument à Jean Moulin situé au Rond-point des Champs-Élysées et par un ravivage de la Flamme.

Merci à celles qui nous ont rejoints au stand et à ceux et celles qui nous ont accompagnés au 48 rue du Four où nous étions 10 de l’ADVR.

Stand de l’ADVR a la mairie du 15e, pour la Journée Nationale de la Résistance, le 26 mai  2023, avec Danielle Chambeiron, Yves Blondeau et Katherine Courjaret.

Photo : MVM

Photos : Yves Blondeau

Journée Nationale de la Résistance(JNR)

La loi du 19 juillet 2013 institue une Journée Nationale de la Résistance(JNR). Elle est fixée au 27 mai, historique date anniversaire de la première réunion dans la plus totale clandestinité du Conseil National de la Résistance en présence de Jean Moulin.

En cette année des 80 ans du CNR et de la mort de Jean Moulin, le rendez-vous commémorant ce moment est prévu samedi 27 mai prochain à 10 heures 30, devant le 48 de la rue du Four (6ème arrondissement) pour un hommage qui se veut populaire et démocratique.

Le Comité Parisien de la Libération (CPL) qui héberge les plus de 80 associations porteuses des valeurs et de la mémoire de la Résistance dans la capitale et les anciens  départements de la Seine, qui anime leur Comité de pilotage, organise en leur nom ce traditionnel rassemblement mémoriel.

A l’heure où l’extrême droite se voit autorisée à défiler dans les rues de Paris, il est indispensable de resserrer les rangs de tous les défenseurs de la démocratie, des libertés publiques et privées, de tous ceux qui récusent le racisme et l’antisémitisme, qui combattent les inégalités sociales et sociétales.

Dans ce contexte, le CPL et le COPIL de la JNR à Paris, ses 80 associations mémorielles, se déclarent surpris et profondément attristés par la décision du Président de la République, d’honorer dans la plus grande discrétion le CNR et son fondateur, demain 24 mai au soir, entouré seulement de quelques invités.

En ignorant les rendez-vous des 25, 26 et 27 mai 2023, organisés par le CPL et les associations patriotiques avec les derniers résistants encore présents , les ultimes témoins, les enfants des écoles, collèges et lycées, des artistes et créateurs, le Président Macron tourne le dos au monde résistant, celui là même qui, année après année, se porte volontaire pour transmettre à la jeunesse de notre pays, le message de gloire et de sang de la Résistance française, de sacrifice et de renouveau.

Jean Rol-Tanguy, Président du Comité Parisien de la Libération.

Guy Hervy, coordonnateur du Comité de Pilotage de la Journée nationale de la Résistance à Paris

Flyer La Source K pour publication (1)

 

De l’ombre à la lumière. Des gravures « inédites » de Jean Moulin, alias Romanin, exposées au musée des Beaux-Arts de Quimper

Communiqué

Le musée des Beaux-Arts de Quimper est l’un des deux musées en France – avec celui de Béziers – à conserver un fonds conséquent d’œuvres exécutées par Jean Moulin qui se fit connaître, en tant qu’artiste, sous le pseudonyme de « Romanin ». Ces deux ensembles proviennent du legs fait par sa sœur, Laure Moulin, en 1975. C’est lors d’un travail de recherche pour la commémoration des 80 ans de la disparition de Jean Moulin, que le musée a mis en lumière neuf plaques de cuivre gravées de sa main parmi lesquelles figuraient des matrices inédites (c’est-à-dire non tirées sur papier). Le musée ayant vocation à diffuser et à faire connaître les œuvres qu’il conserve, il a été décidé – de concert avec les ayant-droits de la famille Jean Moulin et la Bibliothèque nationale de France – de procéder au tirage de trois épreuves de chacune de ces matrices. L’opération a été confiée à l’artistegraveur et peintre quimpérois Yves Doaré. 1943, l’année même où le héros de la Résistance mourait tragiquement, Yves Doaré voyait le jour. 92 ans après leur création (vers 1931-1932), dans le silence de l’atelier d’Yves Doaré, les cuivres de Romanin ont donc livré leurs secrets, à Quimper même, la ville où Moulin acquit les rudiments de cette pratique et où il grava ces neuf matrices. La série a pour thème la parabole du Fils prodigue, inspirée de L’Évangile selon saint Luc (chapitre 15, versets 11-32). Jean Moulin, né à Béziers mais dont les racines familiales étaient provençales, la situe dans un décor typique de cette région. Il s’agit, selon toute vraisemblance, d’un projet d’illustration sans que l’on en connaisse réellement la destination : selon les ayants droits de Jean Moulin, il pourrait s’agir d’un projet pour illustrer un manuscrit inachevé d’Antonin Moulin, le père de Jean. Mais ce projet pourrait également être lié à l’illustration d’un ouvrage inspiré de la parabole biblique qui connaît, au tournant du siècle, une grande fortune : André Gide et Rainer Maria Rilke (1907 et 1909), Jos Vanden Berghe (1910), Jack London (1912), Hermann Hesse (1919), Marcel Thiry (1927) s’en sont inspirés dans leurs écrits. Un ballet de George Balanchine sur une musique de Sergueï Prokofiev a été créé sur ce sujet par les Ballets Russes de Serge de Diaghilev à Paris le 21 mai 1929.

Une redécouverte exceptionnelle

En 1975, Laure Moulin a légué un fonds conséquent d’œuvres et de documents de son frère au musée des Beaux-Arts de Quimper. Le choix s’est porté sur des œuvres qu’il a réalisées lors de son passage en Finistère, en qualité de sous-préfet de Châteaulin (entre 1930 et 1933) ; ainsi que sur quelques œuvres de ces amis quimpérois lui ayant appartenues. L’ensemble, mis au jour début 2023, relève de ce fonds. Celui-ci comprend, aux côtés des documents et manuscrits, des matrices en cuivre et zinc dont le musée conserve des tirages sur papier. Parmi ces matrices, neuf d’entre elles n’ont jamais été exposées, ni exploitées, car aucun tirage ne permettait d’en connaître l’iconographie. Ces plaques de cuivre relèvent d’un même ensemble autour de la thématique de La parabole du Fils prodigue. Après enquête auprès des collections du musée de Béziers et des ayant droits de Jean Moulin, il apparaît que certaines de ces plaques, correspondant à des états différents et/ou à des créations inachevées, sont inédites. Par le choix d’un sujet aux connotations familiales, empreint de tendresse filiale, par certains traits des personnages, par le positionnement des scènes en Provence, ces images revêtent sans nul doute un caractère autobiographique. Cette lecture ne fait que renforcer l’émotion qu’elles suscitent en connaissant le destin tragique de Jean Moulin dans la décennie qui suivra. À la solitude du fils vagabond, au regard perdu, répondent l’accolade paternelle et le geste consolateur de la mère. Le cycle comprend aussi le banquet du veau gras qui n’est pas sans évoquer certaines scènes burlesques qui firent le succès du jeune Romanin. La taille modeste des cuivres – plus petites que les zincs d’Armor – le trait fin, parfois à peine esquissé – beaucoup moins affirmé et dense que les dernières matrices – et la place laissée à la réserve plaident en faveur d’une datation aux alentours de 1931-1932. Cette période correspondrait aux premiers essais de Jean Moulin dans le domaine de la gravure. Aucune trace de ce travail ne figure dans la correspondance de Jean Moulin. En revanche, après son départ du Finistère, il va collaborer avec son père pour illustrer un manuscrit que ce dernier avait rédigé sur l’histoire de Saint-Andiol où vivait la famille Moulin. Il en fait mention régulièrement dans ses lettres. Plusieurs xylographies (procédé plus facile à mettre en œuvre que les eaux-fortes) en sont issues. Elles sont aujourd’hui conservées au musée de Béziers

Jean Villeret, entretiens avec Julien Le Gros

Mois des mémoires – Journée hommage à Robert Endewelt et à Jeanne Borzakian

Programme du « Mois des mémoires » organisé par la mairie du 19e arrondissement. Le programme est très riche et je souligne particulièrement la journée du 13 mai qui sera consacrée à un hommage rendu à notre amie Jeannette Borzakian, disparue depuis peu, et à Robert Endewelt, ancien responsable des jeunes de La MOI à Paris.
Yves Blondeau