Depuis le vote de la loi de juillet 2013 instaurant le 27 mai Journée Nationale de la Résistance, le CPL (Comité Parisien de la Libération), aux travaux duquel l’Association de Défense des Valeurs de la Résistance participe activement, a organisé à Paris une grande journée de commémoration.
La première édition de la JNR s’était tenue sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris en 2014, la deuxième avait été organisée à la mairie du 14e arrondissement. Cette année c’était dans le cadre de la mairie du 19e arrondissement. Il faut souligner que la mairie du 19e s’est largement impliquée dans la réussite de cette journée.
La journée a été très riche : cérémonie à la mémoire des victimes, inauguration d’une exposition sur les grilles des Buttes-Chaumont, réalisation d’une fresque à l’entrée du tunnel, haut lieu des combats de la libération de Paris, multiples expositions, débats, chants , et installations d’un village rassemblant environ 70 associations de la Mémoire. Notre association tenait évidemment un stand qui a reçu de nombreux visiteurs.
Nous précisons que l’exposition sur les grilles des Buttes-Chaumont , dont le thème est la Résistance par la création artistique durera jusqu’au 18 juin, ainsi que l’exposition à l’Espace Niemeyer, 2 place du colonel Fabien 75 019 Paris.
73e anniversaire de la création du CNR
Le 26 juin l ‘ADVR a participé à la cérémonie en l’honneur de la création du Conseil National de la Résistance, 48 rue du four. Le maire du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecocq a salué la présence de notre présidente, Danielle Chambeiron, dans son discours qui soulignait l’importance de la création du CNR.
Il est à déplorer que la Mairie de Paris n’ait pas donné à cet événement toute la dimension souhaitable. La création du CNR été un moment décisif dans l’histoire de la Résistance qui méritait une cérémonie plus solennelle.
Le 27 mai 2016, à l’occasion de la 3e Journée nationale de la Résistance, Radio France accueille au studio 104 un concert à l’attention des collégiens et lycéens des académies de Paris, de Créteil et de Versailles qui ont participé au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2016, dont le thème cette année est « Résister par l’art et la littérature ».
Ce concert d’exception, donné par l’Orchestre national de France et dirigé par le compositeur et chef d’orchestre Bruno Mantovani, fera renaître un pan non négligeable de l’histoire de la Résistance musicale et littéraire, qui usa des armes de la musique et de la poésie pour lutter contre les exactions nazies.
Concert en hommage aux musiciens de la Résistance le vendredi 27 mai à 14h sur France Musique en direct de la Maison de la radio.
Ce concert, sera ponctué par l’intervention de comédiens du centre dramaturgique des Tréteaux de France qui s’adonneront à une recontextualisation poétique et historique des pièces interprétées, à travers notamment des textes d’Irène Nemirovsky, de Germaine Tillion et de René Char.
On entendra ainsi de nombreuses oeuvres vocales composées au secret par Manuel Rosenthal, Georges Auric, Francis Poulenc, Darius Milhaud, Elsa Barraine, Louis Durey, ou encore des extraits du Verfügbar aux Enfers, écrit par Germaine Tillion dans le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück en collaboration avec un groupe de déportées. En cette année du centenaire d’Henri Dutilleux, le baryton Lionel Peintre interprétera ses Deux sonnets de Jean Cassou avec l’Orchestre national, qui fera également entendre deux compositeurs emblématiques contraints à l’exil, Béla Bartok (Divertimento pour cordes) et Hanns Eisler (Cinq pièces pour orchestre).
Les musiciens de l’Orchestre national de France seront rejoints par de nombreux étudiants du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP), ce afin de rappeler que tout moment de musique partagé autour du souvenir de la Seconde Guerre mondiale ne doit jamais se borner à une simple commémoration : le devoir de mémoire à l’oeuvre dans cet événement poétique et musical se veut actualisation de l’oeuvre d’art comme acte de résistance dans une époque, la nôtre, où la violence des armes cherche encore à bâillonner la culture. Ainsi, les élèves de la classe de chant au CNSMDP d’Élène Golgevit – petite-fille de la grande résistante Eva Golgevit – interpréteront plusieurs mélodies, accompagnées au piano par Adam Laloum ou par l’Orchestre national.
Après la Libération, le programme d’action de la Résistance, connu sous le nom « Les jours heureux », paraît en 1944 et conduit à la mise en œuvre de réformes économiques, sociales et politiques donnant la priorité à l’accès à l’éducation pour tous et posant les bases du modèle social français. Il inspire également la rédaction du préambule de la Constitution de la quatrième République, qui fait partie des textes fondamentaux de notre droit actuel.
Rendre hommage à ceux qui ont résisté à l’oppression
La Journée nationale de la Résistance est l’occasion d’une réflexion sur les valeurs de la Résistance et celles portées par le programme du Conseil national de la Résistance, comme :
– le courage
– la défense de la République
– le souci constant de la justice, de la solidarité, de la tolérance et du respect d’autrui.
Elle permet également de rappeler aux jeunes générations l’engagement des hommes et des femmes qui se sont levés contre l’occupant nazi et le régime collaborationniste de Vichy.
« Évènement majeur de notre histoire, la Résistance n’est pas seulement l’affaire de ceux qui la vécurent, y participèrent, l’organisèrent. Bien au-delà du souvenir, elle continue de génération en génération, à dispenser à tous son lucide enseignement. Cet évènement majeur réclame un moment fort au cours duquel chacun puisse, non seulement l’honorer et le célébrer, mais avant tout le comprendre ! Incessante pédagogie de l’espoir, la Résistance reste à l’oeuvre dans la mémoire collective des Français. Elle est une des forces profondes qui structurent notre durée, proclament notre passion de la liberté et donnent un sens véritable à notre héritage. »
Jean MARCENAC, poète, Résistant
« Au volontariat que fut le nôtre, il y a plus de soixante-dix ans, doit succéder un nouveau volontariat au service des valeurs de la Résistance. Une société est en péril lorsque le tissu social se déchire, quand la fracture s’élargit entre « le peu » qui ont trop et le « reste » qui a peu, quand la désespérance frappe une large fraction de la population. Sans justice, sans égalité, sans solidarité, la démocratie devient un mot vide de sens. La remise en cause de ce qu’on appelle les acquis de la Résistance, notamment sur le plan social, constitue un recul historique qui tend à priver de son sens véritable le combat du peuple français pour sa libération. http://www.francemusique.fr/agenda/journee-nationale-de-la-resistance
Robert CHAMBEIRON, Résistant, secrétaire général adjoint du Conseil national de la Résistance