En ce mois de mai qui marque le 80 ème anniversaire de la capitulation sans condition de l’Allemagne, l’A DVR est heureuse de vous offrir la pièce adaptée du livre « Rester debout » (Yves Blondeau, éditions Tirésias-Michel Reynaud) Résister=exister.
La pièce a été adaptée etmise en scène par Jean-Baptiste Huet, Hélène Bayard, Marie-Claude Chiniard et jouée par la Compagnie de l’Arbre sec.
Distribution : Hélène Bayard, Marie-Claude Chiniard, Anne Anxolabéhère, Dominique Tardière, Jacques Tardière, Jacqueline Garcia.
Tous les textes sont tirés des interviews rassemblées dans le livre « Rester debout », soit une quarantaine de témoins/acteurs de la Résistance connus ou non.
L’enquête passionnante de Stéphanie sur l’assassinat de deux femmes par des résistants peu après le débarquement permet de rompre le silence qui pèse sur ce village depuis 80 ans et de regarder enfin le passé en face. Il y a eu des exactions insupportables commise par certains « résistants » qui salissent le courage et sacrifice de l’immense majorité de ceux qui ont payé si cher le combat pour libérer la France du pétainisme et du nazisme. Fermer les yeux sur ces crimes serait être complice. Stéphanie, dont le grand-oncle, jeune résistant, a été assassiné dans la même région et à peu près au même moment par des miliciens, fait encore une fois un travail d’historienne de grande qualité.
Samedi 1er mars, au Sénat, a eu lieu une manifestation pour commémorer la première année de l’entrée de Manouchian et Mélinée au Panthéon, accompagnés des noms de leurs camarades du groupe et de celui de Joseph Epstein, organisée par l’UCFAF en partenariat avec l’ADVR et la JAF.
Vendredi 24 janvier, comme chaque année, l’ADVR a organisé une rencontre de la Mémoire de la Seconde guerre mondiale au lycée Hélène Boucher dans le 20e arrondissement de Paris.
Le maire du 20e arrondissement, Eric Pliez, était présent et a assisté à tout l’événement.
Une vingtaine de témoins sont venus à la rencontre de plus de 200 élèves. Témoins et élèves, étaient rassemblés dans une grande salle, regroupés par petits ateliers de discussion : une dizaine d’élèves autour d’un témoin ont ainsi pu échanger pendant environ 1h30.
Les témoins étaient composés de deux groupes :des enfants cachés et des enfants de résistants et déportés.
Parmi ces témoins, plusieurs responsables d’associations de la Mémoire.
Georges Duffau–Epstein, président de l’association des Amis du Musée de la Résistance Nationale (MRN), fils du colonel Epstein (Colonel Gilles) qui était chef des FTP de la région parisienne jusqu’à son arrestation avec Manouchian; Claire Rol-Tanguy, secrétaire générale de l’ACER (association des Amis des Combattants en Espagne Républicaine), fille du colonel Rol; Raymonde Baron et Claude Sarcey, co-vice-résidents de l’UJRE ( (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide), organisation née dans la Résistance; Rachel Jédinak, présidente de l’association Ecole de la rue de Tlemcen, qui a énormément travaillé pour la Mémoire des enfants juifs déportés dans tout Paris.
Nombreux également étaient les témoins auteurs ou autrices d’ouvrages sur l’itinéraire de leurs parents.
Ces rencontres sont des leçons d’histoire vivante que les élèves n’oublient pas.
Un épisode peu connu de l’histoire de la Résistance : l’action d’un important groupe de résistants dans « la poche de la Rochelle » entre le débarquement du 6 juin 1944 et la chute de la ville le 5 mai 1945.
Maurice ARTIGES, président du tribunal de La Rochelle était Commandant du bataillon clandestin « Jean Guitton », jusqu’à la phase finale de la libération de la ville, le 5 mai 1945, où il a assuré avec son bataillon de 120 hommes, l’assaut et la sommation de se rendre, des troupes allemandes qui tenaient encore « la poche de La Rochelle », lieu stratégique protégeant la base sous-marine de La Pallice.
Ces témoignages ont été recueillis très longtemps après ces faits (année 1990), mais avec les auteurs et témoins directs de ces faits : Maurice ARTIGES, Robert GIRAUDEAU et Me APRAILLE.
Documents donnés à l’ADVR par la fille de Maurice Artiges, Marie-Lise Artiges-Biscay, rencontrée à l’exposition Montluc le 9 décembre 2024.
Interview de Jacques Klajnberg recueillie en mai 2024 par Miguel Vallecillo Mata et Yves Blondeau, film monté par Miguel Vallecillo.
Jacques Klajnberg, enfant caché , devenu combattant FFI à 16 and , a participé aux combats de la libération d’ Ouzoire La Ferrière. Avec son épouse ils sont à l’origine de la création du Comité Tlemcen qui a réalisé un exceptionnel travail de mémoire pur les enfant juifs déportés et assassinés à Auschwitz.
Il témoigne régulièrement dans les écoles et, particulièrement, à la demande de l’ADVR, aux rencontres du lycée Hélène Boucher depuis de nombreuses années.
Mardi 3 décembre 2024, l’ADVR (Association de Défense des Valeurs de la Résistance) a organisé conjointement avec le SNES (syndicat national des enseignements du second degré) la visite de l’ancienne gare de la déportation de Bobigny, récemment classée monument historique et haut lieu de Mémoire. Alors que plus de 40 500 personnes avaient été déportées depuis la gare de Drancy-le Bourget vers Auschwitz, de juillet 1943 au 17 août 1944, les nazis ont organisé la déportation de 22 407 hommes, femmes et enfants juifs vers le camp d’extermination à partir de la gare de Bobigny jugée plus discrète. 21 convois (sur 79) destinés à l’extermination sont partis de la gare de Bobigny plus discrète car uniquement gare de marchandises. En effet, la gare de Drancy-le Bourget était aussi une gare de voyageurs qui croisaient donc sur les mêmes quais les colonnes de déportés. Aloïs Brunner, nouvellement nommé pour gérer la déportation des juifs de France, souhaitait que, dès le départ, le processus d’extermination se déroule le plus possible dans « la nuit et le brouillard ». Des stèles présentent, convoi après convoi, le nombre de personnes déportées dans chacun d’eux et le nombre de survivants. Au total, 75 721 personnes, dont près de 11 000 enfants, ont été déportées de France entre mars 1942 et août 1944, y compris de Compiègne et de Clermont-Ferrand. À la Libération on ne comptera que 2566 survivants, à peine 3 % de l’ensemble des déportés.
La visite, particulièrement émouvante, animée par une conférencière/historienne de qualité, s’est terminée par la lecture de textes extraits du « Grand voyage », de Jorge Semprun, faite par notre amie Nicole Cervera.
Vendredi 15 novembre, l’ADVR a présenté le film de Jean-Pierre Vedel « le Travail allemand », qui, à travers quelques portraits d’Allemands qui ont travaillé dans la Résistance ou pour la Résistance française, montre l’importance de ces actions peu connues, mais aussi l’un des volets de la Résistance. Placé sous la responsabilité d’Arthur London, le « TA » a fait un travail considérable au niveau de l’information. Au-delà, le film évoque aussi les Allemands déserteurs devenus maquisards et même l’existence d’un maquis entièrement composé d’Allemands.
Les témoins qui apparaissent dans le film ont tous une personnalité attachante et soulignent avec une grande simplicité qu’ils ont pensé nécessaire pour défendre les valeurs fondamentales de l’humanité de lutter contre le nazisme est donc aussi contre leur propre armée. Pour eux, résister avec les Français était un double acte de courage.
Sur un total d’environ un millier d’hommes engagés dans le TA, 137 ont été arrêtés et exécutés.
Interview de Jean Lafaurie par Julien Le Gros, Yves Blondeau et réalisée par Miguel Vallecillo Mata
Jean Lafaurie, résistant FTP, déporté à Dachau, a participé à un épisode exceptionnel de l’histoire de la Résistance : la révolte de la centrale d’Eysses.
Le texte évoque cette révolte dont l’objectif est l’évasion collective 1200 détenus.
La révolte de la centrale d’Eysses
La centrale d’Eysses est une prison installée près de Villeneuve-sur-Lot où les autorités de Vichy avaient rassemblé plus de 1200 résistants communistes. La stricte discipline des résistants communistes avait permis une organisation exceptionnelle à l’intérieur de la centrale. Les détenus avaient obtenu du directeur le droit de monter un théâtre, d’avoir une chorale, de faire des groupes d’études, des cours (Georges Charpak par exemple donnait des cours de physique), des séances de gymnastique, d’avoir des visites, de repeindre les locaux qui étaient très dégradés, etc. L’objectif des responsables communistes n’était pas d’améliorer le confort des détenus mais de les préparer en gardant le meilleur moral possible à une évasion collective prévue dans la nuit du 31 décembre 1943, au moment où la surveillance se relâcherait. En vue de cette évasion, les détenus avaient réussi à faire rentrer des armes: des mitraillettes, des grenades, à faire évader l’un des leurs, Kléber (de son vrai nom Fenoglio), pour qu’il prenne contact avec la résistance extérieure. Ravanel, chef national des groupes- francs des MUR(*) est venu en personne sur place pour étudier les moyens de faciliter cette évasion. Il fallait en effet prévoir des camions pour transporter 1200 hommes, des vêtements, des papiers d’identité, des cartes d’alimentation et des lieux de chute dans des maquis! Tout cela étant mis au point, Ravanel, qui avait aussi prévu le soutien extérieur d’une soixantaine de résistants équipés de mitrailleuses et de mortiers, chargea le chef local des groupes-francs des MUR, Joly ( de son vrai nom Marcel Joyeux), de réaliser l’opération. Cependant, lorsque au dernier moment, Joly apprit qu’il s’agissait de 1200 résistants communistes, il décida, par anticommunisme, de ne pas faire intervenir les résistants extérieurs. Sans ce soutien, les détenus durent donc provisoirement renoncer à passer à l’action. Malgré tout, à l’occasion de la visite d’un inspecteur venu de Vichy, les détenus tentèrent le tout pour le tout et s’emparèrent d’une partie de la prison, du directeur, de l’inspecteur, d’une cinquantaine de gardiens et tentèrent la sortie. Mais le tir des mitrailleuses des miradors les bloquèrent à l’intérieur. Les combats durèrent tout l’après-midi du 19 février 1944, toute la nuit aussi. Mais au matin la prison fut encerclée par 3000 miliciens soutenus par des troupes allemandes équipées de canons. La situation des résistants étant devenu intenable ils rendirent les armes contre la promesse qu’il n’y aurait pas de représailles. Malgré cette promesse, de nombreux résistants furent torturés pour leur faite dénoncer les chefs de la révolte mais aucun d’eux ne parla, douze d’entre eux furent fusillés et les Allemands de la division Das Reich prirent possession de la prison. Le 30 mai 1944, les 1200 détenus communistes furent déportés, d’abord à Compiègne, puis le 19 juin à Dachau. Tout au long de leur calvaire les prisonniers conservèrent leur esprit combatif, ce qui n’ empêcha pas que 700 des membres de ce que les prisonniers eux-mêmes ont appelé « le bataillon d’Eysses » perdirent la vie à Dachau. *MUR, Mouvements Unis de la Résistance. Les MUR regroupent depuis janvier 1943, à la demande de Jean Moulin, les forces militaires des trois mouvements de zone sud: Combat, Libération sud et Franc-Tireur . Ravanel est nommé à leur tête en juin 1943.
Pendant la dernière guerre, un certain nombre de militaires allemands ont travaillé pour la résistance française. C’est ce que l’on appelle le travail allemand (TA).
Le film de Jean-Pierre Vedel nous éclaire sur cet aspect peu connu mais particulièrement important de la Résistance.
Vendredi 15 novembre, l’Association de Défense des Valeurs de la Résistance projettera le film de Jean-Pierre Vedel : « Le travail allemand » à la Mairie du 20e, salle du conseil, 14 heures. Débat avec le réalisateur après la projection.