Le 20 janvier 2017 a eu lieu la 20e édition des rencontres élèves / résistants et déportés du lycée Hélène Boucher à Paris. L’ADVR, depuis sa création, est le maître d’œuvre de l’organisation de ces rencontres uniques sous cette forme dans notre pays. Cependant, la réussite de cet événement est due à l’implication totale de l’administration et du personnel de cet établissement. Notre proposition a été, comme d’habitude, relayée avec enthousiasme par la proviseure qui met, pour l’occasion, son secrétariat à notre disposition. Il en est de même pour l’intendante du lycée et ses services. Chacun s’engage, à son niveau, pour que cette manifestation soit un succès. Une telle conjonction d’éléments favorables explique que ce genre d’action reste exceptionnel. Notre association, l’ADVR, est fière d’en être à l’origine.
Chaque année, l’organisation de cette rencontre se révèle plus difficile mais, malgré la fatigue et les années, 23 témoins avaient répondu à notre invitation. Hélas, avec la grippe, le froid et les problèmes de santé divers, 15 témoins seulement étaient présents. Mais 15, près de 72 ans après la fin de la guerre, c’est encore exceptionnel. Pour cette rencontre 350 élèves s’étaient inscrits! Et, comme le montrent les photos, les témoins, très entourés, purent communiquer, échanger avec la jeune génération. Même moins nombreux que prévu, ils ont fait face pendant près de deux heures et ont communiqué à travers leur expérience, les valeurs donc ils sont porteurs. Tous, les anciens comme les jeunes, se sont montrés, comme chaque année, enchantés de ces échanges si importants, particulièrement dans le contexte actuel. La qualité de l’écoute de ces jeunes est extraordinaire et de nature à rendre l’enthousiasme à la génération qui a vécu les années noires. Parmi les témoins il y avait deux enfants cachés dont les parents ont été déportés, deux responsables d’association de déportés, trois anciens FTP–MOI, une membre d’un réseau d’évasion et de renseignement, trois déportés à Auschwitz, un déporté au Struthof, une déportée à Ravensbrück, un déporté à Buchenwald, trois déportés à Dachau. Certains cumulant plusieurs camps, l’une des déportées en ayant connu sept!
Pour conclure, je ferai part d’un mail que j’ai reçu de Catherine, membre de notre association, qui a écouté l’un des témoins: « Ce fut un plaisir de participer à cette rencontre. Tous les présents autour de la table étaient de qualité. Mr Schillio est passionnant. Sachant bien exposer, il a maintenu son auditoire à son écoute naturellement… et j’ ai été étonnée de voir chez ces jeunes, surtout les garçons, dont certains de l’ immigration, une écoute aussi respectueuse (bien sûr l’ écoute des filles l’était aussi). Pour une fois, on sentait que l’ appartenance à une humanité commune dépassait tous les clivages. Bref, un bain d’ humanité rare!!! »
YB