Le 8 avril, comme elle le fait chaque année, notre association a participé au ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe. Nos amis résistants chiliens exilés politiques en France dont j’ai évoqué il y a peu la parution prochaine du livre, ont tenu à nous y accompagner et nous les en remercions.
Gerbe de l’ADVRDanielle Chambeiron, présidente de l’ADVR, dépose la gerbe de l’association
Comme chaque année, l’Association de Défense des Valeurs de la Résistance (ADVR) a organisé au lycée Hélène Boucher, à Paris, une rencontre de témoignages sur le thème de la Résistance et de l’Occupation.
Vingt personnes étaient présentes, parmi lesquelles six résistants dont deux déportés à Dachau, ainsi que deux survivantes d’Auschwitz.
Avec l’âge des derniers résistants (95-98 ans pour ceux qui sont malgré cela venus), la question de la transmission directe de ce qui s’est passé dans la France de Pétain se pose. Nous avons donc choisi de donner aussi la parole aux enfants de résistants, de résistants déportés ou fusillés, qui peuvent apporter aux élèves un contact certes indirect mais cependant très proche. Nous avons en particulier, mais pas seulement, fait appel à des auteurs qui ont publié sur leurs proches, ce qui, outre la connaissance de ces derniers, a permis d’évoquer non seulement la Résistance mais aussi le travail de l’historien.
Nous avons également fait appel à des responsables d’associations de la Mémoire, à des enfants cachés et à des enfants déportés.
Ainsi la mémoire vivante peut se perpétuer.
La nécessité est d’autant plus grande en cette période de montée des extrêmes droites en Europe et dans le monde. Un peuple qui oublie son passé est, dit-on, appelé à le revivre. Les élèves du lycée Hélène Boucher, après ces moments d’échanges avec leurs interlocuteurs seront un peu mieux armés pour affronter le présent et peut-être aussi l’avenir.
En tout cas ils étaient nombreux à ce rendez-vous, environ 350, c’est à dire le quart des effectifs du lycée, un vendredi soir après les cours, tous venus volontairement, sans leurs professeurs. L’ADVR remercie le lycée Hélène Boucher pour son engagement à ses côtés, chaque année, dans cette action, et tout particulièrement sa proviseure, Madame Nouis.
Invités au lycée Hélène Boucher pour la soirée de témoignages du 29 mars 2019.
Blajchman Georgette, enfant cachée
Créange Robert, ancien président de la FNDIRP (Fédération nationale des déportés, internés, résistants, patriotes)
Delpech-Boursier Joelle, auteure de « Avoir 20 ans à Dachau », fille du général Delpech, déporté
Denys Ivan, résistant.
Demougin-Dumont Françoise, auteure de « La promesse de
l’oubli », histoire de son grand-père Jules Dumont , chef de la 14° Brigade internationale en Espagne puis colonel FTP, fusillé en 1043.
Egret Etienne, responsable mémoire du camp de Voves (près de Chartres)
Jaurant-Singer Marcel, opérateur radio du SOE, chef adjoint du réseau « Masson »
Jédinak Rachel, enfant cachée, présidente du Comité Tlemcen Klanjberg Jacques, enfant caché
Krasucki Pierre, fils de Henri Krasucki, résistant FTP-MOI déporté à Auschwitz
Onesti Rosette, déportée à Auschwitz
Provost Gisèle, auteure de « Mémoire gravée », fille de Pierre Provost, graveur, résistant déporté à Buchenwald
Rameau Marie, auteure de « Des femmes en résistance »
Rispal Jean, résistant, Libération nord
Samuel Jean, résistant, déporté à Dachau
Senot Esther, déportée à Auschwitz
Skrobeck Naftali, résistant FTP-MOI
Schillio Pierre, résistant, déporté à Dachau
Renée et Albert Papiernik, enfants cachés
Mardi 19 mars Françoise Demougin-Dumont, à l’invitation de l’ADVR, nous a fait découvrir la figure d’un résistant important mais hélas lar- gement oublié par l’Histoire, Jules Dumont, son grand-père, au cours d’une intervention passionnante.
Cette démarche qui consiste à faire découvrir ou à faire mieux connaître des résistants est inscrite dans nos statuts et nous sommes heureux d’avoir redonné vie, à travers la présentation de Françoise Demougin, au parcours exceptionnel de Jules Dumont. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à cette conférence, je présenterai rapidement le personnage, mais on peut surtout le retrouver dans le livre de Françoise Demougin « La promesse de l’oubli » publié aux éditions Tirésias-Michel Reynaud, collection Visages.
Jules Dumont a participé à tous les conflits de la première moitié du 20° siècle, comme soldat d’abord, pendant son service militaire au Maroc, puis de 1914 à 1919 (car, membre de l’armée d’Orient, il n’est démobi- lisé qu’à la fin 1919), puis comme militant communiste.
Après la Grande guerre dont il sort avec le grade de capitaine, décoré de la Légion d’Honneur et de multiples médailles et citations, il part s’installer au Maroc. La situation faite aux Marocains par la colonisation le révolte et ce catholique autodidacte bascule peu à peu vers le mili- tantisme communiste. Ses prises de position contre le colonialisme lui valent d’être expulsé du Maroc, dégradé et déchu de toutes ses dis- tinctions. « L’affaire Dumont » est d’ailleurs à l’origine de la création du parti communiste marocain…
En 1935 Jules Dumont commence un combat antifasciste qu’il mènera jusqu’à son exécution par les Allemands en juin 1943. Il est alors en- voyé par le parti communiste français en Ethiopie, comme conseiller mi- litaire auprès du Négus en lutte contre l’invasion fasciste italienne. Dès 1936 il rejoint la lutte du peuple espagnol contre Franco. Après avoir di- rigé la centurie « Commune de Paris », il devient commandant de la 14° Brigade internationale, la « Marseillaise », avec le grade de colonel. Jules Dumont écrit beaucoup et c’est lui qui rédige le chant de lutte des volontaires français en Espagne.
Résistant de la première heure, il est à l’origine de la création, en oc- tobre 1941, de l’OS, l’Organisation spéciale qui donnera naissance aux FTP. Au printemps 1942, « le Vieux », « le colonel » ou « le colonel
Paul » comme on l’appelle (il a 55 ans!) est affecté par le PC à la direc- tion de la région du nord où la durée de vie est en moyenne de 4 mois. Il tombera le 4 novembre 1942. Torturé il ne parle pas . Condamné à mort, il est exécuté le 15 juin 1943 au Mont Valérien.
Il termine sa dernière lettre par ces lignes: « Je sais au moins pourquoi j’ai souffert et pourquoi je vais mourir. Tant d’autres meurent sans savoir pourquoi .»
Quant à l’oubli dont fut victime Jules Dumont, les pistes de réponse sont dans le livre de Françoise Demougin-Dumont…
La conférence de Françoise Demougin sera mise en ligne sur le site de l’ADVR (advr.fr) prochainement.
YB
Comme chaque année, en hommage aux résistants fusillés ou assassinés dans les camps de concentration allemands, l’Association de Défense des Valeurs de la Résistance, ADVR , ravivera la Flamme sur la tombe du Soldat inconnu, sous l’Arc de triomphe.
Si vous souhaitez participer à cette cérémonie, le rendez-vous est à 18h, en haut des Champs Elysées, côté droit en regardant l’Arc, le lundi 8 avril.
Souscription pour le livre témoignage de Ricardo Palma : « Une étreinte du vent ».
Ricardo Palma, écrivain chilien et ancien guérilléro du FPMR (Front Patriotique Manuel Rodriguez), mouvement révolutionnaire soutenu par le parti communiste chilien, accusé d’avoir assassiné l’idéologue de Pinochet, Jaime Guzman en mars 1991, condamné à la prison à vie, raconte sa spectaculaire évasion de la prison de haute sécurité de Santiago en 1996.
Après ce jugement prononcé par un seul juge, proche de Jaime Guzman, au nom des lois de la dictature restées en vigueur, un commando du FPMR a permis à Ricardo et à trois de ses camarades, condamnés comme lu, de s’évader lors d’une opération baptisée « Vol de justice ».
Après une longue clandestinité au Mexique, Ricardo et sa famille ont demandé l’asile politique en France. La demande d’extradition envoyée par le gouvernement chilien, au terme de longues actions judiciaires, a été refusée par une décision de la cour de cassation en date du 23 janvier 2019.
Le produit de la vente en souscription des 1000 premiers exemplaires du livre de Ricardo, dont les droits sont abandonnés par son éditeur (éditionsTirésias-Michel Reynaud), est destiné à payer les frais d’avocat.
30 000 euros ont déjà été payés mais il en reste encore 30 000.
Pendant la souscription le livre est vendu 25 euros, frais d’envoi inclus et la commande est à adresser -avec vos coordonnées- à :
APIOPRA, association défense et asile.
37, rue Villiers de l’Isle Adam
75 020 Paris
Le livre vous sera alors envoyé dès sa parution, à partir du mois de mai.
L’Association de Défense des Valeurs de la Résistance tient à
montrer l’émotion qui est la sienne face à la recrudescence des
actes et affirmations antisémites dans notre pays. La mémoire
courte des uns , le développement de la peur irrationnelle d’autres
peut-être d’ailleurs des mêmes, la haine qui ne fait que croître faute
d’éducation, montrent la nécessité du travail de notre association.
Tout en s’attachant à la défense des valeurs de la Résistance, il est
nécessaire pour nous de montrer sans relâche ce qu’ont été les
conséquences de l’antisémitisme qui a entaché si longtemps
l’Histoire de l’humanité avant de culminer pendant la dernière
guerre mondiale. C’est d’ailleurs pourquoi l’année dernière, l’ADVR
a centré son action autour du thème des enfants cachés en
travaillant avec le Comité Tlemcen.
C’est aussi pourquoi l’ADVR travaille sur l’Histoire. Chacun sait
qu’un peuple qui oublie son Histoire est condamné à la revivre sous
une forme ou sous une autre. C’est ce qui se produit aujourd’hui à
cause, notamment de l’inquiétant appauvrissement des
programmes d’Histoire dans les lycées et les collèges. Il ne sert à
rien de dire : « mais que font les enseignants ? », de dire« l’école
va faire ceci, va faire cela » quand on ne lui donne pas les moyens
de le faire ou, pire, quand on lui enlève les moyens dont elle
disposait.
Nous tenons également à faire un point de vocabulaire qui ne nous
semble pas inutile quand, même des élus, assimilent l’antisionisme
à l’antisémitisme. Il s’agit de deux notions absolument différentes,
les termes ne signifient pas la même chose politiquement,
historiquement. L’antisémitisme recouvre une notion religieuse et
raciste, l’antisionisme est une notion politique. Les juifs
antisionistes, et ils sont nombreux, seraient-ils antisémites?
C’est absurde.
Notre tâche, en tant qu’association attachée aux valeurs de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, est immense et nous ne nous découragerons pas. Pas plus que dans des conditions autrement dramatiques, les résistants ne se sont pas découragés.
Vendredi 15 février, en partenariat avec l’UCFAF (Union culturelle
française des Arméniens de France), à l’occasion du75° anniversaire de
l’exécution des membres du groupe Manouchian au Mont Valérien le 21
février 1944, nous avons proposé le film de Christophe Betenfeld et
Sébastien Viaud « Partisans de la liberté ». Ce beau film, que nous
avions déjà présenté il y a deux ans, a été suivi d’un débat entre les
deux réalisateurs et un public nombreux…
Le film montre le travail réalisé au cours d’une année scolaire entière
(2009-2010) par les deux professeurs-réalisateurs, Christophe,
professeur d’histoire, Sébastien, professeur de lettres, mais aussi par
leurs collègues d’art plastique, de musique, d’Espagnol, dans une
classe de 3° difficile, composée de très nombreux élèves d’origine
étrangère.
Le travail a été centré sur le groupe Manouchian, puisque Missak a été
arrêté à quelques centaines de mètres du collège, avec la participation
de Henry Karayan, Raymond Aubrac et Didier Daeninckx (auteur de
« Missak »).
Mais le personnage principal est Henry Karayan, alors l’un des deux
derniers survivants du groupe Manouchian, qui a su conquérir le coeur
des élèves et faciliter leur adhésion enthousiaste à ce travail. Et l’on voit
au fil du film s’opérer la métamorphose de ces élèves qui s’approprient
la mémoire de chacun des membres du groupe, qui se rendent au
cimetière d’Ivry où reposent les fusillés pour leur rendre un bel
hommage.
Henry Karayan a ainsi réalisé avec les professeurs un travail
d’intégration remarquable de ces élèves qui font leur la mémoire de la
Résistance et qui font de cette page de l’Histoire de la France une page
de leur propre histoire.
Un seul regret, et un gros, que l’Education nationale qui n’a pas
soutenu le travail exemplaire de Christophe et de Sébastien n’ait pas
non plus voulu s’impliquer dans la diffusion du film pourtant riche
d’enseignements ! Mais c’est ainsi et cela n’a surpris personne.
Y. Blondeau
Intervention de Y. Blondeau au nom de l’ADVR lors de la cérémonie d’hommage au groupe Manouchian à Montreuil, le 15 février 2019Photo de Henry Karayan, extraite du filmPhoto des réalisateurs, Christophe Betenfeld (avec le micro) et Sébastien Viaud, pendant la discussion qui a suivi la projection
Auditorium du Pavillon Carré de Baudouin, 121 rue de Ménilmontant. Métro Gambetta ou Jourdain , bus 96 ou 26
Commandant de la 14° Brigade internationale en Espagne, colonel FTP, Jules Dumont a été fusillé au Mont Valérien le 15 juin 1943.
Née en 1957 à Rabat, Françoise Demougin-Dumont est agrégée des Lettres, professeure des universités émérite en littérature et sciences du langage. Après une thèse sur l’écrivain André Hardellet, elle a centré ses activités d’enseignement et de recherche sur trois domaines : l’enseignement de la langue française et de la littérature, la construction du sujet-lecteur et la littérature de jeunesse. Elle travaille depuis 2014 sur la vie et les engagements de Jules Dumont, son grand-père, auquel elle a consacré un premier livre : La promesse de l’oubli, publié en 2017 aux éditions Tirésias-Michel Reynaud.
Monique, Cinta, Angela, Soledad. Un petit livre écrit par quatre femmes, qui a la particularité d’être préfacé par deux femmes présidentes ou ex-présidentes , l’une du Chili, Michèle Bachelet, l’autre du Brésil, Dilma Rousseff. Edité par Tirésias.
Mardi 12 février 2019, Monique Roumette a évoqué pour l’ADVR son itinéraire, ainsi que celui de ses trois camarades, dans le Chili des années 70. Quatre militantes, une Française, Monique, une Chilienne, Soledad, une Franco-Espagnole, Cinta, et la dernière, Angela, Brésilienne.
Monique Roumette a évoqué les espoirs de la période Allende dans la construction d’un socialisme humain et dans l’établissement de plus de justice sociale, et la participation de chacune à la réalisation de ces espoirs. Autant de choses insupportables pour i’impérialisme américain et pour la bourgeoisie chilienne. Le coup d’état du 11 septembre 1973 survient dans un pays considéré comme stable et à l’écart des risques d’un putsch militaire. Pinochet dissipera dans le sang ces illusions en bombardant la Moneda et en installant une dictature particulièrement violente.
Angela, la Brésilienne qui avait déjà dû fuir son pays pour cause de dictature se retrouve avec une amie de Soledad la Chilienne dans le Grand Stade de Santiago où elles subit la torture. Si son statut d’étrangère permet à Angela, grâce aux interventions
du Haut commissariat aux réfugies de l’ONU de sortir de ce stade, c’est les larmes aux yeux qu’elle quitte ses compagnes de détention.Soledad, quant à elle s’exile pour suivre son compagnon, Guillermo Nuñez, un des grands peintres chiliens, dont l’oeuvre, depuis ses deux détentions, dénonce la violence extrême exercée par l’état fasciste sur les corps…
Leur témoignage nous fait aussi vivre la situation des exilés du Chili en France, situation difficile même si l’accueil et la solidarité y ont été exemplaires.
Monique a su nous faire partager les espoirs infinis, les terribles déceptions et les douleurs profondes de l’exil, y compris le poids d’un exil plus ancien, celui de la famille de Cinta héritière de la Retirada…
Elle nous a fait aussi sentir combien les démocraties sont fragiles devant le danger de l’extrême droite toujours aux aguets qui menace aujourd’hui tous les continents et qui a déjà reconquis de solides positions, notamment au pays d’Angela…
Mardi 12 février 2019, Monique Roumette a évoqué pour l’ADVR son itinéraire, ainsi que celui de ses trois camarades, dans le Chili des années 70. Quatre militantes, une Française, Monique, une Chilienne, Soledad, une Franco-Espagnole, Cinta, et la dernière, Angela, Brésilienne.
Monique Roumette a évoqué les espoirs de la période Allende dans la construction d’un socialisme humain et dans l’établissement de plus de justice sociale, et la participation de chacune à la réalisation de ces espoirs. Autant de choses insupportables pour i’impérialisme américain et pour la bourgeoisie chilienne. Le coup d’état du 11 septembre 1973 survient dans un pays considéré comme stable et à l’écart des risques d’un putsch militaire. Pinochet dissipera dans le sang ces illusions en bombardant la Moneda et en installant une dictature particulièrement violente.
Angela, la Brésilienne qui avait déjà dû fuir son pays pour cause de dictature se retrouve avec Soledad la Chilienne dans un stade de Santiago où elles subissent la torture. Si son statut d’étrangère permet à Angela de sortir de ce stade,, son amie Soledad reste longuement emprisonnée.
Leur témoignage nous fait aussi vivre la situation des exilés du Chili en France, situation difficile même si l’accueil et la solidarité y ont été exemplaires.
Monique a su nous faire partager les espoirs infinis, les terribles déceptions et les douleurs profondes de l’exil, y compris le poids d’un exil plus ancien, celui de la famille de Cinta héritière de la Retirada…
Elle nous a fait aussi sentir combien les démocraties sont fragiles devant le danger de l’extrême droite toujours aux aguets qui menace aujourd’hui tous les continents et qui a déjà reconquis de solides positions, notamment au pays d’Angela…
J’ai la grande tristesse de vous annoncer le décès de notre camarade Annick Burgard, née Clémence Jayet, survenu le 16 janvier dans sa 96° année.
Annick Burgard avait rejoint notre association dès sa création en 2013,
elle était membre du Conseil d’administration et du Comité d’honneur
de l’ADVR. Elle participait aussi à toutes les rencontres élèves/
résistants du lycée Hélène Boucher depuis le début il y a plus de 20
ans. Elle était une amie fidèle, active et toujours enthousiaste.
Etudiante en droit à Lyon, patriote fervente, elle entre en résistance dès
1940 en rédigeant et distribuant des tracts. Tout naturellement, elle
entre à Libération-Sud puisque ses parents hébergent souvent Ravanel
et accueillent aussi de multiples réunions de ce mouvement. Elle
devient agent de liaison de Ravanel à Libé-Sud, puis aux Mouvements
Unis de Résistance (MUR) et sillonne l’Ain, le Jura, la Savoie et la
Saône et Loire. Et, comme elle le disait souvent « quand on est jeune
on n’a pas peur… », mais le 3 août 1944, elle est arrêtée avec 27 de
ses camarades. Vigoureusement interrogée, elle ne parle pas. Elle est
internée à la Prison de Montluc. La libération de Lyon lui permet de
retrouver la liberté et de reprendre aussitôt le combat dès le 24 août.
Elle se consacre ensuite à l’accueil de déportés.
A partir des années 60, elle aura une inlassable activité au service de la
Mémoire, réalisant de nombreuses expositions aux Invalides,
participant à l’organisation du musée de la Seconde guerre mondiale
aux Invalides, à celui du Struthof et aussi à celui de Verdun. Le 14
décembre dernier se tenait un conseil d’administration du musée de
Verdun dont Annick était membre mais elle avait préféré participer à la
cérémonie du centenaire de Pierrette Rossi et de Jeannette Borzakian
aux côtés de ses amis de l’ADVR. Nous avons à cette occasion évoqué
avec elle nos projets pour les années à venir…
Nous perdons une amie, une militante inlassable au service de la
Mémoire. Clémence (Annick était son pseudo de résistante) vous nous
manquerez.
Y. Blondeau
Vous trouverez en pièces jointes deux photos de notre camarade et
amie.
L’une du 28 avril 2017 où Annick Burgard ravive la Flamme sur la tombe
du Soldat inconnu au nom de l’ADVR.
L’autre, du 14 décembre 2018, où Annick Burgard participe à la
cérémonie du centenaire de Pierrette Rossi et de Jeannette Borzakian à
la maison du combattant du 19° arrondissement co-organisée par le
CPL et l’ADVR.