L’ADVR s’honore d’avoir eu pour fondateur et président d’honneur le dernier survivant du Conseil national de la Résistance, Robert Chambeiron qui en fut le secrétaire général adjoint.
Quelles sont-elles ces valeurs dont on parle souvent sans les nommer ?. Bien entendu, ce sont en premier celles qui sont inscrites dans la devise de la République française : liberté, égalité, fraternité, sur lesquelles on pourrait disserter à l’infini. Mais il faut leur rajouter la justice et le respect de l’être humain quelles que soient ses idéologies.
Sur un plan plus matériel on pourrait adjoindre à ces valeurs celle de la volonté, du cou- rage et de la lutte contre le racisme pour que la France retrouve son indépendance dans une paix durable, sociale et humanitaire ; tout cela dans l’honneur et dans l’union. Une union qui a été confirmée comme un véritable symbole par la création du CNR qui a réussi à rassembler, sous la direction de Jean Moulin, tous les mouvements de Résistance quelles qu’en soient leurs origines.
C’est tout cet ensemble de considérations que la nouvelle association, l’ADVR se propose de sauvegarder et de faire connaître. (…) Il faut pouvoir protéger le souvenir des com- bats menés par les résistants afin que l’on continue à en apprécier leur valeur car, ainsi que Robert Chambeiron me l’écrivait il y a quelques mois : « nous avons tous les deux la chance de pouvoir encore parler de l’époque de la Résistance parce que nous y étions et que notre témoignage à un caractère d’authenticité que personne ne peut contester », ce à quoi j’ai ajouté qu’ «heureusement il reste encore quelques camarades actifs même s’ils sont de moins en moins nombreux… Sans compter nos enfants qui sont prêts à évoquer l’estime qu’ils retiennent de nos combats».
Alors cela fait chaud au coeur de savoir qu’une nouvelle association vient de mettre cela dans son programme.
Aussi nous souhaitons aux responsables de l’ADVR beaucoup de courage et de persévérance car ce n’est pas évident de nos jours de mener ce travail. Notre époque est parfois décevante à cause de problèmes matériels qui touchent une grande partie de la population, la faisant se retrancher derrière ses propres difficultés et s’écarter ainsi de celles qui sont collectives. Ce qui est à l’opposé de l’union souhaitée et définie dans le programme du CNR, lequel demeure pourtant toujours aussi valable. Je rappellerai ici l’article 3 des statuts de l’ADVR : «l’Association (…) se donne pour but : de faire connaître l’histoire de la Résistance, de transmettre la mémoire des acteurs de la Résistance, de faire vivre et développer les valeurs qui ont animé les combattants de la Résistance, qui ont été concré- tisées dans le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) …
J’ajouterai ensuite cette phrase inscrite en caractères gras dans le premier compte rendu de la première assemblée générale : « Il est nettement précisé que cette association ne se donne aucunement pour objectif de combattre l’ANACR, même si elle est née d’une crise à l’intérieur de cette dernière, mais de combler le vide créé par cette crise. »
Beaucoup de nos compatriotes n’ont plus le courage de lutter pour leurs convictions. Ils laissent galvauder sans réagir les organisations chargées de leur protection, de la protection du passé, négligeant le fait que le souvenir n’est pas seulement du regret ou de la nostalgie mais surtout une présentation pour l’avenir par son exemple.
Personnellement, je souhaite la bienvenue à cette nouvelle association, sans pour cela oublier l’ANACR dont je suis toujours, à ma connaissance, membre du bureau national.
Jack Moisy
Ancien membre de l’état-major FTP-FFI de la 8e région parisienne,
aux côtés du commandant Jean Fievet-Vacher.