Journée nationale de la Résistance

Cette année, la Journée Nationale de la Résistance s’est déroulée en deux étapes.

Lundi 26 mai le village des associations a été installé esplanade Nathalie Sarraute dans le 18e arrondissement. Comme chaque année l’ADVR avait un stand qui a été tenu par Geneviève Guyot, Josette Borzakian, Migiuel Vallecilo et moi-même. Des spectacles se sont succédés tout au long de l’après-midi.

Le 27 mai nous étions également présents  au 48 rue du Four   devant l’immeuble où  il y a 82 ans, dans Paris occupé, à quelques pas du Lutétia où les Allemands étaient installés, a été créé le Conseil  National de la Résistance sous la présidence de Jean Moulin. Le CNR s’est donné deux objectifs, le premier était d’organiser la libération du pays et le second de prévoir la reconstruction et la mise en place d’une France plus juste, grâce a un programme  politique, économique et social fondé sur de profondes et véritables réformes comme la France n’en avait jamais connu. 

Comme  l’a dit Guy Hervy, secrétaire général du Comité parisien de la libération (CPL) qui organise chaque année la JNR, comment aurait-on  pu alors penser que ces réformes seraient, avec une telle constance, attaquées depuis déjà de nombreuses années.

Être digne de l’œuvre finale du Conseil National de la Résistance nous impose de défendre sans relâche la France qu’il a voulu créer.


Il y a 80 ans, en mai 1945 se concrétisait tout le combat mené pour la libération de notre
pays par l’unification difficilement réalisée de la Résistance française portée dès le 27
mai 1943 par ceux qui se sont réunis ici, autour de Jean Moulin.
Depuis ce lieu, ils se sont fixés comme but d’organiser la Résistance pour libérer le pays
châtier les traîtres et reconstruire une république débarrassée à tout jamais du
fascisme, du nazisme de l’idéologie criminelle génocidaire qui les accompagnait. Faire
que le monde soit un monde de paix débarrassé à jamais de la guerre.
Qui aurait pu penser, 80 ans plus tard, en mai 2025, qu’à quelques centaines de mètres
d’ici, autorisé par un arrêt d’une cour de justice, des gens se revendiquant officiellement
de la pensée nazie, de ses pratiques, de son racisme, de son antisémitisme, de son refus
de la différence, de sa haine de tout ce qui est progressiste, auraient le droit de défiler
alors que le tribunal international de Nuremberg, les lois de la République, ont mis au
banc de la société qui interdisent et condamnent l’idéologie et les pratiques de ces
groupes, ordonnent de les interdire ?
Qui aurait pu penser que le président de la République puisse annoncer la mise en place
d’une économie de guerre avec ce que cela signifie comme présage de restrictions des
droits sociaux, des libertés.
Qui aurait pu penser que sur les rives de la Méditerranée, à Gaza des actes que le droit
internationale et l’ONU qualifie de génocidaire puisse se produire sans réaction forte de
la communauté internationale qui fête cette année la mise en place des nations unies.
Ces questions, il faut se les poser et regarder comment on peut faire face à la montée
des périls, comment rassembler pour s’opposer à cette résistible ascension de
l’extrême droite dans notre pays.
Pour cela, certes, il faut actualiser les choses, ne pas recopier, mais nous disposons des
éléments qui ont commencé à se construire au premier étage de cet immeuble le 27
mai 1943 avec un conseil de la Résistance qui se projetait dans l’histoire comme la
représentation exclusive et unique de toute la Résistance intérieure française unifiée,
donnant pouvoir au général de Gaulle à Alger pour représenter la France auprès de tous
nos alliés, construisant l’avenir autour de son programme portant ce si beau titre les
jours heureux..
80 ans qui ont permis, y compris à l’issue de la guerre, même si le Conseil de la
Résistance devenu Conseil National de la Résistance n’en est pas à l’origine, il faut
rendre à l’assemblée provisoire d’Alger ce qui lui appartient, à ce que les citoyennes de
ce pays puissent devenir électrices et éligibles.
80e anniversaire aussi, où à deux pas d’ici s’organisait à l’hôtel Lutetia le retour de ceux
et celles qui avaient survécu à l’extermination, à la déportation. A la barbarie
génocidaire nazie. Hôtel Lutetia, lui aussi. à quelques centaines de mètres du lieu où
s’est déroulée cette manifestation des partisans d’un ordre suprémaciste et génocidaire.
Dès la libération conquise, le gouvernement promulgue les ordonnances qui vont
marquer en profondeur la nature de notre république:
Ce sera la protection judiciaire de la jeunesse qui considère un jeune, même délinquant
voire criminel, non pas comme un être à retrancher de la société, mais un jeune être
humain à aider à se réinsérer.
L’ordonnance sur la sécurité sociale qui fait que les richesses créées par le travail vont
d’abord à ceux qui les produisent pour vivre, assurer la santé et la retraite.
Pour ne pas alourdir le propos n’en rester qu’à l’ordonnance interdisant aux puissances
d’argent d’être en possession des outils d’information.
Toutes ces ordonnances avec les nationalisations créant le socle d’un grand service
public tant mis à mal par des décennies d’un libéralisme qui aujourd’hui affiche son
impasse, éclairée par le nouveau premier responsable des USA, dont le peuple hier, fut
avec le peuple soviétique d’alors, les Britanniques, canadiens et peuples des pays alors
colonisés, les acteurs de la libération de la planète.
80 ans après la fin des combats de la 2GM, la guerre est de nouveau en expansion
jusqu’au cœur de l’Europe. Plus les peuples voient leurs droits sociaux de citoyens, leur
liberté reculer plus la paix aussi recule et plus les budgets d’armement deviennent les
clés de voûte des budgets des Etats au détriment de la culture, de l’éducation de la
santé des loisirs du sport. Ce n’est pas ce dont étaient porteurs les 17 réunis à ce
premier étage le 27 mai 43 autour de Jean Moulin. Leurs idées restent d’une urgente
actualité: s’affranchir des idéologies fascistes et nazie criminelle, faire que la société
tourne autour de la réponse aux exigences de liberté et de bien-être social.
Plus que jamais les idéaux du CNR et de son programme sont d’une incontournable
actualité pour inspirer les engagements d’aujourd’hui.

Compte rendu de la conférence « Mourir à Paris » de Henri Farreny

Bonjour à toutes  et à tous

Jeudi 15 mai, l’ADVR a présenté à la mairie du 20e une conférence donnée par Henri  Farreny président de l’Amicale des anciens guérilleros espagnols en France–FFI (aagf-ffi) sur le thème « Mourir à Paris ».

L’ADVR avait axé en grande partie son travail de cette saison sur les étrangers dans la Résistance en France avec d’abord le film de Jean-Pierre Vedel: « Le travail allemand », puis avec une séance au Sénat sur Manouchian et ses compagnons, en partenariat avec l’UCFAF ( Union culturelle française des Arméniens de France), avec aussi une séance sur la famille Fontanot : « Une famille italienne dans la tourmente de la guerre et de la Résistance » en partenariat avec l’Association France-Frioul, la Maison de l’Italie, la Société d’histoire de Nanterre et l’Association nationale des partisans italiens de Paris, il nous fallait naturellement évoquer les résistants espagnols qui furent très nombreux en France.

Henri Farreny a choisi de nous faire découvrir cinq figures de ces combattants espagnols.

Après avoir présenté le cadre historique général : la guerre d’Espagne, la Retirada, les camps de concentration en France, il a montré l’itinéraire de cinq guérilleros et présenté le travail de son association pour donner vie à leur mémoire et rappeler  leur sacrifice. Il s’agit de Domingo Tejero, José Baron, Conrad Miret, Mannuel Bergès et José Roig. Henri Farreny  a également rappelé  le nom de Celestino Alfonso, membre du groupe Manouchian fusillé avec ses camarades de l’Affiche rouge.

Il faut souligner que sans le travail acharné d’Henri Farreny et de ses compagnons de l’amicale des anciens guérilleros ces héros de la Résistance seraient aujourd’hui quasiment tous totalement oubliés.

Merci donc à Henri Farreny d’être venu de Montauban pour nous faire partager son travail de mémoire.

Résister – Exister

En ce mois de mai qui marque le 80 ème anniversaire de la capitulation sans condition de l’Allemagne, l’A DVR est heureuse de vous offrir la pièce adaptée du livre « Rester debout » (Yves Blondeau, éditions Tirésias-Michel Reynaud) Résister=exister.

La pièce a été adaptée et mise en scène par Jean-Baptiste Huet, Hélène Bayard, Marie-Claude Chiniard et jouée par la Compagnie de l’Arbre sec.

Distribution : Hélène Bayard, Marie-Claude Chiniard, Anne Anxolabéhère, Dominique Tardière, Jacques Tardière, Jacqueline Garcia.

Tous les textes sont tirés des interviews rassemblées dans le livre « Rester debout », soit une quarantaine de témoins/acteurs de la Résistance connus ou non.

Compte rendu de la séance consacrée à la famille Fontaine le 15 mars dernier à la maison de l’Italie

Samedi 15 mars 2025 l’association France-Frioul, la Maison de l’Italie, l’Association de Défense des Valeurs de la Résistance, la Société d’Histoire de Nanterre et l’Association Nationale des Partisans italiens de Paris, ont présenté « La famille Fontanot dans la tourmente de la guerre et de la Résistance »
Après une présentation du contexte historique et géographique réalisée par Patrizia Bisson, présidente de l’association France-Frioul, Paola Vallatta, présidente de l’ANPI Paris a évo- qué l’action des résistants italiens, l’historien Antonio Bechel- loni a retracé l’itinéraire de cette famille de militants commu- nistes qu’étaient les Fontanot. Une partie de la famille, réfu- giée en France, a participé activement à la résistance fran- çaise mais aussi italienne en cachant les chez elle les archives du parti communiste italien.
Membre du groupe Manouchian, auteur de nombreux atten- tats, Spartaco Fontanot est fusillé le 21 février 1944 avec ses camarades de l’Affiche rouge. Son nom figure au Panthéon aux côtés de ceux de ses 22 camarades et de celui du colonel Gilles, Epstein, chef militaire des FTP de l’Ile-de-France.
Les deux cousins de Spartaco, Nerone et Jacques, FTP tous les deux, furent fusillés, le premier en septembre 1943, le se- cond en juin 1944.
Un moment riche et intéressant pour faire découvrir le courage des militants de base de la Résistance « étrangers et nos frères pourtant » qu’étaient les membres de la famille Fontanot.

Lettres de Drancy, documents fournis par Jean Paulhan

Documents transmis par Monsieur Jean Paulhan, lettres adressées à sa grand-tante Lola Prussac par son amie Madame Segaller, du camp de Drancy, derniers signes de vie avant Auschwitz et la mort. Photos des deux protagonistes, toutes deux polonaises, prises sans
doute au lycée de Lodz. Et un dernier billet vraisemblablement jeté de la lucarne du train de
déportation et ramassé près de Reims par un cheminot.
Jean Paulhan nous a fourni les fac-similés des originaux et la transcription des lettres. Nous le remercions pour ces documents précieux qui viennent illustrer dramatiquement le reportage que nous avons fait à la suite de notre visite de la gare de la déportation de Bobigny en décembre dernier.




Décès d’un grand témoin, Jacques Klajnberg

C’est avec tristesse que je vous fais part du décès de Jacques Klajnberg dans sa 98 ème année. Il n’était pas membre de l’ADVR mais il était un témoin exceptionnel de la période de la Seconde Guerre mondiale. Résistant à 16 ans, il était l’un des fondateurs de l’association « Ecole de la rue de Tlemcen » qui a fait un remarquable travail de mémoire autour des enfants juifs assassinés  à Auschwitz. Il était un fidèle des rencontres de la Mémoire que nous organisons chaque année au Lycée Hélène Boucher dans le 20e arrondissement.

Sa voix et son amitié nous manqueront.

Le Village du silence de Stéphanie trouillard

L’enquête  passionnante de Stéphanie sur l’assassinat de deux femmes par des résistants peu après le débarquement permet de rompre le silence qui pèse sur ce village depuis 80 ans et de regarder enfin le passé en face. Il y a eu des exactions insupportables commise par certains « résistants » qui salissent le courage et  sacrifice de l’immense majorité de ceux qui ont payé si cher le combat pour libérer la France du pétainisme et du nazisme. Fermer les yeux sur ces crimes serait être complice. Stéphanie, dont le grand-oncle, jeune résistant, a été assassiné dans la même région et à peu près au même moment par des miliciens, fait encore une fois un travail d’historienne de grande qualité.

Hommage au groupe Manouchian au Sénat

Samedi 1er mars, au Sénat, a eu lieu une manifestation pour commémorer la première année de l’entrée de Manouchian et Mélinée au Panthéon, accompagnés des noms de leurs camarades du groupe et de celui de Joseph Epstein, organisée par l’UCFAF en partenariat avec l’ADVR et la JAF.