Compte rendu de La séance ADVR consacrée aux Camp du Struthof

Jeudi 9 octobre l’Advr a présenté le film de Pascal Crépin : La voix du rêve. Ce film est un témoignage sur ce qui a été le camp de Natzwiller–Struthof, seul camp de concentration nazi installé sur le territoire français . Il faut cependant signaler que l’Alsace était alors annexée au Troisième Reich . Dans ce camp et ses annexes ont été internés plus de 52 000 personnes dont 3500 femmes. Les déportés internés au Struthof étaient des déportés NN  (nacht und nebel) c’est-à-dire nuit et brouillard. Ces déportés étaient destinés à disparaître sans laisser de trace. Plus de 20 000 personnes ont été assassinées dans ce camp par la faim, le froid, la maladie, les mauvais traitements, les « expériences » médicales.

Notre ami Jean Villeret ainsi que quatre autres survivants de camp témoignent dans ce film particulièrement émouvant et qui permet de découvrir un  camp  trop peu connu.

La discussion a été animée par Julien Le Gros, ancien rédacteur en chef du Patriote résistant,  mensuel de la FNDIRP ( Fédération nationale des Internés, résistants et patriotes) dont  Jean Villeret était le président. Cette discussion  a permis notamment une réflexion sur les raisons de cette méconnaissance de l’existence d’un camp nazi en France.

vue de la salle et une photo des ouvrages présentés par Julien Le Gros

Résister – Exister

En ce mois de mai qui marque le 80 ème anniversaire de la capitulation sans condition de l’Allemagne, l’A DVR est heureuse de vous offrir la pièce adaptée du livre « Rester debout » (Yves Blondeau, éditions Tirésias-Michel Reynaud) Résister=exister.

La pièce a été adaptée et mise en scène par Jean-Baptiste Huet, Hélène Bayard, Marie-Claude Chiniard et jouée par la Compagnie de l’Arbre sec.

Distribution : Hélène Bayard, Marie-Claude Chiniard, Anne Anxolabéhère, Dominique Tardière, Jacques Tardière, Jacqueline Garcia.

Tous les textes sont tirés des interviews rassemblées dans le livre « Rester debout », soit une quarantaine de témoins/acteurs de la Résistance connus ou non.

Le Village du silence de Stéphanie trouillard

L’enquête  passionnante de Stéphanie sur l’assassinat de deux femmes par des résistants peu après le débarquement permet de rompre le silence qui pèse sur ce village depuis 80 ans et de regarder enfin le passé en face. Il y a eu des exactions insupportables commise par certains « résistants » qui salissent le courage et  sacrifice de l’immense majorité de ceux qui ont payé si cher le combat pour libérer la France du pétainisme et du nazisme. Fermer les yeux sur ces crimes serait être complice. Stéphanie, dont le grand-oncle, jeune résistant, a été assassiné dans la même région et à peu près au même moment par des miliciens, fait encore une fois un travail d’historienne de grande qualité.

Hommage au groupe Manouchian au Sénat

Samedi 1er mars, au Sénat, a eu lieu une manifestation pour commémorer la première année de l’entrée de Manouchian et Mélinée au Panthéon, accompagnés des noms de leurs camarades du groupe et de celui de Joseph Epstein, organisée par l’UCFAF en partenariat avec l’ADVR et la JAF.

Rencontre de témoignages au Lycée Hélène Boucher

Vendredi 24 janvier, comme chaque année, l’ADVR a organisé une rencontre de la Mémoire de la Seconde guerre mondiale au lycée Hélène Boucher dans le 20e arrondissement de Paris.

Le maire du 20e arrondissement, Eric Pliez, était présent et a assisté à tout l’événement.

Une vingtaine de témoins sont venus à la rencontre de plus de 200 élèves.  Témoins et élèves, étaient rassemblés dans une grande salle, regroupés par petits ateliers de discussion : une dizaine d’élèves autour d’un témoin ont ainsi pu échanger  pendant environ 1h30.

Les témoins étaient composés de deux groupes :des enfants cachés et des enfants de résistants et déportés.

Parmi ces témoins, plusieurs responsables d’associations de la Mémoire.

Georges Duffau–Epstein, président de l’association des Amis du Musée de la Résistance Nationale (MRN), fils du colonel Epstein (Colonel Gilles) qui était chef des FTP de la région parisienne jusqu’à son arrestation avec Manouchian; Claire Rol-Tanguy, secrétaire générale  de l’ACER (association des Amis des Combattants en Espagne Républicaine), fille du colonel Rol;  Raymonde Baron et Claude Sarcey, co-vice-résidents de l’UJRE ( (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide), organisation née dans la Résistance; Rachel Jédinak, présidente de l’association Ecole de la rue de Tlemcen, qui a énormément travaillé pour la Mémoire des enfants juifs  déportés dans tout Paris. 

Nombreux également étaient les témoins auteurs ou autrices d’ouvrages sur l’itinéraire de leurs parents.

Ces rencontres sont des  leçons d’histoire vivante que les élèves n’oublient pas.

« La poche de la Rochelle » par Maurice ARTIGES, Robert GIRAUDEAU et Me APRAILLE. 

Un épisode peu  connu de l’histoire de la Résistance : l’action d’un important groupe de résistants dans « la poche de la Rochelle » entre le débarquement du 6 juin 1944 et la chute de la ville le 5 mai 1945.

Maurice ARTIGES, président du tribunal de La Rochelle était Commandant du bataillon clandestin « Jean Guitton », jusqu’à la phase finale de la libération de la ville, le 5 mai 1945, où il a assuré avec son bataillon de 120 hommes, l’assaut et la sommation de se rendre, des troupes allemandes qui tenaient encore « la poche de La Rochelle », lieu stratégique  protégeant la base sous-marine de La Pallice.

Ces témoignages ont été recueillis très longtemps après ces faits (année 1990), mais avec les auteurs et témoins directs de ces faits : Maurice ARTIGES, Robert GIRAUDEAU et Me APRAILLE. 

Documents donnés à l’ADVR par la fille de Maurice Artiges, Marie-Lise Artiges-Biscay, rencontrée à l’exposition Montluc le 9 décembre 2024.

Jacques  Klajnberg – Histoires de la Résistance et la Déportation – Mai 2024 – ADVR

Interview  de Jacques  Klajnberg recueillie  en mai 2024 par Miguel Vallecillo Mata et Yves Blondeau, film monté par Miguel Vallecillo.

Jacques Klajnberg, enfant caché , devenu combattant FFI à 16 and , a participé aux combats de la libération d’ Ouzoire La Ferrière. Avec son épouse ils sont à l’origine de la création du Comité Tlemcen qui a réalisé un exceptionnel travail de mémoire pur les enfant juifs déportés et assassinés à Auschwitz.

Il témoigne régulièrement  dans les écoles et, particulièrement,  à la demande de l’ADVR, aux rencontres du lycée Hélène Boucher depuis de nombreuses années.

Site de la gare de la déportation de Bobigny

Mardi 3 décembre 2024, l’ADVR (Association de Défense des Valeurs de la Résistance) a organisé conjointement avec le SNES (syndicat national des enseignements du second degré) la visite de l’ancienne gare de la déportation de Bobigny, récemment classée monument historique et haut lieu de Mémoire.
Alors que plus de 40 500 personnes avaient été déportées depuis la gare de Drancy-le Bourget vers Auschwitz, de juillet 1943 au 17 août 1944, les nazis ont organisé la déportation de 22 407 hommes, femmes et enfants juifs vers le camp d’extermination à partir de la gare de Bobigny jugée plus discrète.  21 convois (sur  79)  destinés à l’extermination sont partis de la gare de Bobigny plus discrète car uniquement gare de marchandises.  En effet, la gare de Drancy-le Bourget était aussi une gare de voyageurs qui croisaient donc  sur les mêmes quais les colonnes de déportés. Aloïs Brunner, nouvellement nommé pour gérer la déportation des juifs de France, souhaitait que, dès le départ, le processus d’extermination se déroule le plus possible dans « la nuit et le brouillard ». Des stèles présentent, convoi après convoi, le nombre de personnes déportées dans chacun d’eux et le nombre de survivants. Au total, 75 721 personnes, dont près de 11 000 enfants, ont été déportées  de France entre mars 1942 et août 1944, y compris de Compiègne et de Clermont-Ferrand. À la Libération on ne comptera que 2566 survivants, à peine 3 % de l’ensemble des déportés.

La visite, particulièrement émouvante, animée par une conférencière/historienne de qualité, s’est terminée par la lecture de textes extraits du « Grand voyage », de Jorge Semprun, faite par notre amie Nicole Cervera.

photos de Miguel Vallecillo Mata

Le Travail allemand, film de Jean-Pierre Vedel

Vendredi 15 novembre, l’ADVR a présenté le film de Jean-Pierre Vedel « le Travail allemand », qui, à travers quelques portraits d’Allemands qui ont travaillé dans la Résistance ou pour la Résistance française, montre l’importance de ces  actions peu connues, mais aussi l’un des volets de la Résistance. Placé sous la responsabilité d’Arthur London, le « TA » a fait un travail considérable au niveau de l’information. Au-delà, le film évoque aussi les Allemands déserteurs devenus maquisards et même l’existence d’un maquis  entièrement composé d’Allemands. 

Les témoins qui apparaissent dans le film  ont tous une personnalité attachante et soulignent  avec une grande simplicité qu’ils ont pensé nécessaire pour défendre les valeurs fondamentales de l’humanité de lutter contre le nazisme est donc aussi contre leur propre armée. Pour  eux,  résister avec les Français était un double acte de courage.

Sur un total d’environ un millier  d’hommes engagés dans le TA, 137 ont été arrêtés et exécutés.