Cet ouvrage est constitué de 37 interviews croisées, abordant les différents thèmes, dans un cadre chronologique, qui marquent l’histoire de la Résistance. Parmi les témoins interviewés on peut citer un certain nombre de noms connus comme Serge Ravanel, Raymond Aubrac, Stéphane Hessel, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Robert Chambeiron, Lise London, Cécile Rol- Tanguy, Madeleine Riffaud,Gisèle Guillemot… mais aussi de nombreux anonymes dont les témoignages, s’ils sont différents, ne sont pas moins intéressants. Je pense en particulier aux témoignages des survivants du groupe Manouchian, de la 35e Brigade de Toulouse ou des groupes FTP- MOI Carmagnole-Liberté de Lyon et de Grenoble, au témoignage de la fille du colonel Fabien, au témoignage de la fille de Jean-Pierre Timbaud… L’ouvrage montre les chemins qui mènent à l’engagement, la diversité des formes de résistance, diversité sociologique, diversité politique, diversité des formes d’action et aborde également l’unification de cette Résistance dans le cadre du CNR, cas unique dans l’ Europe en lutte. Il n’oublie pas non plus d’évoquer les déceptions de la Libération, ni le formidable message d’optimisme et de confiance des résistants dans la jeunesse actuelle. La disparition de la plupart des témoins fait aujourd’hui de ce livre une mine unique de documentation.
Il est préfacé par Christine Levisse-Touzé, directrice du musée Jean Moulin, et est publié aux éditions Tirésias.
La Résistance a rassemblé des gens que tout séparait, sauf l’essen- tiel. C’est ce que veut montrer ce livre qui donne la parole aux acteurs de cette période. Ils nous font découvrir les différentes facettes de la Résistance : la propagande, la solidarité, les réseaux de renseignements et d’évasion, l’action armée urbaine, l’action des maquis. Mais ils nous disent aussi leurs motivations, leurs espoirs en la fondation d’un monde meilleur. Ils continueront à militer pour changer le monde en faisant connaître l’épopée de la Résistance et en montrant que, même dans les périodes les plus noires, on peut rester debout.
Comme l’a si bien écrit dans sa préface Christine Levisse-Touzé: «Héritage humain inestimable pour l’histoire, le témoignage est aussi comme l’a affirmé Germaine Tillion, un combat». Aujourd’hui, encore ils pensent que le combat de la Résistance n’est pas terminé.
Ont témoigné : Michèle Agniel, Raymond Aubrac Robert Chambeiron (secrétaire général adjoint du CNR), Jean-Louis Crémieux-Brilhac, André Damasio, Jean-Marie Delabre, Jacques Delarue, Odile de Vasselot, Denise Lallich-Domenach, Pierre-André Dufetel, Josette Dumeix, Francis Faivre, Louis Gendillou (compagnon de Georges Guingouin), Monique Georges (fille du colonel Fabien), Charles Gonard, Gisèle Guillemot, Robert Hébras (survivant d’ Oradour), Stéphane Hessel, Henry Karayan, Raymond Lévy, Lise London, Pierre Morel, Jacqueline Ollivier-Timbaud (fille de Jean-Pierre Timbaud, fusillé à Chateaubriant), général René Omnès, Jacqueline Pardon, Paul Prompt, Serge Ravanel, Madeleine Riffaud, Marius Roche, Cécile Rol-Tanguy, Pierrette Rossi, Bernard Sidobre, Jacob Szmulewicz, Arsène Tchakarian, Suzanne Teboul, Claude Urman, Paulette Urman.
Yves Blondeau, né en 1945, est docteur en Histoire. A collaboré au Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, le Maitron. Professeur d’histoire dans un lycée parisien, il a régulièrement fait participer ses élèves au Concours de la Résistance et de la Déportation. Avec Serge Ravanel, il a participé à l’opération : « valeurs de la Résistance, valeurs des jeunes d’aujourd’hui », a été le conseiller historique du film de Vincent Goubet, sur la Résistance intérieure: Faire quelque chose. Il a été secrétaire général de Ciné Histoire et, dans ce cadre, a participé à l’organisation de plusieurs colloques à l’hôtel de Ville de Paris. Il est actuellement secrétaire général de l’ADVR, Association de défense des valeurs de la Résistance.