Compte rendu de la séance consacrée à la famille Fontaine le 15 mars dernier à la maison de l’Italie

Samedi 15 mars 2025 l’association France-Frioul, la Maison de l’Italie, l’Association de Défense des Valeurs de la Résistance, la Société d’Histoire de Nanterre et l’Association Nationale des Partisans italiens de Paris, ont présenté « La famille Fontanot dans la tourmente de la guerre et de la Résistance »
Après une présentation du contexte historique et géographique réalisée par Patrizia Bisson, présidente de l’association France-Frioul, Paola Vallatta, présidente de l’ANPI Paris a évo- qué l’action des résistants italiens, l’historien Antonio Bechel- loni a retracé l’itinéraire de cette famille de militants commu- nistes qu’étaient les Fontanot. Une partie de la famille, réfu- giée en France, a participé activement à la résistance fran- çaise mais aussi italienne en cachant les chez elle les archives du parti communiste italien.
Membre du groupe Manouchian, auteur de nombreux atten- tats, Spartaco Fontanot est fusillé le 21 février 1944 avec ses camarades de l’Affiche rouge. Son nom figure au Panthéon aux côtés de ceux de ses 22 camarades et de celui du colonel Gilles, Epstein, chef militaire des FTP de l’Ile-de-France.
Les deux cousins de Spartaco, Nerone et Jacques, FTP tous les deux, furent fusillés, le premier en septembre 1943, le se- cond en juin 1944.
Un moment riche et intéressant pour faire découvrir le courage des militants de base de la Résistance « étrangers et nos frères pourtant » qu’étaient les membres de la famille Fontanot.

Le Village du silence de Stéphanie trouillard

L’enquête  passionnante de Stéphanie sur l’assassinat de deux femmes par des résistants peu après le débarquement permet de rompre le silence qui pèse sur ce village depuis 80 ans et de regarder enfin le passé en face. Il y a eu des exactions insupportables commise par certains « résistants » qui salissent le courage et  sacrifice de l’immense majorité de ceux qui ont payé si cher le combat pour libérer la France du pétainisme et du nazisme. Fermer les yeux sur ces crimes serait être complice. Stéphanie, dont le grand-oncle, jeune résistant, a été assassiné dans la même région et à peu près au même moment par des miliciens, fait encore une fois un travail d’historienne de grande qualité.

Hommage au groupe Manouchian au Sénat

Samedi 1er mars, au Sénat, a eu lieu une manifestation pour commémorer la première année de l’entrée de Manouchian et Mélinée au Panthéon, accompagnés des noms de leurs camarades du groupe et de celui de Joseph Epstein, organisée par l’UCFAF en partenariat avec l’ADVR et la JAF.

Compte rendu de la conférence de Stéphanie Trouillard : « Le village du silence »

Stéphanie Trouillard est journaliste de France 24, spécialiste de la seconde guerre mondiale, autrice de livres et BD, participante aux rencontres du lycée Hélène Boucher.

Ce jeudi 10/10/2024, Stéphanie nous a présenté son dernier livre, de manière palpitante et sur un sujet inédit : « Le village du silence – Agnès et Léontine, Bretagne, juillet 1944 » (éditions Skol Vreizh) L’exposé a été suivi par un débat tout aussi passionné et passionnant.
Stéphanie nous rappelle d’abord que cela fait quinze ans qu’elle s’est lancée dans la recherche de ses racines morbihanaises. En 2023, elle avait déjà présenté devant l’ADVR son livre « Mon oncle de l’ombre», traitant du massacre de Kerihuel, près de Plumelec, qui a coûté la vie à son grand oncle, résistant du maquis de Saint-Marcel.
C’est en 2019, lors d’une cérémonie pour les 75 ans du massacre de Kerihuel qu’elle rencontre Louis Merlet qui lui parle de deux femmes de ses amis, la mère (Agnès) et la fille (Léontine),, assassinées par des résistants locaux. Cela lui donne envie d’en savoir plus, et elle se remet à enquêter. L’idée n’est pas de pointer du doigt un village gangréné par ce double assassinat, mais de briser le silence, d’approcher la vérité et de permettre ainsi la réparation.
Aux archives municipales de Plumelec, elle retrouve les actes de décès des deux femmes, grand-mère et mère d’une famille Deschotte, des gens réfugiés venus du nord de la France (Malo- les- bains).

Une recherche généalogique lui permet de retrouver deux descendants, petits enfants de Léontine, à St Saulve, près de Valenciennes. Leur mère Micheline avait déjà cherché à en savoir plus sur les circonstances des assassinats. La famille est d’accord pour enquêter.
Une recherche des archives sur l’épuration (départementales, de la gendarmerie, de la justice militaire, judiciaires) montrent que ces deux femmes ont été éxécutées comme collaboratrices.
En interrogeant les gens, qui étaient enfants à l’époque , Loïc Merlet, vivant à Plumelec, apprend que la famille Deschotte était intégrée, le père Gérard travaillait comme mécanicien, Micheline allait à l’école privée catholique, la famille allait à l’église, aux évènements…Finalement, les langues se délient, et donc l’éxécution serait liée à une « épuration de voisinage », plusieurs causes étant possibles, notamment car ces dames parlaient le flamand et l’allemand. Ce sont deux femmes qui ont été tuées par un groupe d’hommes. Les hommes de leur famille n’ont pas été tués.
Donc, pendant 80 ans, tout un village a fait silence, bien que beaucoup d’habitants n’aient pas été d’accord avec l’éxécution. Un homme a tenu à parler franchement en public à Plumelec en 2024 pour se libérer du fardeau que constituait cet acte pour lui.
Pour les 80 ans de la Libération, Plumelec, village déjà consacré haut lieu de la Résistance, a mis en place des panneaux ; sur l’un la mairie ose enfin parler des exactions de certains résistants en relation avec le décès de ces deux femmes.
Micheline avait en 2012 fait une demande pour que Agnès et Léontine soient reconnues « Mortes pour la France » et inscrites sur le monument aux morts de Plumelec parmi les victimes civiles de 39-45. Demande refusée, réitérée par ses enfants, et à nouveau refusée en 2024. En mai 2024, le maire de Plumelec reconnaît néanmoins le droit au devoir de mémoire de cette famille et autorise la pose d’une plaque commémorative près des deux tombes.
Il reste à savoir comment le village réagira à la lecture de ce livre.

(Geneviève Guyot)

Missak et Mélinée Manouchian des arméniens engagés dans la Résistance française

À l’occasion de la présentation du livre de Denis Peschaski, Claire Mouradian et Astrig Atamian : «Mélinée et Missak Manouchian» à laquelle nous avons participé à l’invitation de nos amis de l’UCFAF, Miguel Vallecilo Mata a réalisé pour l’ADVR un film intitulé:

Missak et Melinée Manouchian des armenians engagés dans la Résistance Française

Le livre comporte quatre parties, la première sur l’Empire ottoman finissant, le génocide et la Première Guerre mondiale ainsi qu’une approche de la question des enfants orphelins tels que Mélinée et Missak. La seconde partie s’attache à l’entre-deux-guerres, l’arrivée en France en 1924, le travail dans les usines, l’engagement politique. La troisième partie évoque la Résistance et la quatrième aborde la question de la Mémoire.
Cette quatrième et dernière partie du livre et du film est d’ailleurs particulièrement intéressante. Miguel a réalisé un très beau travail d’illustration de cette conférence/présentation. Il termine son film sur la cérémonie de panthéonisation de Mélinée et Missak.

Compte rendu de la conférence d’Emmanuel Naquet sur la Ligue des Droits de l’Homme

Jeudi 14 mars 2024 l’ADVR à proposé une conférence dont le thème était : la Ligue des Droits de l’Homme, une association en politique . Cette conférence, donnée par Emmanuel Naquet, nous a permis de visiter les grandes étapes de l’activité de la Ligue depuis sa naissance dans le cadre de l’affaire Dreyfus. Emmanuel Naquet est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de la Ligue, histoire qui était aussi le thème de sa thèse de doctorat. Il est rédacteur en chef de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps, co-animateur d’un groupe de travail : Mémoires-Histoire. Il était donc l’intervenant idéal pour nous présenter, outre l’histoire de la Ligue, les différents aspects de son travail, la diversité de ce travail mais également la diversité des courants d’opinion qui la traversent,  ce qui en  fait une organisation unique.

L’enregistrement complet de cette conférence vous sera communiqué dès que Miguel Vallecillo Mata en aura fait le montage ce qui vous permettra d’apprécier la richesse de l’exposé d’Emmanuel Naquet.

l’Italie de Mussolini à Meloni – Du fascisme au post-fascisme – Jean Pierre Brovelli – 1er partie

En dressant le panorama de la vie politique italienne de 1945 à aujourd’hui, Jean-Pierre Brovelli nous permet de comprendre l’évolution de l’activité et de la pensée fascistes en Italie de façon très claire. Cet exposé nous montre aussi comment la Démocratie chrétienne a largement dominé la vie politique italienne ainsi que ses liens avec la Mafia. Evidemment, Jean-Pierre Brovelli évoque également la place du parti communiste italien et sa disparition de la vie politique de ce pays.

film de Miguel Vallecillo Mata pour l’ADVR

Les Brigades Internationales par Edouard Sill

L’épopée des Brigades internationales symbolise la solidarité, mais aussi le courage et le sacrifice car, sur les 35 000 volontaires engagés, entre 10 et 15 000 ont perdu la vie dans les combats. Certes, et Edouard Sill nous l’a rappelé, le poids militaire des Brigades est resté modeste par rapport celui de l’armée de la République, mais leur rôle symbolique a été très important. Elles ont été de tous les combats et, par exemple, la Brigade tchèque a perdu 100 % de ses effectifs, car elles ont souvent été engagées dans les secteurs les plus menacés du front.

Film de Miguel Vallecillo Mata pour l’ADVR