Archives pour la catégorie Compte-rendu

Compte rendu de la rencontre élèves/témoins au Lycée HélèneBoucher le 22 mars 2024

Comme chaque année l’ADVR a organisé une rencontre entre une vingtaine de témoins de la période de la dernière guerre mondiale et les élèves du lycée Hélène Boucher. Comme chaque année, les élèves, qui ne viennent pourtant que sur la base du volontariat, étaient au rendez-vous. Ils étaient entre 250 et 300 autour des tables où les attendaient les témoins.
Pour la première fois cette année nous n’avons pas eu de résistants et de résistants déportés. L’année passée ils étaient encore quatre: Jean Villeret, Naftali Skrobeck, Odile de Vasselot et Michèle Agniel. Jean Villeret nous a quittés en novembre dernier et l’état de santé de ses trois camarades de résistance ne leur a pas permis d’être présents.
Le relais de la mémoire est donc maintenant entre les mains des enfants de résistants, des enfants cachés (qui, eux aussi, vieillissent) et des responsables d’associations.
Malgré ces changements survenus par la force des choses, la curiosité des élèves est toujours aussi vive sur cette période.
Cela nous encourage à continuer autant qu’il est possible d’aborder avec les jeunes l’histoire autrement que dans le cadre d’un cours.
Naturellement, la réussite de ce type de rencontre n’est possible que parce que le Lycée Hélène Boucher s’est engagé totalement, comme d’habitude, derrière notre initiative : l’administration bien sûr, mais également les professeurs d’histoire.

Georges Duffau-Epstein, fils du colonel Gilles, Joseph Epstein, chef des FTP de la région parisienne, arrêté avec Manouchian et fusillé au Mont Valérien.

Etienne Egret, secrétaire mémoire du camp de Voves

Françoise Demougin-Dumont, petite-fille de Jules Dumont, chef de la 14° Brigade internationale en Espagne, colonel FTP, fusillé au Mont Valérien.

vue générale de la salle

Compte rendu de la conférence d’Emmanuel Naquet sur la Ligue des Droits de l’Homme

Jeudi 14 mars 2024 l’ADVR à proposé une conférence dont le thème était : la Ligue des Droits de l’Homme, une association en politique . Cette conférence, donnée par Emmanuel Naquet, nous a permis de visiter les grandes étapes de l’activité de la Ligue depuis sa naissance dans le cadre de l’affaire Dreyfus. Emmanuel Naquet est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de la Ligue, histoire qui était aussi le thème de sa thèse de doctorat. Il est rédacteur en chef de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps, co-animateur d’un groupe de travail : Mémoires-Histoire. Il était donc l’intervenant idéal pour nous présenter, outre l’histoire de la Ligue, les différents aspects de son travail, la diversité de ce travail mais également la diversité des courants d’opinion qui la traversent,  ce qui en  fait une organisation unique.

L’enregistrement complet de cette conférence vous sera communiqué dès que Miguel Vallecillo Mata en aura fait le montage ce qui vous permettra d’apprécier la richesse de l’exposé d’Emmanuel Naquet.

Compte-rendu Hommage à Manouchian organisé par l’Ucfaf, la Jaf et l’Advr, le 17 février 2023.

Samedi17 février, au théâtre Victor Hugo de Bagneux, à quatre jours de l’entrée de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon, les trois associations partenaires:   Ucfaf  (Union culturelle française des Arméniens de France), Jaf (Jeunesse arménienne de France) et ADVR (Association de Défense des Valeurs de la Résistance)  leur ont ont rendu un hommage  exceptionnel. Un peu partout, et cela est une  très bonne chose, des tables rondes, des projections-débats, des conférences ont évoqué la mémoire de Manouchian et de ses compagnons.  Nos trois associations ont choisi de leur dédier un spectacle de danses arméniennes  et de faire de cet hommage un moment festif.

La réussite de cette soirée a été complète : une salle de 450 places comble et chaleureuse, un ensemble chorégraphique magnifique. La troupe de danse ANI et son chorégraphe Arto Bekdjian, ont proposé un spectacle spécialement conçu  pour l’événement. De plus, la mairie de Bagneux s’est largement engagée à nos côtés.

Ce fut un moment d’autant plus fort que ce sont les jeunes qui ont porté cette mémoire.

Visite du Mont Valerien

Vendredi 2 février 2024 l’ADVR, en partenariat avec le SNES (syndicat national des enseignements de second degré), avec lequel nous réalisons régulièrement des actions, a organisé une visite du Mont Valerien. Cette visite de ce « Haut lieu de la Mémoire » , commentée par un conférencier de grande qualité, passionné et passionnant  a rassemblé 50 participants qui ont tous apprécié la découverte ou la redécouverte de ce  lieu où  1008 hommes ont été exécutés par la Wehrmacht.

Parmi  ces 1008 personnes exécutées on compte 40 % d’otages et 60 % de résistants.  Et sur l’ensemble des exécutés, 70% étaient des communistes.

Le choix de l’ADVR et du SNES a  en partie été motivé par l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian qui aura lieu le 21 février pour le 80 ème anniversaire de l’exécution de Missak et de 21 de ses compagnons de l’Affiche rouge. Une plaque sera posé au Panthéon à la mémoire de l’ensemble du « Groupe Manouchian ». Pour nous, cette manifestation, aboutissement d’une demande faite dès 2014, sera aussi un hommage rendu à l’ensemble des résistants étrangers de la MOI.

La crypte  où reposent entre autres Bertie Albrecht et Huber Germain (dernier des Compagnons de la Libération)

Le groupe des visiteurs.

La cirière des fusillés.

La cloche où sont inscrits les noms des fusillés. L’un de nos visiteurs y retrouve celui de son oncle.

La chapelle où les condamnés attendaient leur exécution.

Compte rendu de la conférence sur « Rawa Ruska, le camp oublié »

Lundi 15 janvier 2024 l’ADVR, en partenariat avec « Ceux de Rawa Ruska », vous a proposé une conférence sur ce camp de représailles pour prisonniers de guerre repris après une ou plusieurs tentatives d’évasion. Ce camp, situé dans le nord de l’Ukraine actuelle, à proximité des camps d’extermination de Belzec, Sobibor, Tréblinka et Auschwitz, a fait que les prisonniers qui y étaient  internés  et durement traités ont été confrontés de très près à l’horreur de l’extermination des juifs par les nazis.

Si nous avons voulu vous parler de ce camp, c’est que les prisonniers qui  ont été détenus  à Rawa Ruska ont obtenu le statut d’internés résistants. Il ne s’agit donc pas de simples prisonniers de guerre (PG). Le conférencier, Alexandre Millet, à détaillé la question de la mémoire autour de ce camp, question complexe compte-tenu de la diversité des situations, et les aléas auxquels est confrontée  l’étude de la mémoire collective et individuelle.

Vous trouverez en pièces jointes quelques photos de la conférence, qui s’est tenue dans une salle comble, ainsi que la brochure de présentation de Rawa Ruska par l’association « Ceux de Rawa Ruska » qui est particulièrement intéressante.

Lettres de captivité de Bernard Launet, détenu à Rawa Ruska.

Documents rassemblés, illustrés et replacés dans leur contexte par Christophe Bettenfeld, professeur d’histoire, auteur d’une thèse de doctorat sur Marthe Richard, réalisateur du film « Partisans de la liberté » qui évoque la figure de Henri Karayan, membre du groupe Manouchian. L’ADVR a consacré à ce film une séance de projection-débat.

Compte rendu de la séance d’hommage à Robert Chambeiron

Jeudi 14 décembre, pour ses 10 ans d’existence, l’ADVR a rendu hommage à son fondateur, Robert Chambeiron. C’était aussi  pour nous l’occasion de commémorer le 80° anniversaire  du CNR  dont  Robert Chambeiron avait été un des artisans, aux côtés de Jean Moulin, de la mise en place. Avec Pierre Meunier, son secrétaire général, il avait contribué à le faire fonctionner après l’arrestation de Jean Moulin en juin 1043.

À l’occasion de cet hommage, nous avons projeté des extraits d’une interview faite en 2011, dans le cadre de la préparation du film de Vincent Goubet « Faire quelque chose » dans lesquels, notamment, Robert Chambeiron explique concrètement comment cet organisme essentiel de l’unification de la Résistance a permis à de Gaulle d’être reconnu comme un chef d’État et non plus seulement comme  un chef de guerre. Il explique aussi comment 19 personnes, souvent activement recherchées par les polices allemande et française ont pu se rassembler en plein Paris, au 48 rue du Four, le 27 mai 1943. Robert Chambeiron nous montre également l’extrême difficulté d’organiser la sécurité des réunions régulières du bureau du CNR. L’interview entière est d’ailleurs sur notre site. Les 45 minutes choisies pour notre séance y seront placées bientôt.

La séance s’est poursuivie avec la présentation par Marie- Fraçoise Bechtel du livre d’entretiens qu’elle a eus avec Robert Chambeiron : « Résistant », publié chez Fayard en 2014. Comme Robert Chambeiron n’a pas voulu publier ses mémoires, ce livre constitue en quelque sorte les mémoires de cet acteur essentiel de la Résistance politique. Une discussion animée et vivante autour de la personnalité de Robert Chambeiron, de son action résistante  et de l’oeuvre du CNR a clos cette belle séance d’hommage.

Calicot installé sur la mairie du 14e où se déroulaient les célébrations parisiennes de la Journée Nationale de la Résistance en 2014

Conférence commune UCFAF/ADVR sur le Haut-Karabakh, 8 décembre 2023

Le 8 décembre 2023, l’Ucfaf et l’Advr ont organisé une conférence sur le thème : « Les Arméniens au Hait-Karabakh, appréhender le contexte actuel ». Le conférencier, Claude Mutafian, est l’auteur de nombreux livres sur l’Histoire de l’Arménie. Avant d’aborder la situation actuelle, il a présenté de façon très claire l’ Histoire compliquée de l’Arménie depuis l’Antiquité. Il a constaté que la perte du Haut-Karabakh était irréversible, alors même qu’il était le cœur de l’Arménie historique, car l’Arménie n’est pas en mesure de gagner une guerre contre l’Azerbaïdjan. Le nettoyage ethnique que le Haut-Karabakh vient de subir sera, selon toute probabilité, l’Histoire l’a déjà montré, suivi d’une destruction du patrimoine arménien dans la région. Pour le moment, le meilleur protecteur contre une nouvelle offensive anti-arménienne se révèle être l’Iran.
La conférence a été filmée par Miguel Vallcillo pour l’ADVR et sera placée sur notre site dès que possible. (advr.fr) Cette conférence s’est tenue dans les locaux du Centre culturel arménien, dans le 10e. Le public était nombreux, composé pour moitié d’adhérents et d’amis de ’l ADVR.
Bien cordialement.
Yves Blondeau

Compte rendu de la Journée Nationale de la Résistance

Le 27 mai nous avons,  avec le Comité Parisien de la Libération (CPL), commémoré le 80 ème anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance. Cette année c’est la mairie du 15° arrondissement qui était chargée d’accueillir  le CPL pour les commémorations. Le 25 mai différentes plaques mémorielles du 15 ° ont été fleuries avec le concours d’élèves des établissements scolaires de l’arrondissement, notamment au Lycée Buffon  dont 5 élèves ont été fusillés par les Allemands et au stand de tir de Balard où 143 personnes ont été fusillées, dont les 5 de Buffon.

Le 26 mai se tenait le  « village des associations » devant la mairie du 15°  et l’ADVR , comme tous les ans, y avait son stand. Si, compte tenu du long week end, les visiteurs n’ont pas été très nombreux, notre stand a eu cependant un nombre respectable de visites  et le nombre de livres vendus en témoigne. L’après-midi a été entrecoupée de projections dans les locaux de la mairie où étaient installées deux expositions, l’une sur Jean Moulin et l’autre sur la Résistance dans le 15° réalisée par les élèves de Katherine Courjaret lorsqu’elle était professeure dans l’arrondissement.

Le 27 mai, devant le 48, rue du Four où a été créé le CNR, la  cérémonie habituelle s’est déroulée en présence d’un public nettement plus nombreux que d’habitude. Il faut toutefois signaler que le discours de la secrétaire d’État aux Anciens combattants a laissé sans voix un certain nombre de participants. Voulant citer le beau poème « Liberté », de Paul Éluard elle a parlé du poète Paul Uard, voulant ensuite citer les membres du CNR elle a cité Le Troquet au lieu de  Le Troquer et elle a oublié de citer Pierre Meunier  et Robert Chambeiron qui, pourtant, étaient présents le 27 mai puisqu’ils avaient participé à l’organisation de la réunion dont ils ont été nommés  respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint.. La journée s’est terminée par un dépôt de gerbe au monument à Jean Moulin situé au Rond-point des Champs-Élysées et par un ravivage de la Flamme.

Merci à celles qui nous ont rejoints au stand et à ceux et celles qui nous ont accompagnés au 48 rue du Four où nous étions 10 de l’ADVR.

Stand de l’ADVR a la mairie du 15e, pour la Journée Nationale de la Résistance, le 26 mai  2023, avec Danielle Chambeiron, Yves Blondeau et Katherine Courjaret.

Photo : MVM

Photos : Yves Blondeau

Compte rendu de la conférence : « Les Brigades internationales » donnée par Edouard Sill

Lundi 3 avril l’ADVR a proposé une conférence donnée par Edouard Sill sur le thème : « les Brigades internationales dans la guerre d’Espagne, 1936-1939»
Edouard Sill, auteur d’une thèse sur les Brigades internationales, est naturellement un excellent connaisseur du sujet! Il nous a apporté un éclairage poussé sur la façon dont les Brigades ont prisnaissance. Il a évoqué le grand mouvement de solidarité spontanée apparu dès le coup d’Etatfranquiste du 18 juillet 36 contre le gouvernement de Front populaire qui a amené en Espagne descentaines de volontaires. Ces volontaires, inorganisés au début, ont rejoint le plus souvent les colonnes anarchistes. Mais, très vite, un mouvement structuré, encadré par le parti communiste français, après que Jacques Duclos ait obtenu l’autorisation de Staline, a succédé à ce premier mouvement. Le départ des volontaires a alors été encadré par le PCF, de même que leur accueil en Espagne sur la base d’Albacete. Là, sous le commandement d’André Marty, une rapide instruction militaire leur a été donnée avant de les envoyer, dès le début du mois de novembre, sur le front de Madrid.
Si plus de la moitié des volontaires des Brigades étaient Français, leurs rangs ont été grossis par des antifascistes venus de plus de 50 pays, anti-nazis allemands, anti-fascistes italiens, mais aussi tchèques, américains, anglais, etc. Parmi les figures connues qui ont rejoint les Brigades on peut citer Henri Rol-Tanguy, Louis Blésy, Jules Dumont, Arthur London, Lise London. En effet il y a eu de nombreuses femmes volontaires en Espagne républicaine, et Lise était secrétaire d’André Marty.
L’épopée des Brigades internationales symbolise la solidarité, mais aussi le courage et le sacrifice car, sur les 35 000 volontaires engagés, entre 10 et 15 000 ont perdu la vie dans les combats.
Certes, et Edouard Sill nous l’a rappelé, le poids militaire des Brigades est resté modeste par rapport celui de l’armée de la République, mais leur rôle symbolique a été très important. Elles ont été de tous les combats et, par exemple, la Brigade tchèque a perdu 100 % de ses effectifs, car elles ont souvent été engagées dans les secteurs les plus menacés du front.
Je me souviens de Rol-Tanguy qui, lors d’une conférence donnée au Lycée Hélène Boucher nous a raconté l’arrivée de la 11e Brigade à Madrid que les franquistes s’apprêtaient à investir. Les Brigadistes, en se rendant à la Cité universitaire, ont défilé dans la capitale espagnole où tous les volets étaient fermés car les madrilènes pensaient qu’il s’agissait des troupes fascistes. Mais quand les volontaires ont entonné l’Internationale, les volets se sont ouverts et les madrilènes sont descendus dans les rues pour les acclamer… et les franquistes ont été arrêtés à la porte de la ville. Madrid n’est tombée qu’en mars 1939, à la fin de la guerre civile.
Cependant, à cette date, les Brigades étaient parties depuis longtemps puisque le gouvernement républicain espagnol, au nom de la « non-intervention », avait demandé leur départ espérant que cela entraînerait celui des corps expéditionnaires de l’Allemagne nazie et de l’ Italien fasciste, cequi n’a évidemment pas été le cas. Les Brigades, elles, sont parties après un défilé émouvant dans Barcelone le 15 novembre 1938. Et on se souvient des mots de Dolorès Ibarruri, la Passionnaria, qui leur a dit « vous pouvez partir la tête haute, vous êtes l’Histoire, vous êtes la légende ».
Edouard Sill a évoqué enfin la situation difficile faite aux Brigadistes démobilisés, particulièrement aux étrangers internés dans des camps français, dont certains ne sortiront que pour rejoindre les camps de concentration allemands. Cependant, tous les Brigadistes qui le pourront rejoindront bientôt la Résistance en France, forts de leur expérience militaire, pour continuer leur combat antifasciste.

Conférence Brigades InternationalesEdouard Sill 2