L’ADVR( Association de Défense des Valeurs de la Résistance), en partenariat avec l’ACER (Amis des combattants en Espagne républicaine) et MRJ-MOI (mémoire de la résistance juive–main-d’œuvre immigrée) a organisé, jeudi 20 novembre à la mairie du 20e, la présentation des Cahiers d’Alter par Roger Fajnzylberg, fils d’Alter Fajnzylberg.
Alter Fajnzylberg, après avoir connu les prisons polonaises, exilé en France, s’est engagé dans les Brigades internationales pour combattre le fascisme. A la fin de la guerre d’Espagne il a connu les camps d’Argelès, Gurs et Saint-Cyprien, où étaient rassemblés les « apatrides » avant de s’engager dans la Résistance en France. Arrêté en1941, il connaît à nouveau l’internement à Drancy puis à Compiègne avant d’être déporté à Auschwitz avec le premier convoi parti de France en mars 1942. A Auschwitz il est affecté au sonderkommando pendant 18 mois, tout en étant membre actif de la résistance intérieure du camp. Son extraordinaire survie s’explique par sa volonté intangible de pouvoir un jour témoigner de ce qu’il a vu et vécu dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.
A son retour Alter rédige plusieurs cahiers relatant l’horreur du camp. Il témoigne également devant les commissions d’enquête polonaise et française mais, prenant conscience que son témoignage reste largement inutilisé (incompris?) il choisit le silence y compris avec son fils… peut-être pour le protéger. Celui-ci a mis longtemps avant de se décider à ouvrir la boîte à chaussures qui contenait les cahiers mais aujourd’hui, après avoir fait traduire les cahiers écrits en polonais, après avoir beaucoup travaillé pour remettre le témoignage dans son contexte, Roger Fajnzylberg ravive la volonté de son père et multiplie les interventions pour montrer ce qu’a été l’horreur de la politique d’extermination nazie.
La très belle conférence de Roger Fajnzylberg a été illustrée par la lecture d’une page des Cahiers en polonais, façon pour nous de rendre hommage à Alter qui avait écrit ses Cahiers en polonais, et par la lecture de passages de ce témoignage par la Compagnie de l’Arbre sec.
Une séance particulièrement riche, émouvante et instructive pour beaucoup que l’ADVR est heureuse d’avoir pu organiser pour donner la parole à Alter.
La séance a été filmée et sera prochainement visible sur notre site : advr.fr

