Conférence d’Etienne Egret le 7 avril 2022

Jeudi 7 avril 2022, l’ADVR a reçu, à la Mairie du 20e, Etienne Egret, secrétaire-mémoire du camp de Voves pour une conférence intitulée « Voves, un camp de concentration en France ». Etienne Egret après nous avoir présenté l’histoire du camp a évoqué avec passion la vie quotidienne des détenus. Il a présenté les multiples activités culturelles de « l’université » organisée par les prisonniers, essentiellement des communistes qui maintenaient ainsi le moral et préparaient l’avenir.
Etienne Egret nous a conté les évasions dont les plus spectaculaires sont celles des faux gendarmes et celle du tunnel. Une dizaine de prisonniers déguisés en gendarmes ont ainsi franchi l’entrée du camp à la barbe des gardiens et se sont évanouis dans la nature. Quant au tunnel (creusé sur plus de 140 mètres en évacuant 70 m3 de terre), qui a servi de modèle pour le film ‘La grande évasion », il a permis l’évasion de plus de 40 prisonniers. Tous les évadés ont repris le combat et un certain nombre d’entre eux y ont laissé leur vie. Le camp de Voves n’était pas qu’un simple camp d’internement il était aussi un réservoir d’otages et l’antichambre de la déportation vers les camps
allemands.
Inlassablement Etienne Egret poursuit son travail sur le camp de Voves: réaménagement du musée, cérémonies mémorielles, conférences, co-publication avec Dominique Philippe d’ouvrages: « Voves 1942-1944, un camp en Eure-et-Loir », « Voves 1942-1944, l’Université, culture et résistance » et un troisième est en préparation.
N’oublions jamais, écrivent Etienne Egret et Dominique Philippe, que sur plus de 2000 internés à Voves, 605 ont été déportés en Allemagne et seuls 194 ont survécu.

Le conférencier
Le conférencier

Shelomo Selinger

Shelomo Selinger est déporté en 1942, à l’âge de 14 ans. Il connaît neuf camps successifs où il perd son père, sa mère et deux sœurs.  Après sa libération, sauvé par un médecin russe qui le retrouve quasi mort sur un tas de cadavres, il reste amnésique pendant sept ans. Après un séjour en Israël, il vient à Paris étudier la sculpture aux Beaux-Arts et se spécialise dans la sculpture des blocs de granite. Ses oeuvres ornent de nombreux musées, d’Israël à New York, et c’est lui qui est choisi pour réaliser le mémorial du camp de Drancy. Miguel Vallcillo Mata nous offre ici un aperçu de l’œuvre de ce grand artiste humaniste bien qu’encore imprégné, à 94 ans, par la terrible expérience de la déportation.

L’Arménie dans la Seconde Guerre mondiale

Commémoration de l’exécution de Manouchian et de ses camarades de l’Affiche rouge.
Dans le cadre du soixante-dix-huitième anniversaire de l’exécution de Missak Manouchian et de ses camarades, l’UCFAF (Union culturelle française des Arméniens de France) a organisé, vendredi 11 mars, en partenariat avec l’ADVR, une table ronde exceptionnelle dont le thème était : l’Arménie pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Les interventions, très riches, ont été passionnantes.

Participaient à la table ronde: Jean-Pierre Mahé, membre de l’Institut, Boris Adjemian, historien, directeur de la bibliothèque de l’UGAB (Union générale Arménienne de Bienfaisance) et Léon Ketchéyan, docteur en sciences historiques et philologiques.

Depuis de nombreuses années l’ADVR et l’UCFAF commémorent ensemble la mémoire du groupe Manouchian, « ces étrangers et nos frères pourtant » à qui nous devons tant.

Voves, un camp de concentration en France

L’ADVR vous invite à la conférence de Etienne Egret, secrétaire mémoire du camp de Voves

Voves, un camp de concentration en France

Jeudi 7 avril, Mairie du 20°, place Gambetta, 16 heures, salle du Conseil

Etienne Egret et Dominique Philippe sont les co-auteurs de : ‘’Voves 1942-1944 un camp en Eure-et-Loir’’ et ‘’Voves 1942-1944 l’Université : Culture et Résistance’’.

Dans l’histoire du camp de Voves, camp de concentration français, gardé par des Français. Le livre montre la vie quotidienne des internés, l’entraide, la survie, les évasions, la déportation vers l’Allemagne. Réservoir d’otages au cœur de la Beauce, Voves incarne surtout un lieu de résistance où des hommes refusent l’inacceptable.

Dans le deuxième volume, les auteurs présentent l’organisation interne et clandestine des internés, le bouillonnement de culture qui, de l’Université – tolérée par la direction- au théâtre, de la chorale à l’harmonie, du sport à la préparation militaire clandestine, animait les internés du camp de Voves au fil des 856 jours de son existence. La dernière partie de l’ouvrage est consacrée à l’évasion préparée au sein du théâtre, réussie au nez et à la barbe des gardiens.

Etienne Egret et Dominique Philippe montrent comment la culture était devenue une arme pour les internés et comment elle sert à construire l’avenir.

Visite du nouveau Musée de la Résistance Nationale (8 février 2022)

Mardi 8 février, l’ADVR a organisé, en partenariat avec le SNES, la visite du nouveau Musée de la Résistance Nationale. Nous étions  environ 45, répartis en deux groupes avec chacun un conférencier de choix puisque’ADVR était accompagnée de Thomas Fontaine, directeur du musée, et le SNES par Eric Brossard, son bras droit.

Tous deux ont été les véritables concepteurs du musée et nous ont fait découvrir « leur » création. Très moderne, le musée est aussi d’une exceptionnelle richesse et  il est organisé avec une grande intelligence dans la scénographie et la pédagogie.

La visite a duré trois heures, cependant elle  a semblé aussi bien courte tellement les deux conférenciers ont passionné leurs visiteurs. Un magnifique musée, une belle réussite!

Le groupe ADVR avec Thomas Fontaine (en pull beige)
Le groupe ADVR avec Thomas Fontaine (en pull beige)
Poste émetteur
Fausses cartes d’identité de Robert Chambeiron
Portait de Lise London dessiné par un détenu de Mauthausen pour Arthur, son mari

Odile Vasselot

Notre amie Odile de Vasselot, membre du Conseil d’administration et du Comité d’honneur de l’ADVR, a reçu, ce vendredi 28 janvier 2022, l’insigne de Commandeur de la Légion d’Honneur.
Miguel Vallecillo a réalisé un film, il y a quelques semaines, à partir d’une interview que nous avons faite le 8 mai dernier, dans laquelle Odile raconte son itinéraire exceptionnel de résistante au réseau Zéro (renseignement), puis dans la ligne Comète (évasion  d’aviateurs alliés) et à nouveau au réseau Zéro.

Décès de Pierrette Rossi, résistante ( mouvement Combat), déportée à Ravensbruck.

Je viens d’apprendre avec une profonde tristesse le décès de notre amie Pierrette Rossi. Née en février 1918, elle allait avoir 104 ans
dans quelques jours.
Pierrette Rossi, qui fait partie des rares personnes à avoir entendu directement l’appel du 18 juin, s’est engagée très tôt dans la Résistance. Très vite elle entreprend de résister en utilisant son poste à l’Inspection académique, puis entre à Combat comme agent de liaison et devient membre du service social de ce mouvement. Elle accède rapidement à la direction départementale du service social de Combat à Lyon.
Dénoncée par son assistante qui vient d’être arrêtée, elle est ellemême arrêtée le 11 juillet 1944 et déportée un mois plus tard à Ravensbruck après un voyage de 11 jours.
Là, contrainte de participer à la construction de moteurs d’avions, elle continue à résister en sabotant des pièces, en restant digne et solidaire des ses compagnes.
Evadée pendant les marches de la mort, à peine rentrée en France elle reprend son travail social, auprès des enfants déportés.
Par la suite elle devient chercheuse en pédagogie et en psychologie, notamment disait-elle, pour comprendre les mécanismes qui peuvent explique la monstruosité des complices du nazisme.
Elle consacre sa retraite à la mémoire et au témoignage. A l’AERI, Association d’Etudes de la Résistance Intérieure, animée par Serge
Ravanel où j’ai eu la chance de la rencontrer. Au lycée Hélène Boucher aussi où elle a participé aux rencontres annuelles avec les
élèves pendant plus de 20 ans. Elle nous a accordé une longue interview lorsque Vincent Goubet préparait son film « Faire quelque
chose » et elle témoigne aussi dans mon livre « Rester debout ».
Je vous enverrai prochainement cette riche et précieuse interview.
Pierrette nous a fait l’honneur de rejoindre l’ADVR dès sa création en 2013. Elle était membre du Conseil d’administration et du
Comité d’honneur de notre association.
En 2018, à la mairie du 19°, au cours d’une émouvante cérémonie où elle avait reçu la médaille vermeil de la Ville de Paris, nous avions fêté, en compagnie de Jeannette Borzakian, leur 100° anniversaire.
Avec sa disparition nous perdons une amie, une militante de la mémoire, une héroïne de la Résistance dont le témoignage
manquera aux jeunes qu’elle aimait tant rencontrer.
En PJ une photo de Pierrette Rossi au Lycée Hélène-Boucher en 2015, une photo de la cérémonie à la mairie du 19°, et Pierrette avec sa fille Françoise devant le 48 rue du Four lors de la dernière Journée de la Résistance le 27 mai dernier et la photo en noir et blanc prise par Danilo de Marco dans le cadre d’un projet d’exposition de portraits de résistants.

Yves Blondeau

Pierrette Rossi en 2015 au Lycée Hélène Boucher, Paris
Pierrette Rossi et Jeannette Borzakian à la mairie du 19° lors de la cérémonie en l’honneur de leur centième anniversaire.
Pierrette Rossi le 27 mai 2021 devant le 48 rue du Four, lors de la Journée Nationale de la Résistance.

Rencontre ADVR autour de Joseph Epstein Film de Pascal Convert, discussion avec Georges Duffau-Epstein

Le 11 janvier 2022, l’ADVR a organisé, à la mairie du 20°, une rencontre autour de la figure de Joseph Epstein à partir du film de Pascal Convert : « Epstein, bon pour la légende ». La discussion était animée par Georges Duffau-Epstein, son fils.
Le film, tout en présentant le résistant que fut Epstein fait une large part à l’homme qu’il fut.
La figure d’Epstein a aussi été dessinée à partir de précieuses interviews, comme celles de Lucie et Raymond Aubrac, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Albert Ouzoulias, etc. Moments intenses puisque toutes ces personnes ont disparu…
La discussion qui a suivi le film tout en nuances de Pascal Convert a été particulièrement intéressante et a amené Georges Duffau à préciser quelques interrogations, notamment sur la place d’un fils par rapport à un père héros de la la Résistance. Georges Duffau nous a montré comment, grâce au film, ce père exceptionnel qu’il considérait comme un héros, voire comme un dieu est devenu tout simplement son père, découverte qui fut pour lui extraordinaire. Certes, nous a dit aussi Georges Duffau, on ne refait pas l’histoire, mais le poste que son père occupait jusqu’à son arrestation en novembre 1943, celui de chef régional des FTP de la région parisienne, fut confié à Henri Rol-Tanguy.
On peut alors imaginer que l’artisan de la libération de Paris aurait pu être Joseph Epstein.
En tout cas, si la figure de Joseph Epstein est sortie de l’oubli injuste où l’Histoire l’avait placée, lui le juif polonais, elle reste encore trop méconnue car, pour nous, il reste l’ archétype du héros de la lutte antifasciste : brigadiste en Espagne républicaine, engagé volontaire en 1939, prisonnier, évadé, responsable FTP, arrêté, torturé mais il ne parle pas, fusillé. L’ADVR est heureuse d’avoir pu, à son échelle, raviver sa mémoire et rappeler la place dans les combats pour notre liberté qui fut la sienne.