Mercredi 10 décembre 2015, salle du Conseil, Mairie du 20e, place Gambetta.
L’ADVR a organisé une rencontre autour de Germaine Tillion par Michel Reynaud, fondateur des éditions Tirésias et auteur d’un livre d’entretiens avec Germaine Tillion : « L’enfant de la rue et la dame du siècle »
« Madame, je crois que l’on ne parlera jamais assez de vous pour dire, aux hommes de par ici, qui vous étiez, et l’immensité de votre œuvre et surtout la marque indélébile de votre humanisme sur le XXe siècle. » Michel Reynaud.
Michel Reynaud pendant son exposé
Michel Reynaud, fondateur des éditions Tirésias, a bien connu Germaine Tillion puisqu’il a passé ,de nombreux séjours de vacances chez elle en Bretagne mais, et la rencontrait très souvent à Saint Mandé. Séjours toujours riches en discussions animées avec celle qu’il appelait « la grande dame » et qui, elle, l’appelait « Monsieur Tirésias ». De cette complicité et de ces nombreuses discussions il a tiré la matière d’un livre : « L’enfant de la rue et la dame du siècle » édité par… Tirésias naturellement.
Michel Reynaud nous a fait découvrir une Germaine Tillion intime, dans sa vie quotidienne grâce à des anecdotes souvent sympathiques ou amusantes, telle celle-ci : un jour qu’elle le raccompagnait à la gare avec sa voiture, elle a tenu à mettre sa Légion d’honneur ce qui a étonné Michel Reynaud. Elle lui a donné une explication bien évidente : « si je me fais arrêter par les gendarmes, ça peut toujours servir ». Mais, au-delà, Michel Reynaud a aussi démystifié le personnage « officiel », sans rien lui enlever, car cela lui donne au contraire une dimension humaine. Bien sûr, il a évoqué la Résistance et la Déportation, ainsi que son action courageuse et son travail en Algérie. Mais ce qui a été une découverte pour beaucoup d’entre nous, c’est qu’il nous a montré que, au-delà de tous ces engagements, Germaine Tillion n’avait aucune idéologie politique, que la vie politique quotidienne ne l’intéressait pas. Bref, cette rencontre autour de Germaine Tillion — car Michel Reynaud n’a pas souhaité nous faire une conférence, il a préféré nous parler, un peu à bâtons rompus, de cette personnalité hors du commun qu’il a eu la chance de croiser et de fréquenter, s’enrichissant de son contact — nous a évidemment donné envie de la connaître davantage. Nous étions là bien loin de la pompe de la panthéonisation. C’était notre façon, simple et vivante, de lui rendre hommage.
Y Blondeau
Vue partielle de la salle
