Il y a 72 ans cette année…
Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait sans conditions. C’était le retour à la paix et à la liberté dans une République à réorganiser démocratiquement. C’était aussi l’espoir d’une quiétude mondiale.
Aujourd’hui, avec les différents conflits internationaux et les attentats de toute sorte, on peut s’interroger sur notre candeur passée.
En 1945, le 8 mai était particulièrement la grande victoire des armées alliées. Mais, pour nous Français, c’était surtout celle de la résistance à l’oppression. La Résistance dans son
ensemble : l’extérieure grâce au général de Gaulle et à ses hommes repliés en Angleterre, et l’intérieure par la témérité du peuple sur notre territoire. Ceci dans une union totale difficile à obtenir, mais alliance tout de même et cela Robert Chambeiron l’a souvent expliqué. Rendez-vous compte : Jean de Vogüe, magnat de l’industrie sucrière, propriétaire du château de Vaux-le-Vicomte, dans le même groupe que Pierre Villon, membre du parti communiste clandestin, et que Maurice Kriegel-Valrimont, juriste réputé, tous trois dans le Comité d’action du CNR, le COMAC!
D’autant que cette Résistance nationale intérieure était en grande partie organisée —faut- il le rappeler?– par le parti communiste tellement décrié avant la guerre par la classe possédante qui préférait Hitler au Front Populaire, ce parti politique qu’on appelait après la guerre « le parti des fusillés ».
Oui, le 8 mai était en fait la Victoire du Bien sur le Mal, comme l’avait si bien écrit en son temps notre célèbre poète Victor Hugo en ces deux vers rédigés en décembre 1846 : «La montagne du mal est dans votre âme naine,
Plus le cœur est petit, plus il y tient de haine»[1]
Souvenons-nous que cette Seconde guerre mondiale a été la plus meurtrière de tous les temps : 55 millions de morts, plus de 3 millions de disparus, environ 35 millions de blessés… Souvenons-nous… Souvenons-nous !…
Souvenons-nous, surtout cette année où nous élisons un nouveau président. Souvenons- nous de ceux qui ont su rétablir une République où il fait bon vivre malgré les soucis d’organisation… Jack Moisy, résistant FTPF
[1] Titre du volume : Toute la lyre.
Poème intitulé : À Ceux qui sont petits (vers 63 et 64)