14 novembre, film « Léon Zyguel » au pavillon Carré de Baudouin, Paris XXe

Le 14 novembre 2017, L’ADVR a présenté, en partenariat avec le « comité Tlemcen » le film de Jean Gabriel Carasso « Léon Zyguel ».

Léon Zyguel au lycée Hélène Boucher
Léon Zyguel lors d’un de ses nombreux témoignages au lycée Hélène Boucher

Ce film a été présenté dans le cadre de notre action de cette année qui va porter essentiellement sur les enfants cachés et les enfants déportés. Pour cela nous avons décidé de travailler avec le « Comité Tlemcen».

IMG_0932
Yves Blondeau pour l’ADVR et Claude Smadja pour le comité Tlemcen présentent la séance

Ce comité, dont le nom complet est « Comité école de la rue Tlemcen » a été créé en 1997 par un certain nombre de personnes qui avaient été enfants cachés ou déportés pendant la guerre parce que juifs, qui ont décidé de vaincre l’oubli et de retrouver la trace de leurs camarades disparus. Pour cela, les membres du « comité Tlemcen » ont fait des recherches sur chaque nom, ont fait apposer une plaque à la mémoire des enfants assassinés sur le mur de cette école, puis des autres écoles du 20e arrondissement, puis sur les murs de toutes les écoles de Paris où des enfants ont été arrêtés, déportés et assassinés. Dans un deuxième temps, ils ont fait apposer des plaques donnant les noms de tous les élèves disparus de chaque école. Ils ont aussi, pour les enfants assassinés avant d’avoir même été scolarisés, afin d’éviter qu’ils aient disparu sans laisser aucune trace, fait installer des stèles avec leurs noms dans les jardins publics. Un livre mémorial intitulé « Se souvenir pour construire l’avenir » raconte le travail réalisé, rend hommage aux victimes en citant le nom de tous les enfants concernés et en donnant de nombreux témoignages de survivants. Le travail de mémoire du comité s’est poursuivi avec la réalisation d’un coffret DVD intitulé « Nous étions des enfants» présenté par Boris Cyrulnik et comprenant 18 témoignages de très grande qualité. Celui de Léon Zyguel est d’une grande force et d’une terrible réalité. Léon Zyguel a, par ailleurs, été l’un des acteurs actifs du travail du comité. Il a témoigné jusqu’au bout. Il est venu une vingtaine d’années au lycée Hélène-Boucher pour les rencontres de janvier, il a aussi été témoin-acteur dans le film sorti peu de temps avant sa disparition « Les héritiers », de Marie- Castille Mention-Schaar.

Arrêté en mai 1942 avec son frère Maurice, à15 ans, il retrouve son père Aron et sa soeur Hélène déjà eux-mêmes arrêtés, à Drancy.. Tous quatre sont déportés par le convoi n°35 en septembre 1942. Son père et sa soeur sont assassinés à l’arrivée au camp. Après près de deux ans et demi de travail d’esclave, les deux frères connaissent les marches de la mort qui les mènent après 12 jours d’horreur à Buchenwald. La résistance intérieure du camp protège les deux frères et intègre Léon dans ses effectifs. C’est ainsi qu’il participe à l’insurrection armée qui libère le camp le 11 avril 1945. Il arrive à Paris le sour de ses 18 ans…

Une cinquantaine de personnes étaient présentes à l’auditorium du pavillon Carré de Baudouin pour visionner ce film et participer au débat qui a suivi avec le réalisateur. Ce fut une soirée importante.

Pour ceux et celles qui voudraient voir le film, il est possible d’aller sur le site «nous étions des enfants.com » puisque l’ensemble du travail de Jean Gabriel Carasso, 18 témoignages, 14 heures d’enregistrement est mis en ligne.

IMG_0927
une partie de l’assistance

Inauguration du square Léon Zyguel dans le 20e

Quinze jours tout juste après la soirée que l’ADVR a consacrée à Léon Zyguel, un square portant son nom a été inauguré dans le 20e arrondissement de Paris.

C’est un bel hommage qui lui est ainsi rendu. Enfant de l’école de la rue Tlemcen, déporté à Auschwitz, animateur du comité Tlemcen, militant inlassable de la mémoire, Léon Zyguel a ainsi été justement honoré par la ville de Paris et, à travers lui, c’est tout le travail du comité Tlemcen qui l’a été.

Malgré le froid vif, une foule importante a participé à cette cérémonie présidée par Madame Frédérique Calandra, maire du 20e arrondissement, en présence de Madame Catherine Vieu-Charier, chargée de la mémoire et du monde combattant pour la Ville de Paris, de Monsieur Thierry Blandin, adjoint chargé der la mémoire pour le 20e arrondissement et de Madame Rachel Jédinak présidente du Comité Tlemcen.

allocution de Frédérique Calandra, maire du 20e. À ses côtés: Thierry Blandin, adjoint à la mémoire pour le 20e
Allocution de Frédérique Calandra, maire du 20e. À ses côtés: Thierry Blandin, adjoint à la mémoire pour le 20e
de part et d'autre du portrait de Léon Zyguel, Thierry Blandin et Catherine vieu-Charier, adjointe de Anne Hidalgo a la mémoire et au monde combattant
De part et d’autre du portrait de Léon Zyguel, Thierry Blandin et Catherine vieu-Charier, adjointe de Anne Hidalgo a la mémoire et au monde combattant
allocution de Rachel Jédinak, présidente du comité Tlemcen
Allocution de Rachel Jédinak, présidente du comité Tlemcen

Visite du Mémorial de l’Internement et de la Déportation de Compiègne- Royallieu

À l’invitation conjointe de l’ADVR et du SNES, malgré le mauvais temps, une cinquantaine de personnes ont participé à la visite du Mémorial de l’Internement et de la Déportation de Compiègne-Royallieu lundi 11 décembre 2017.

Trois bâtiments du camp de concentration qui ont été conservés servent de cadre au Mémorial inauguré en 2008.

A l’origine, une caserne construite en 1913 regroupait 25 bâtiments sur une superficie de 16 hectares. De 1941 à 1944, cette caserne, transformée par l’armée allemande, devient l’un des principaux camps de transit de France. Les recherches actuelles montrent que près de 54 000 personnes* ont été internées dans ce camp placé exclusivement sous administration allemande : des détenus politiques, des résistants, le plus souvent communistes, mais également des Russes, des Américains, des juifs. Environ 50 000 prisonniers, sont déportés en Allemagne. Près de la moitié des internés de Compiègne sont morts pendant les transports ou dans les camps d’Allemagne ou de Pologne.

Le camp était divisé en trois parties totalement séparées les unes des autres. La partie de droite (voir la photo jointe) était réservée aux politiques. Celle de gauche était celle des étrangers, Russes, Américains, Anglais. C’est là que le régime concentrationnaire était le moins dur. Les baraques du milieu, en haut de la photo, constituaient le camp des juifs. Le régime y était le plus dur: les détenus très peu nourris, couchaient à même le sol, avant d’être déportés à Auschwitz. Après la déportation des prisonniers juifs, cette partie du camp a été réservée aux femmes résistantes et le régime y est resté le même, c’est à dire beaucoup plus dur que celui des politiques hommes.

A l’issue de la visite, Alice Mariétan-Mavian** nous a brièvement, mais dans l’émotion, retracé l’histoire du « convoi des tatoués » dont son père fit partie. Le 27 avril 1944, 1655 déportés politiques de Compiègne furent envoyés à Auschwitz. Après leur passage en quarantaine, ces déportés furent envoyés à Buchenwald puis à Flossenbürg. La moitié de ces « tatoués » ne revinrent pas.

*Parmi les internés, on compte Robert Desnos, Charlotte Delbo, Geneviève de Gaulle, André Tollet… André Tollet fut l’un des rares évadés du camp, une vingtaine de militants communistes qui, en juin 1942, s’enfuirent en creusant un tunnel. André Tollet fut le président du Comité parisien de la Libération. ** voir le livre de Michel Mavian, traduit de l’Arménien par Alice Mariétan-Mavian, édité par le Mémorial de Compiègne, « Par delà les ténèbres ».

IMG_0948
Maquette du camp de Compiègne
IMG_0954
Le groupe les visiteurs ADVR/SNES
IMG_0952
Vue des baraques du camp qui ont été conservées.

 

 

 

 


L’ADVR, en partenariat avec le SNES, vous invite à

La visite du Mémorial de l’Internement

et de la Déportation de Compiègne- Royallieu

Lundi 11 décembre 2017

 

Infos pratiques

  • Rendez-vous à 14h30 au Mémorial ou au train de 12h34 à la gare du Nord.
  • adresse : 2 bis, avenue des Martyrs de la Liberté 60200 Compiègne
  • Accès par le train : départ à 12h34, corail direct, arrivée à 13h26 puis bus (tous les 1/4 d’heures, trajet 10 minutes) ligne 5 qui relie la gare à l’hôpital, arrêt « Saint- Cême-Mémorial. »
  • Retour : soit par le train de 17h35 ou celui de 18h09.
  • Accès en voiture : autoroute A1, sortie 9.
  • La visite est gratuite et dure entre 2h et 2h30 (avec audio-guides).

Inscriptions auprès de

Le Mémorial :

Trois bâtiments du camp de concentration ont été conservés et servent de cadre au Mémorial inauguré en 2008.
A l’origine, une caserne construite en 1913 regroupait 25 bâtiments sur une superficie de 16 hectares. De 1941 à 1944, cette caserne est transformée par l’armée allemande et devient l’un des principaux camps de transit de France. Près de 45 000 personnes y ont été internées : des détenus politiques, des résistants, le plus souvent communistes, mais également des Russes, des Américains, des juifs. Les prisonniers, soumis aux mauvais traitements, sont déportés en Allemagne. Près de la moitié des internés à Compiègne meurent pendant les transports ou dans les camps.

AGENDA DE L’ASSOCIATION

Cette année nous avons décidé de faire porter notre travail sur les enfants cachés et les enfants déportés. Une partie de nos actions seront menées avec le « Comité école de la rue de Tlemcen ».

Nous devions commencer ce travail avec le témoignage de Ida Grinspan le 5 octobre. Mais un accident survenu la veille nous a contraints à reporter sa venue. Cette séance aura lieu  le 1er décembre 2017, 17H30, pavillon Carré de Baudouin, 121 rue de Ménilmontant, Paris 20.

– Le 14  novembre 2017, film de Jean-Gabriel Carasso sur Léon Zyguel (qui jouait son propre rôle de témoin dans le film « les Héritiers » et  qui a malheureusement disparu peu après la sortie du film). J-G Carasso a réalisé une très belle interview de Leon Zyguel. Il viendra présenter son travail et répondre aux questions du public. 17H30, Pavillon Carré de Baudouin.

– Le 11 décembre 2017, en partenariat avec  le SNES, nous irons visiterons le Mémorial de Compiègne. RV à 15 H au Mémorial.

– Le 16 janvier 2018,  témoignage de Françoise  Basch, enfant cachée  et petite-fille du fondateur de la Ligue des Droits de l’Homme, Victor Basch, assassiné par la Milice. 18h, pavillon Carré de Baudouin.

– Le 9 février 2018,  nous organiserons, comme tous les ans depuis plus de 20 ans maintenant, une rencontre entre résistants, déportés, enfants cachés et élèves au lycée Hélène-Boucher, Paris 20°. Cette action est réservée aux élèves du lycée.

– Le 7 février 2018, film de J-G Carasso sur Rachel Jaéglé, enfant cachée. Discussion avec Rachel Jéaéglé.. 17H30 Pavillon Carré de Baudouin.

– Le 13 mars 2018,  film de J-G  Carasso sur Rachel Jéfinak, enfant cachée. Discussion avec Rachel Jédinak. 18 h,Pavillon Carré de Baudouin,.

– Le 10 avril 2018, témoignage de Ginette Kolinka, déportée à Auschwitz.18 h, Pavillon Carré de Baudouin.

– Le 2 mai 2018 à 18 h. Conférence de Claudie Bassi-Lederman sur l’itinéraire de son père, Charles Lederman, résistant, militant de l’OSE ( Oeuvre de Secours aux Enfants ), fondateur de l’UJRE, (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide),  qui sauva de nombreux enfants. Pavillon Carré de Baudouin.

– Le 27 mai 2018, participation à la Journée nationale de la Résistance.

27 mai 2017 : Journée Nationale de la Résistance

Tous les ans depuis son instauration, notre association a participé à la préparation et au déroulement de la Journée nationale de la Résistance du 27 mai.
En raison des élections et du week-end prolongé, les personnels municipaux n’étant pas disponibles la commémoration de cette année a été plus modeste que les années précédentes. Elle a cependant été accompagnée de plusieurs expositions : « Jean Moulin », « Lutétia, le retour des déportés », « Rawa-Ruska, stalag 325 ». Une cérémonie accompagnée d’un dépôt de gerbe a eu lieu le matin à la mairie du cinquième arrondissement, une autre l’après- midi au 48, rue du Four, un dépôt de gerbe a été effectué au monument à Jean Moulin, au bas des Champs-Élysées, et les responsables du Comité parisien de la Libération(CPL) ont ravivé la Flamme à l’Arc de Triomphe, sur la tombe du Soldat inconnu… LIRE LA SUITE

DSC04223

Ravivage de la Flamme sur la tombe du Soldat inconnu

Vendredi 28 avril l’Association de Défense des de Valeurs de la Résistance a ravivé la Flamme sur la tombe du Soldat inconnu, comme elle le fait régulièrement depuis trois ans. De nombreux élus participaient de leur côté à cette cérémonie, mais c’est notre camarade Annick Burgard qui a eu, au nom de L’ADVR, l’honneur de raviver la Flamme. Annick Burgard, de « Libération-sud », agent de liaison de Serge Ravanel, est membre de notre association depuis le début et fait naturellement partie de notre Comité d’honneur.
L’ADVR  la remercie de son engagement et de sa fidélité.

IMG_8924VOIR L’INTÉGRALITÉ DES PHOTOS

Retour sur la projection du film « Une jeunesse parisienne en résistance » (27 04 2017)

IMG_8903 Jeudi 27 avril, à L’auditorium du pavillon Carré de Baudoin, qui nous est généreusement prêté par la mairie du 20e, l’ADVR a présenté le film de Mourad Laffitte et Laurence Karsznia « Une jeunesse parisienne en résistance » (1) consacré à la jeunesse résistante d’ Henri Krasucki (2) et de ses camarades de la section juive de la MOI.
Ce documentaire de grande qualité, riche et sobre à la fois, nous a permis de mieux connaître le coût terrible payé par ces jeunes qui se sont engagés à la fois dans la lutte contre le fascisme de l’Etat français et contre l’occupant nazi.

LIRE LA SUITE

8 mai, souvenons-nous

Il y a 72 ans cette année…

Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait sans conditions. C’était le retour à la paix et à la liberté dans une République à réorganiser démocratiquement. C’était aussi l’espoir d’une quiétude mondiale.

Aujourd’hui, avec les différents conflits internationaux et les attentats de toute sorte, on peut s’interroger sur notre candeur passée.

En 1945, le 8 mai était particulièrement la grande victoire des armées alliées. Mais, pour nous Français, c’était surtout celle de la résistance à l’oppression. La Résistance dans son

ensemble : l’extérieure grâce au général de Gaulle et à ses hommes repliés en Angleterre, et l’intérieure par la témérité du peuple sur notre territoire. Ceci dans une union totale difficile à obtenir, mais alliance tout de même et cela Robert Chambeiron l’a souvent expliqué. Rendez-vous compte : Jean de Vogüe, magnat de l’industrie sucrière, propriétaire du château de Vaux-le-Vicomte, dans le même groupe que Pierre Villon, membre du parti communiste clandestin, et que Maurice Kriegel-Valrimont, juriste réputé, tous trois dans le Comité d’action du CNR, le COMAC!

D’autant que cette Résistance nationale intérieure était en grande partie organisée —faut- il le rappeler?– par le parti communiste tellement décrié avant la guerre par la classe possédante qui préférait Hitler au Front Populaire, ce parti politique qu’on appelait après la guerre « le parti des fusillés ».

Oui, le 8 mai était en fait la Victoire du Bien sur le Mal, comme l’avait si bien écrit en son temps notre célèbre poète Victor Hugo en ces deux vers rédigés en décembre 1846 : «La montagne du mal est dans votre âme naine,

Plus le cœur est petit, plus il y tient de haine»[1]

Souvenons-nous que cette Seconde guerre mondiale a été la plus meurtrière de tous les temps : 55 millions de morts, plus de 3 millions de disparus, environ 35 millions de blessés…
Souvenons-nous… Souvenons-nous !…

Souvenons-nous, surtout cette année où nous élisons un nouveau président. Souvenons- nous de ceux qui ont su rétablir une République où il fait bon vivre malgré les soucis d’organisation…
Jack Moisy, résistant FTPF

[1] Titre du volume : Toute la lyre.

Poème intitulé : À Ceux qui sont petits (vers 63 et  64)

CNRD 2017 : notre point de vue

Notre point de vue sur le sujet du CNRD 2017 : « La négation de l’homme dans l’univers concentrationnaire ».

Ils ont été plus de 1 700 à participer l’an dernier au CNRD à Paris et le lycée A. Renoir a reçu le 1er prix national dans la catégorie dossiers. Le CNRD permet aux jeunes de prendre connaissance de cette période de l’histoire (1939-1945) mais aussi d’en tirer des enseignements pour la période dans laquelle ils vivent.

Dans un entretien paru le 27 mai 2013, R.Chambeiron s’inquiétait « des valeurs de la Résistance menacées. On voit de plus en plus de campagnes de dénigrement … le racisme est quotidien, cela signifie que les valeurs humanistes ne sont pas acquises pour toujours… Sans justice, sans égalité, sans solidarité, la démocratie devient un mot vide de sens ». « Ceux qui oublient le passé sont condamnés à le répéter » Georges Santayna, cette phrase est la première qui soit donnée à méditer au musée du camp d’Auschwitz. « Si l’on oublie, les consciences peuvent à nouveau être déviées, obscurcies, LA NÔTRE AUSSI » Primo Lévi, Si c’est un homme. « Quand la mémoire faillit, quand elle commence … à s’effondrer… dans les profondeurs de l’oubli, c’est le moment de rassembler ce qui reste, ensuite il sera trop tard » Vercors, Le silence de la mer. « La tolérance et la solidarité coulent dans les veines de l’humanité, ces valeurs sont nos meilleurs outils devant les défis qui nous attendent » Antonio Guterres, nouveau secrétaire général des Nations Unis.

LIRE LA SUITE