Publié le19 décembre 2024|Commentaires fermés sur Le lycée Louis le Grand rend hommage à Thomas Elek, membre du groupe Manouchian
Mardi 17 décembre, à l’occasion des 80 ans de son exécution et également de son centième anniversaire, le lycée Louis-le-Grand a honoré Thomas Elek, ancien élève de cet établissement et membre du groupe Manouchian.
S’il est l’un des 22 fusillés du 21 février 1944 au Mont Valérien, il est également l’un des 10 membres de « l’armée du crime » figurant sur l’Affiche rouge.
Après une conférence donnée par Yves Borovice, une intervention du neveu de Thomas Elek, Thomas Stern, une d’Alain Blottière, écrivain et réalisateur du film « On l’appelait Tommy ».
Une autre de Pierre Ouzoulias, vice-président du Sénat et petit-fils de Pierre Ouzoulias, chef des FTP parisiens, une plaque a été dévoilée dans la cour d’honneur du Lycée.De très nombreux élèves ont participé à cette cérémonie à laquelle l’ADVR était officiellement invitée. Ci-joint quelques photos de cet évènement.
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Publié le13 décembre 2024|Commentaires fermés sur Exposition Montluc, geôle lyonnaise de Klaus Barbie
L’Association de Défense des Valeurs de la Résistance vous informe de l’exposition en cours jusqu’au 20 décembre à la mairie du septième arrondissement, 116 rue de Grenelle, sur la prison de Montluc où furent internés environ 10 000 personnes: hommes, femmes, enfants, résistants et juifs dont les enfants d’Izieux. Des centaines d’internés furent fusillés dans les environs de la prison, des milliers furent déportés.
Ce terrible lieu de la répression nazie est souvent mal connu. Cette exposition, fruit d’un travail historique important, montre les différents aspects de l’internement, réalisée par l’Association des Rescapés de Montluc, mérite d’être visitée.
Ci-dessous vous trouverez la présentation de l’exposition faite par l’Association des Rescapés de Montluc, la disposition des différents panneaux, et quelques photos réalisées par France Teillol pour l’ADVR.
L’ASSOCIATION DES RESCAPES DE MONTLUC
A l’occasion du 80 ème anniversaire de sa création, au lendemain de la libération de la prison de Montluc et de la Libération de Lyon en août 1944
l’Association des rescapés de Montluc vous convie à l’exposition
Montluc : geôle lyonnaise de Klaus Barbie (17 février 1943-24 août 1944)
Présentée et accueillie à Paris, avec le soutien de Madame Rachida Dati, ministre de la Culture et maire du 7 ème arrondissement
Du 4 au 20 décembre 2024
Mairie du 7 ème
116, rue de Grenelle Paris 7 ème
Entrée libre
Un représentant de l’association sera présent tous les jours de 9h à 17 h pour vous accueillir
*************
La prison de Montluc, à Lyon, réquisitionnée en 1943 par l’armée allemande, après l’invasion de la zone sud, est devenue le centre de détention des services de répression de la Gestapo dirigés par Klaus Barbie pour la région lyonnaise et Rhône-Alpes.
Près de 10 000 personnes y furent internées de février 1943 jusqu’à la libération de Montluc le 24 août 1944.
La prison, qui a fonctionné après la Libération a fermé ses portes en 2009. Elle est alors devenue Mémorial national en 2010, suite au combat mené par l’Association des rescapés de Montluc, créée le 24 septembre 1944, regroupant les anciens internés et les familles de disparus, ainsi que l’Association des fils et filles des déportés juifs de France
Aujourd’hui, Haut lieu de la mémoire nationale, le mémorial, géré par l’ONaCVG, est ouvert au public et aux scolaires, avec son équipe pédagogique et ses expositions permanentes et temporaires.
Après 80 ans d’existence, et au moment où les derniers témoins disparaissent, l’Association des rescapés de Montluc honore par cette exposition tous ceux, hommes, femmes et enfants qui furent internés à Montluc, aux destins si divers, héros de la résistance et victimes de la barbarie nazie
La prison de Montluc est restée célèbre par le procès Barbie, qui eut lieu à Lyon en 1987. L’exposition présente les quarante-quatre témoins, rescapés de Montluc, qui ont témoigné au procès.
Dans vingt-trois panneaux sont présentés une soixantaine de parcours d’internés connus ou inconnus, représentatifs de la diversité des internés, parmi les près de 10000 personnes qui furent victimes de la répression, après l’invasion de la zone livre, avec les opérations de démantèlement des maquis de l’Ain et des principaux réseaux de résistance repliés à Lyon : juifs, résistants, réfractaires au STO, raflés, habitants des villages martyrs, de toute la région lyonnaise et des départements limitrophes, de Saône et Loire, de l’Ain…plusieurs centaines condamnés à mort, furent fusillés ou massacrés autour de Lyon, et plusieurs milliers déportés dans les camps de concentration et d’extermination nazis, en passant par les camps de Compiègne et Drancy.
Près de 9000 parcours ont été patiemment et obstinément reconstitués, avec l’aide des familles et des rescapés, par Bruno Permezel et les adhérents de l’association, depuis plus de trente ans, et publiés.
Les différentes catégories d’internés sont mis en lumière : des « poilus », des préfets, des compagnons de la Libération, des enfants, dont ceux d’Izieu, des familles, des Juives et Juifs, des raflés, des résistantes, des résistants, des étrangers, des internés morts à Montluc, des internés fusillés, massacrés, des déportées et déportés… certains sont célèbres comme Jean Moulin, Marc Bloch, Raymond Aubrac, Marcel Dassault… A travers eux, tous les internés de Montluc sont honorés et ces parcours et biographies s’inscrivent dans le processus de transmission de la mémoire vivante et incarnée, éléments essentiels offerts aux historiens et aux enseignants.
Les suites de l’exposition Montluc. l’ADVR a été contactée par les auteurs de ce livre dont vous faisons part.
Dora 1944 : Henri l’itinéraire
Le livre retrace le parcours de ce parent des auteurs devenu radio de NYLO Réseau Mithridate . Il a été interné à la prison de Montluc du 16 octobre au 10 décembre 1943, ce qui est estimé malgré peu de preuves.
Déporté ensuite, affecté au camp de Dora à la construction de V1et de V2, il disparaît le 25 mars 1945.
Dans ce livre, des parents, Jean et Dominique Bourdeaux, tentent de lui redonner vie. Un livre contre l’oubli.
Livre (20 euros) chez les auteurs ( Jean et Dominique Bourdeaux)
Adresse postale
Dr Dominique Bourdeaux 188 route des Tournelle 73370 Le Bourget du La
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Publié le7 décembre 2024|Commentaires fermés sur Site de la gare de la déportation de Bobigny
Mardi 3 décembre 2024, l’ADVR (Association de Défense des Valeurs de la Résistance) a organisé conjointement avec le SNES (syndicat national des enseignements du second degré) la visite de l’ancienne gare de la déportation de Bobigny, récemment classée monument historique et haut lieu de Mémoire. Alors que plus de 40 500 personnes avaient été déportées depuis la gare de Drancy-le Bourget vers Auschwitz, de juillet 1943 au 17 août 1944, les nazis ont organisé la déportation de 22 407 hommes, femmes et enfants juifs vers le camp d’extermination à partir de la gare de Bobigny jugée plus discrète. 21 convois (sur 79) destinés à l’extermination sont partis de la gare de Bobigny plus discrète car uniquement gare de marchandises. En effet, la gare de Drancy-le Bourget était aussi une gare de voyageurs qui croisaient donc sur les mêmes quais les colonnes de déportés. Aloïs Brunner, nouvellement nommé pour gérer la déportation des juifs de France, souhaitait que, dès le départ, le processus d’extermination se déroule le plus possible dans « la nuit et le brouillard ». Des stèles présentent, convoi après convoi, le nombre de personnes déportées dans chacun d’eux et le nombre de survivants. Au total, 75 721 personnes, dont près de 11 000 enfants, ont été déportées de France entre mars 1942 et août 1944, y compris de Compiègne et de Clermont-Ferrand. À la Libération on ne comptera que 2566 survivants, à peine 3 % de l’ensemble des déportés.
La visite, particulièrement émouvante, animée par une conférencière/historienne de qualité, s’est terminée par la lecture de textes extraits du « Grand voyage », de Jorge Semprun, faite par notre amie Nicole Cervera.
photos de Miguel Vallecillo Mata
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Publié le24 novembre 2024|Commentaires fermés sur Le Travail allemand, film de Jean-Pierre Vedel
Vendredi 15 novembre, l’ADVR a présenté le film de Jean-Pierre Vedel « le Travail allemand », qui, à travers quelques portraits d’Allemands qui ont travaillé dans la Résistance ou pour la Résistance française, montre l’importance de ces actions peu connues, mais aussi l’un des volets de la Résistance. Placé sous la responsabilité d’Arthur London, le « TA » a fait un travail considérable au niveau de l’information. Au-delà, le film évoque aussi les Allemands déserteurs devenus maquisards et même l’existence d’un maquis entièrement composé d’Allemands.
Les témoins qui apparaissent dans le film ont tous une personnalité attachante et soulignent avec une grande simplicité qu’ils ont pensé nécessaire pour défendre les valeurs fondamentales de l’humanité de lutter contre le nazisme est donc aussi contre leur propre armée. Pour eux, résister avec les Français était un double acte de courage.
Sur un total d’environ un millier d’hommes engagés dans le TA, 137 ont été arrêtés et exécutés.
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Publié le16 novembre 2024|Commentaires fermés sur Compte rendu de la conférence de Stéphanie Trouillard : « Le village du silence »
Stéphanie Trouillard est journaliste de France 24, spécialiste de la seconde guerre mondiale, autrice de livres et BD, participante aux rencontres du lycée Hélène Boucher.
Ce jeudi 10/10/2024, Stéphanie nous a présenté son dernier livre, de manière palpitante et sur un sujet inédit : « Le village du silence – Agnès et Léontine, Bretagne, juillet 1944 » (éditions Skol Vreizh) L’exposé a été suivi par un débat tout aussi passionné et passionnant. Stéphanie nous rappelle d’abord que cela fait quinze ans qu’elle s’est lancée dans la recherche de ses racines morbihanaises. En 2023, elle avait déjà présenté devant l’ADVR son livre « Mon oncle de l’ombre», traitant du massacre de Kerihuel, près de Plumelec, qui a coûté la vie à son grand oncle, résistant du maquis de Saint-Marcel. C’est en 2019, lors d’une cérémonie pour les 75 ans du massacre de Kerihuel qu’elle rencontre Louis Merlet qui lui parle de deux femmes de ses amis, la mère (Agnès) et la fille (Léontine),, assassinées par des résistants locaux. Cela lui donne envie d’en savoir plus, et elle se remet à enquêter. L’idée n’est pas de pointer du doigt un village gangréné par ce double assassinat, mais de briser le silence, d’approcher la vérité et de permettre ainsi la réparation. Aux archives municipales de Plumelec, elle retrouve les actes de décès des deux femmes, grand-mère et mère d’une famille Deschotte, des gens réfugiés venus du nord de la France (Malo- les- bains).
Une recherche généalogique lui permet de retrouver deux descendants, petits enfants de Léontine, à St Saulve, près de Valenciennes. Leur mère Micheline avait déjà cherché à en savoir plus sur les circonstances des assassinats. La famille est d’accord pour enquêter. Une recherche des archives sur l’épuration (départementales, de la gendarmerie, de la justice militaire, judiciaires) montrent que ces deux femmes ont été éxécutées comme collaboratrices. En interrogeant les gens, qui étaient enfants à l’époque , Loïc Merlet, vivant à Plumelec, apprend que la famille Deschotte était intégrée, le père Gérard travaillait comme mécanicien, Micheline allait à l’école privée catholique, la famille allait à l’église, aux évènements…Finalement, les langues se délient, et donc l’éxécution serait liée à une « épuration de voisinage », plusieurs causes étant possibles, notamment car ces dames parlaient le flamand et l’allemand. Ce sont deux femmes qui ont été tuées par un groupe d’hommes. Les hommes de leur famille n’ont pas été tués. Donc, pendant 80 ans, tout un village a fait silence, bien que beaucoup d’habitants n’aient pas été d’accord avec l’éxécution. Un homme a tenu à parler franchement en public à Plumelec en 2024 pour se libérer du fardeau que constituait cet acte pour lui. Pour les 80 ans de la Libération, Plumelec, village déjà consacré haut lieu de la Résistance, a mis en place des panneaux ; sur l’un la mairie ose enfin parler des exactions de certains résistants en relation avec le décès de ces deux femmes. Micheline avait en 2012 fait une demande pour que Agnès et Léontine soient reconnues « Mortes pour la France » et inscrites sur le monument aux morts de Plumelec parmi les victimes civiles de 39-45. Demande refusée, réitérée par ses enfants, et à nouveau refusée en 2024. En mai 2024, le maire de Plumelec reconnaît néanmoins le droit au devoir de mémoire de cette famille et autorise la pose d’une plaque commémorative près des deux tombes. Il reste à savoir comment le village réagira à la lecture de ce livre.
(Geneviève Guyot)
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Publié le8 novembre 2024|Commentaires fermés sur Jean Lafaurie – Histoires de la Résistance et de la Déportation – 2ème partie
Jean Lafaurie, résistant déporté.
Interview de Jean Lafaurie par Julien Le Gros, Yves Blondeau et réalisée par Miguel Vallecillo Mata
Jean Lafaurie, résistant FTP, déporté à Dachau, a participé à un épisode exceptionnel de l’histoire de la Résistance : la révolte de la centrale d’Eysses.
Le texte évoque cette révolte dont l’objectif est l’évasion collective 1200 détenus.
La révolte de la centrale d’Eysses
La centrale d’Eysses est une prison installée près de Villeneuve-sur-Lot où les autorités de Vichy avaient rassemblé plus de 1200 résistants communistes. La stricte discipline des résistants communistes avait permis une organisation exceptionnelle à l’intérieur de la centrale. Les détenus avaient obtenu du directeur le droit de monter un théâtre, d’avoir une chorale, de faire des groupes d’études, des cours (Georges Charpak par exemple donnait des cours de physique), des séances de gymnastique, d’avoir des visites, de repeindre les locaux qui étaient très dégradés, etc. L’objectif des responsables communistes n’était pas d’améliorer le confort des détenus mais de les préparer en gardant le meilleur moral possible à une évasion collective prévue dans la nuit du 31 décembre 1943, au moment où la surveillance se relâcherait. En vue de cette évasion, les détenus avaient réussi à faire rentrer des armes: des mitraillettes, des grenades, à faire évader l’un des leurs, Kléber (de son vrai nom Fenoglio), pour qu’il prenne contact avec la résistance extérieure. Ravanel, chef national des groupes- francs des MUR(*) est venu en personne sur place pour étudier les moyens de faciliter cette évasion. Il fallait en effet prévoir des camions pour transporter 1200 hommes, des vêtements, des papiers d’identité, des cartes d’alimentation et des lieux de chute dans des maquis! Tout cela étant mis au point, Ravanel, qui avait aussi prévu le soutien extérieur d’une soixantaine de résistants équipés de mitrailleuses et de mortiers, chargea le chef local des groupes-francs des MUR, Joly ( de son vrai nom Marcel Joyeux), de réaliser l’opération. Cependant, lorsque au dernier moment, Joly apprit qu’il s’agissait de 1200 résistants communistes, il décida, par anticommunisme, de ne pas faire intervenir les résistants extérieurs. Sans ce soutien, les détenus durent donc provisoirement renoncer à passer à l’action. Malgré tout, à l’occasion de la visite d’un inspecteur venu de Vichy, les détenus tentèrent le tout pour le tout et s’emparèrent d’une partie de la prison, du directeur, de l’inspecteur, d’une cinquantaine de gardiens et tentèrent la sortie. Mais le tir des mitrailleuses des miradors les bloquèrent à l’intérieur. Les combats durèrent tout l’après-midi du 19 février 1944, toute la nuit aussi. Mais au matin la prison fut encerclée par 3000 miliciens soutenus par des troupes allemandes équipées de canons. La situation des résistants étant devenu intenable ils rendirent les armes contre la promesse qu’il n’y aurait pas de représailles. Malgré cette promesse, de nombreux résistants furent torturés pour leur faite dénoncer les chefs de la révolte mais aucun d’eux ne parla, douze d’entre eux furent fusillés et les Allemands de la division Das Reich prirent possession de la prison. Le 30 mai 1944, les 1200 détenus communistes furent déportés, d’abord à Compiègne, puis le 19 juin à Dachau. Tout au long de leur calvaire les prisonniers conservèrent leur esprit combatif, ce qui n’ empêcha pas que 700 des membres de ce que les prisonniers eux-mêmes ont appelé « le bataillon d’Eysses » perdirent la vie à Dachau. *MUR, Mouvements Unis de la Résistance. Les MUR regroupent depuis janvier 1943, à la demande de Jean Moulin, les forces militaires des trois mouvements de zone sud: Combat, Libération sud et Franc-Tireur . Ravanel est nommé à leur tête en juin 1943.
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Publié le13 octobre 2024|Commentaires fermés sur ADVR, film de Jean-Pierre Vedel : « le travail allemand »
Pendant la dernière guerre, un certain nombre de militaires allemands ont travaillé pour la résistance française. C’est ce que l’on appelle le travail allemand (TA).
Le film de Jean-Pierre Vedel nous éclaire sur cet aspect peu connu mais particulièrement important de la Résistance.
Vendredi 15 novembre, l’Association de Défense des Valeurs de la Résistance projettera le film de Jean-Pierre Vedel : « Le travail allemand » à la Mairie du 20e, salle du conseil, 14 heures. Débat avec le réalisateur après la projection.
Publié le13 octobre 2024|Commentaires fermés sur Assemblée générale de l’ADVR, 3 octobre 2024
25 présents et représentés. Hommage à Jean Rol-Tanguy, né en novembre 1943, décédé le 7 juin 2024, président du CPL et du comité de pilotage de la JNR. Hommage à Jean Villeret, né le 11 décembre 1922et mort le 20 novembre 2023, déporté dans les camps de Natzweiler-Struthof et Dachau, fidèle aux rencontres du lycée Hélène Boucher avec les élèves. Il a rédigé avecJulien Le Gros (journaliste) ses mémoires, « Un jour nos voix se tairont » parues le 25 avril 2023. Suivis d’une minute de silence 1) Rapport d’activité.
20 septembre 2023, conférence de Sergio Bitar sur le coup d’état de Pinochet, et sa suite. Annulé pour raisons de santé de l’intervenant.
9 octobre 2023, conférence de Jean-Pierre Brovelli : l’Italie de Mussolini à Méloni, du fascisme au post-fascisme.
23 novembre 2023, hommage à Robert Chambeiron pour le 10e anniversaire de la création de l’ADVR avec la participation de Marie-Françoise Bechtel.
5 décembre 2023, conférence d’Alexandre Millet : Rawa Ruska, le camp oublié.
8 décembre 2023, conférence sur le Haut Karabakh, en partenariat avec l’UCFAF.
9 février 2024, en partenariat avec le SNES, visite du Mont Valérien.
17 février 2024, soirée d’hommage à Missak Manouchian, dans le cadre de la panthéonisation, au théâtre de Bagneux, en partenariat avec l’UCFAF.
14 Mars 2024, conférence d’Emmanuel Naquet, historien de la LDH : la ligue des Droits de l’Homme, une association en politique. -22 mars 2024, rencontres de témoignages avec les élèvles du lycée Hélène Boucher SITE:
octobre 2023, interview de Pierre Krasucki,( auteur avec Christian Langeois de « Pierrot, fils de Krasu », paru en 2022) pour évoquer son père Henri Krasucki.
janvier, interview de Jean Lafaurie, résistant FTP, interné à Eysses, acteur de la révolte de la prison, déporté à Dachau.
juin, interview de Jacques Klajnberg, maquisard FTP en Seine-et-Marne. Les films, après montage et illustration par Miguel Vallecillo sont consultables sur notre site.
exposition virtuelle de Danilo de Marco : portraits de partisans italiens ainsi qu’un remarquable diaporama également de Danilo de Marco accompagnant la chanson « Bella ciao »
PARTICIPATION AUX CEREMONIES
27 mai 2024, participation à la Journée nationale de la Résistance (JNR). L’ADVR a été largement représentée à toutes les commémorations du matin dans le 20e arrondissement et bien sûr l’après-midi au 48 rue du Four pour commémorer la création du Conseil National de la Résistance (CNR)
25 août 2024, participation aux cérémonies pour le 80ème anniversaire de la libération de Paris vote, unanimité tour de table 2) Projets pour la saison 2024-2025
14 septembre 2024, parcours historique Manouchian avec l’UCFAF et l’association, l’Affiche verte.
10 octobre 2024, Le village du silence, conférence de Stéphanie Trouillard.
15 novembre 2024, film de Jean-Pierre Vedel : Le travail allemand , débat avec le réalisateur.
3 décembre 2024 : visite de la gare de Bobigny, gare de départ de la déportation. En partenariat avec le SNES. Visite et conférence.
23 janvier 2025 : rencontres du lycée Hélène Boucher.
janvier 2025 : conférence de Henri Farreny del Bosque, président de l’Association des guérilleros-FFI, Les guérilleros espagnols dans la Résistance française.
février 2025 : conférence avec l’association France Frioul, Rino della Négra, un héros de l’Affiche rouge.
mars 2025 : conférence de Claire Moradian : La France libre.
avril 2025 : film de Vincent Goubet: Faire quelque chose, débat avec le réalisateur.
L’ ADVR est membre organisateur de la JNR grâce à la présence au comité de pilotage de Katherine Courjaret, elle est également membre du jury du Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD), et elle représente l’association au Comité Parisien de la Libération (CPL).
Yves Blondeau suggère que les fonctions principales : trésorerie, secrétariat général, présidence, bénéficient d’un adjoint ou d’une adjointe susceptible d’assurer la continuité du travail en cas d’empêchement du ou de la titulaire. Vote, unanimité 3) Rapport financier, présenté par Katherine Courjaret (voir document ci-joint) Vote, unanimité 4) Budget prévisionnel, présenté par Katherine Courjaret (voir document ci-joint) Vote, unanimité 5) Renouvellement du conseil d’administration Composition actuelle Danielle Chambeiron, présidente Yves Blondeau, secrétaire général Katherine Courjaret, trésorière responsable des liens avec le CPL. Marie-Françoise Bechtel Josette Borzakian Geneviève Guyot, Anne-Marie Jacquin France Teillol Proposition d’ajouter: vice-présidente: France Teillol secrétaire générale adjointe: Geneviève Guyot trésorière adjointe: Annie Foray représentant l’ADVR dans diverses cérémonies en France: Pierre Krasucki Vote, unanimité Comité d’Honneur de l’ADVR Odile de Vasselot (réseau Zéro, ligne Comète), Commandeur de la Légion d’Honneur Pierrette Legendre, petite-fille de Pierre Sémard, fille d’Yvette Sémard Décédés Robert Chambeiron, secrétaire général adjoint du Conseil National de la Résistance, fondateur de l’ADV Jeannette Borzakian (FTP-MOI) Annick Burgard (Libération Sud) Jean-Marie Delabre (Volontaires de la liberté, Défense de la France), Déporté. Raymond Huard (FTPF). Déporté. Jack Moisy (FTPF) Pierrette Rossi (service social de Combat). Déportée.
Yvette Servin (agent de liaison FTPF) Suzanne Teboul (FTPF) Jean Villeret (FTPF, déporté), président de la FNDIRP. Commandeur de la Légion d’Honneur.
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Publié le26 juillet 2024|Commentaires fermés sur Bella Ciao de Danilo de Marco, reporteur et journaliste
Danilo est un photographe très connu en Italie, qui travaille beaucoup sur la Résistance. Il nous offre cette création mettant en scène des résistants italiens et français, issue d’une exposition récente réalisée sur le thème « pour une autre Europe». Il travaille essentiellement sur le regard de ses modèles. On reconnaîtra notamment Lise London et André Radzinski. Avec Danilo nous avons recueilli une quarantaine de portraits de résistants français et nous souhaitons fortement pouvoir réaliser avec ce travail une exposition à Paris 20, pour le moment nos efforts sont restés vains mais nous ne nous décourageons pas.
Présentation de l’une des dernières expositions de Danilo de Marco
Danilo De Marco de Gian Paolo Gri(anhtropologue) Il y a des photos-objets, et tu les regardes ; par contre il y a des photos qui prennent l’initiative d’elles-mêmes. Elles te regardent. Les photographies de Danilo De Marco, reporteur mais aussi journaliste, appartiennent à cette deuxième espèce. Son objectif n’avale pas ce qu’il vise, il ne le garde pas pour lui ; il est seulement médiateur entre les yeux par-ci et les yeux par-là. Pour cela il s’agit de photos que les anthropologues aiment. Les anthropologues, qui ont abandoné la prétention de l’observation objective et acceptent d’être pris parmi le jeu des regards mutuels. Ainsi Danilo De Marco. C’est un photographe de parti, et il ne triche pas. Il a marché dans le monde, du Tibet au Mexique, des montagnes des Kurdes, en Turquie et en Irak, à celles de la Colombie, des Andes à l’Equateur parmi les Kichua, à la vallée du Narmada en Inde, de l’Amazonie Bolivienne aux forets du Congo et de l’Ouganda, et beaucoup d’autres ; il a développé une expérience comparative exemplaire, il a partagé la nourriture et le grabat avec beaucoup de cultures. Il ne les a pas traversées et il ne les a pas consommées ; une à une il les a fait les siennes et il les emmène toutes dans son âme intérieur. Telles des bouchées amères. Aller au de-là, partager, pour après revenir (différent de ce qu’on était) raconter ce que l’on a vu et ce que l’on a pu comprendre : nous le sentons parmi nous, dans le courant de la meilleure anthropologie) Peu importe du comment on se raconte, au retour, si par mots ou par images ; ce qui compte c’est de raconter avec efficacité et vérité.
Danilo De Marco présente, en image, le portrait des derniers partisans; des visages intenses, comme on ne pourrait faire plus. Des visages différents? Après avoir relu Primo Levi je ne peux oublier combien les «portraits» de ceux qui sont encore en vie ne seraient pas différents, vieux, au visage labouré de tant de rides et qui, en revanche, étaient à cette époque-là de l’autre côté. Où est, alors, la différence? Justement dans ce qu’indiquait Primo Levi: dans le refus du compliment et du consensus ; peut-être à l’époque, au début, seulement un refus instinctif, peu raisonné, sans doute la seule juvénile impatience. Impatience et non indifférence. Un choix: un choix qui pour certains ne fut peut-être pas entièrement conscient, mais qui se laissa entraîné par la conscience des autres. Une décision qu’Enri De Luca rappelle dans le texte écrit pour le catalogue, et qui est condensé dans le simple geste de respect que nous nous sentons de rendre à qui s’en chargea, même avec tout le recul du temps: « Les visages rencontrés et recueillis par Danilo De Marco laissent une bonne réputation /…/ Et aujourd’hui, ils sont les derniers visages, la dernière version d’une jeunesse courageuse qui fit la chose juste au prix le plus élevé. Ils laissent de grands noms, ceux à nommer à table en se levant et en trinquant à leur santé».
Avec ceux qui ont été partisans et ont choisi de ne pas oublier le poids des années intenses d’une jeunesse vécue « contre », Danilo De Marco aime s’asseoir à la table, partager la bouteille, demander, écouter, discuter face à face. A la fin, il les photographie. Avec la résistance, on peut faire cela, avec la résistance, on ne peut pas ; la résistance est abstraite, elle ne parle pas, elle ne partage pas un verre de vin avec vous, elle a tendance à être célébrée, sa photographie est une rangée d’autorités qui se prennent au sérieux. Dans la rencontre avec ces vieillards, peu enclins à être des briques sur le monument du 25 avril, on comprend tout de suite qu’il n’y a pas grand-chose à célébrer, car leur résistance ne se résume pas aux deux ou trois années de lutte clandestine. Elle n’est pas figée, elle a une longue portée et des itinéraires complexes. Ici, nous ne sommes pas parmi les résistants qui ont trouvé un logement après la guerre ; leur dimension internationaliste est un mélange de déracinement forcé, de choix de vie marqués par des virages soudains, de chemins douloureux et de retours difficiles : les années d’exil à Prague pour Cid (Sergio Cocetta), la RDA pour Maxi (Leopoldine Elizabeth Morawitz Jäger), le Canada pour Lakis (Apostolis Santas), la Hongrie de Nikos et Argiro Kokovulis, les mines de Belgique, avec la vente par le gouvernement italien après la guerre en échange de charbon, pour Colombo (Vincenzo Cevolatti), première étape d’un parcours qui passe ensuite par l’Indochine (et Dien Bien Phu), l’Algérie et le Maroc.
Cid, Colombo, Rado, Riki, Lino, Furia, L’abbé, Amazzone, Lupo, Andrea, Mosè, Sylvie, Johnny, Takle, Germann, Andrej, Fiamma, Barone rosso… : le choix d’un nom de bataille n’était pas dicté par les seules commodités de la clandestinité ; passer d’un nom à l’autre, c’était comme franchir des frontières : la capacité de vivre des identités différentes tout en restant soi- même. Des histoires complexes, des centaines, partout en Europe. Un partisan fait bien de garder ses bagages toujours prêts », c’est la leçon du Cid à Danilo, qui l’a apprise.
J’ai sous les yeux celle de Missak Manouchian, paraphée n° 849617 et datée du 18.11.1943, après une détention. Jamais je n’ai vu autant de fierté sévère dans un tel regard. Le dernier partisan du groupe Manouchian – ceux de l’Affiche Rouge apparus sur les murs de Paris le 21 février 1944 – que De Marco a pu rencontrer autour d’un verre de raki est Charles, alias Arsène Tchakarian. Né en Turquie en plein génocide arménien, il parle couramment, outre le français et l’arménien, le turc, l’hébreu, le serbe et le russe. Il raconte comment, dans le Paris des années 1930, le militantisme a croisé l’effort de valorisation et d’émancipation de la culture arménienne, comment l’amour de la France de la liberté, de l’égalité et de la fraternité était grand ; il raconte la formation de ce groupe extraordinaire de travailleurs immigrés qui faisaient partie de la MOI, la Main d’Oeuvre Immigrée (Arméniens, Italiens – Spartaco Fontanot avec ses deux frères) ; il parle de la peur quotidienne et des actions revendicatives (l’exécution du général Julius Ritter, responsable de la mobilisation obligatoire et de la mise en esclavage de 600 000 travailleurs étrangers), de la trahison, de la lâcheté et de l’héroïsme, de la capacité à supporter l’insupportable après la capture. Il a une mémoire à livrer : celle de son emprisonnement, de sa dernière lettre à sa femme Melinée, des mots d’encouragement de Missak à ses camarades et de son sourire à la caméra nazie juste avant d’être fusillé. Tchakarian a raison : « « Je peux dire avec certitude que le groupe Manouchian était et est l’incarnation d’une Europe que nous avons perdue. L’Europe qui aurait pu être et qui n’a pas été.
C’est peut-être face à ce vide que Sylvie (Simone Ducreux) ferme les yeux et que les rides de la vie semblent partir de là. Elle a vécu, petite fille, après avoir été partisane, la libération de Paris ; c’est une vision qu’il faut tenir dans les yeux de toutes ses forces. Pour elle aussi, comme dans les mythologies que nous avons eu le culot d’appeler primitives, le meilleur était déjà là, elle a coloré l’instant inaugural d’énergie et d’espoir ; puis l’histoire est entrée dans la spirale de l’entropie. Heureusement, il nous reste les yeux doux d’Andrej/Alojse Kapun, ou le regard sans ombre de Rado (Radzynski), juif franco-polonais, trois noms clandestins (Rado, André, Leroux), une fratrie détruite, à Paris un garçon expert dans le vol d’armes aux Allemands, célébrant lui aussi la libération de la ville, plus survivant que Sylvie.
Depuis plusieurs années, Danilo De Marco parcourt l’Europe, saute les frontières, creuse, découvre, rencontre, parle et capture les histoires et les visages des derniers partisans. Quatre-vingts, quatre-vingt-dix ans : des chiffres qui ont gravé leurs visages, et ce n’est pas le soin d’un peigne ou d’un fil de maquillage qui pourra cacher les signes d’une vie intense. J’ai vu la photo de la jeune Lise Ricol-London, « combattante depuis son enfance » (d’abord les brigades internationales en Espagne, la défaite et la réorganisation des exilés, puis la résistance et le camp de concentration, la persécution des communistes, avec le procès de son mari à Prague en 1956) ; elle est allongée sur la pelouse, une guirlande de marguerites sur la tête, quelques jours avant sa capture par la Gestapo. Son courage après l’occupation nazie de Paris lui avait valu d’être condamnée à mort et d’être honorée du titre de « sorcière de la rue Daguerre ». La photographie d’aujourd’hui n’est pas moins belle : le visage est une « description dense ».
Des partisans, Danilo en a encadré près d’un millier à ce jour ; il est devenu un collectionneur de visages. Mais il ne s’agit pas d’une collection possessive à l’occidentale ; il a créé une accumulation qui sent les cultures lointaines, le potlatch, où l’on ne collectionne pas pour soi, pour conserver, mais pour donner, pour redistribuer.
Nous sommes face à une nouvelle communauté, inédite, faite de visages. A l’opposé de l’instantané, les images sont le résultat d’un travail partagé : témoignage d’une rencontre et d’une implication profonde du photographe et du photographié. Il n’y a pas de décor, le scénario est donné par la narration de qui vous avez été et de ce que vous avez vécu, tout est concentré dans la focalisation sur le visage. Il joue sur la sérialité : le gros plan, la mise au point sélective, sur les yeux, et aussitôt les autres plans du visage se dégradent en netteté. Les optiques utilisées, l’utilisation de la lumière, les méthodes d’impression matérialisent le caractère révélateur du visage. L’hyperréalisme, tout sauf un retour nostalgique au néoréalisme.un mélange d’image et de biographie.
De Marco a raison de rejeter l’étiquette de portraits, pour ces images, et de préférer le terme de figures pour ses partisans. Le sens de l’étymologie, qui renvoie à une manipulation constructive, est devant nous, dans les fissures des visages, dans les taches des années : comme « faire semblant », manipuler, modeler l’argile pour lui donner forme et ensuite la mettre au four. Les derniers (et les premiers) sont les yeux. Écrivant sur le pouvoir des images, David Freedberg a rappelé que les simulacres anciens ne prenaient vie et force qu’à partir du moment où l’artiste peignait leur iris et leur pupille. Juxtaposés, ces regards composent une communauté de valeur, un idéal, qui continue de se moquer des frontières, qui nous incite à savoir regarder autour de nous, à ne pas oublier, à choisir encore et toujours de quel côté être. Gian Paolo Gri (antropologo)
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Publié le17 juin 2024|Commentaires fermés sur Jean Lafaurie – Histoires de la Résistance et de la Déportation – 1ere partie
Jean Lafaurie, résistant déporté.
Interview de Jean Lafaurie par Julien Le Gros, Yves Blondeau et réalisée par Miguel Vallecillo Mata.
Jean Lafaurie, résistant FTP, déporté à Dachau, a participé à un épisode exceptionnel de l’histoire de la Résistance : la révolte de la centrale d’Eysses.
Le texte évoque cette révolte dont l’objectif est l’évasion collective 1200 détenus.
La révolte de la centrale d’Eysses
La centrale d’Eysses est une prison installée près de Villeneuve-sur-Lot où les autorités de Vichy avaient rassemblé plus de 1200 résistants communistes. La stricte discipline des résistants communistes avait permis une organisation exceptionnelle à l’intérieur de la centrale. Les détenus avaient obtenu du directeur le droit de monter un théâtre, d’avoir une chorale, de faire des groupes d’études, des cours (Georges Charpak par exemple donnait des cours de physique), des séances de gymnastique, d’avoir des visites, de repeindre les locaux qui étaient très dégradés, etc. L’objectif des responsables communistes n’était pas d’améliorer le confort des détenus mais de les préparer en gardant le meilleur moral possible à une évasion collective prévue dans la nuit du 31 décembre 1943, au moment où la surveillance se relâcherait. En vue de cette évasion, les détenus avaient réussi à faire rentrer des armes: des mitraillettes, des grenades, à faire évader l’un des leurs, Kléber (de son vrai nom Fenoglio), pour qu’il prenne contact avec la résistance extérieure. Ravanel, chef national des groupes- francs des MUR(*) est venu en personne sur place pour étudier les moyens de faciliter cette évasion. Il fallait en effet prévoir des camions pour transporter 1200 hommes, des vêtements, des papiers d’identité, des cartes d’alimentation et des lieux de chute dans des maquis! Tout cela étant mis au point, Ravanel, qui avait aussi prévu le soutien extérieur d’une soixantaine de résistants équipés de mitrailleuses et de mortiers, chargea le chef local des groupes-francs des MUR, Joly ( de son vrai nom Marcel Joyeux), de réaliser l’opération. Cependant, lorsque au dernier moment, Joly apprit qu’il s’agissait de 1200 résistants communistes, il décida, par anticommunisme, de ne pas faire intervenir les résistants extérieurs. Sans ce soutien, les détenus durent donc provisoirement renoncer à passer à l’action. Malgré tout, à l’occasion de la visite d’un inspecteur venu de Vichy, les détenus tentèrent le tout pour le tout et s’emparèrent d’une partie de la prison, du directeur, de l’inspecteur, d’une cinquantaine de gardiens et tentèrent la sortie. Mais le tir des mitrailleuses des miradors les bloquèrent à l’intérieur. Les combats durèrent tout l’après-midi du 19 février 1944, toute la nuit aussi. Mais au matin la prison fut encerclée par 3000 miliciens soutenus par des troupes allemandes équipées de canons. La situation des résistants étant devenu intenable ils rendirent les armes contre la promesse qu’il n’y aurait pas de représailles. Malgré cette promesse, de nombreux résistants furent torturés pour leur faite dénoncer les chefs de la révolte mais aucun d’eux ne parla, douze d’entre eux furent fusillés et les Allemands de la division Das Reich prirent possession de la prison. Le 30 mai 1944, les 1200 détenus communistes furent déportés, d’abord à Compiègne, puis le 19 juin à Dachau. Tout au long de leur calvaire les prisonniers conservèrent leur esprit combatif, ce qui n’ empêcha pas que 700 des membres de ce que les prisonniers eux-mêmes ont appelé « le bataillon d’Eysses » perdirent la vie à Dachau. *MUR, Mouvements Unis de la Résistance. Les MUR regroupent depuis janvier 1943, à la demande de Jean Moulin, les forces militaires des trois mouvements de zone sud: Combat, Libération sud et Franc-Tireur . Ravanel est nommé à leur tête en juin 1943.
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