Apprenti cheminot, révolté par la collaboration, il s’engage très tôt dans la Résistance. Il participe à des distributions de tracts, et à des opérations de récupération d’armes. Son groupe sera plus tard intégré dans les FTP, mais cela il ne l’apprendra qu’à son retour de la déportation car il est arrêté très tôt, après l’attentat de Fabien en août 1941. Condamné à quelques mois de prison, les autorités françaises, au lieu de le libérer au terme de sa peine, le livrent aux Allemands. Il est dé- porté à Oranienbourg-Shachsenhausen. Là, il a le triste privilège de voir à de nombreuses reprises Himmler puisque le quartier général des SS est proche du camp. Il est affecté en usine où il tra- vaille notamment sur le système de largage des bombes des avions de la Luftwaffe. Dans la me- sure du possible il participe au sabotage de ce travail…
Il parvient à s’évader pendant une marche de la mort, lors de l’évacuation du camp. D’abord recueilli par les Russes, il rejoint ensuite les Américains.
De retour en France, il est très vite déçu car, dans son village, il est la mauvaise conscience de ceux qui n’ont pas combattu et surtout de ceux qui ont fait du marché noir. Il tente alors de partir au Canada, mais les autorités de ce pays lui en refusent l’entrée car il est soupçonné, à cause de son passé, d’être communiste.
Il reste donc en France où il devient professeur de l’enseignement technique. Il consacre les dernières années de sa vie à témoigner, toujours avec une très grande honnêteté intellectuelle et un grand courage. Jusqu’au bout, il a participé aux rencontres élèves-résistants organisées au lycée Hélène Boucher à Paris.
Seule sa disparition prématurée l’a empêché de rejoindre l’ADVR, mais nul doute qu’il aurait rejoint notre association. Il a témoigné dans le film de Vincent Goubet « Faire quelque chose » et dans le livre de Yves Blondeau « Rester debout ».