jeudi 2 mars 2017 : conférence d’Alice Mariétan-Mavian autour du livre de son père « Par-delà les ténèbres »

Le jeudi 2 mars 2017 l’Association de Défense des Valeurs de la Résistance, en partenariat avec l’Union Culturelle des Arméniens de France (UCFAF), a présenté, dans la salle du Conseil de la Mairie du 20e arrondissement de Paris, une conférence d’Alice Mariétan-Mavian autour du livre de son père « Par-delà les ténèbres » édité par le Mémorial de l’Internement et de la Déportation de Compiègne.

Alice Mariétan-Mavian nous a fait vivre, avec beaucoup de retenue, l’extraordinaire itinéraire de son père. A 15 ans, celui-ci, échappe au génocide du peuple arménien perpétré par les Ottomans. Après de multiples péripéties, il se retrouve comme beaucoup de ses compatriotes, à Marseille, en 1923. Il a heureusement appris le métier de bottier, ce qui le sauvera quelques années plus tard. Installé à Paris à Belleville, il s’implique grandement dans la solidarité avec l’Arménie et milite activement au parti communiste. La guerre fait de lui, tout naturellement un résistant. Arrêté, incarcéré à Fresnes puis à Compiègne, il fait partie de l’un des trois seuls convois de déportés non juifs envoyés à Auschwitz, celui qu’on a appelé ‘Le convoi des tatoués’ le 27 avril 1944. Envoyé ensuite à Buchenwald, il est expédié, rapidement, pour faits de sabotage, au camp d’extermination de Flossenburg. Il est miraculeusement sauvé par son métier de bottier. Il peut ainsi entrer à la cordonnerie du camp où il est au moins à l’abri du froid, ce qui lui permet de survivre. Cette qualité de bottier lui permet ainsi qu’à quelques camarades de survivre aux marches de la mort au moment de la libération du camp par l’armée américaine en avril 1945, en évitant les galoches et en portant de vraies chaussures prises à la cordonnerie.

Très vite, à son retour, Mihran-Michel Mavian rédige ses souvenirs de déportation, ce qui fait de son récit un témoignage rare car littéralement écrit à chaud. Le livre, écrit en arménien, édité en Arménie en 1976 puis en langue russe en 1978, est publié en France en 2010 après avoir été traduit par sa fille Alice.

Il faut souligner qu’après la guerre, Mihran Mavian resté militant communiste, a été, pendant les crises de la guerre froide, assigné à résidence, et qu’il est mort en 1983, apatride, les autorités françaises n’ayant pas accédé à sa demande de naturalisation.

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Pour l’ADVR, Yves Blondeau présente la séance

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Alice Mavian pendant la conférence

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Alice Mavian pendant la conférence

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Une partie de la salle