Raymond Huard

Né dans une famille ouvrière de sept enfants, il est très vite sensibilisé aux luttes sociales par son père qui l’emmène dès l’âge de 15 ans aux manifestations du Front populaire. Il entre dans la Résistance grâce à un camarade de foot , militant communiste, et participe à des distributions de tracts, à des sabotages de véhicules allemands. Il a 20 ans lorsqu’il est arrêté le 11 avril 1943, à la gare de Fontainebleau, par la Gestapo française. Il est interrogé et battu pendant 8 jours mais ne parle pas. Il subit alors 5 mois et demi d’internement à Fresnes, à l’isolement complet, puis il connaît 15 jours d’internement à Compiègne. Pendant ces 6 mois d’internement il perd 30 kg. Puis il est déporté en Allemagne. Pendant le transport, après l’échec d’une tentative d’évasion, ses camarades et lui sont entassés à 117 dans un wagon d’où l’on extrait 67 morts à l’arrivée.

Lorsque les déportés traversent la ville de Weimar pour atteindre le camp de Buchenwald, ils sont soumis à des jets de pierres et des crachats de la part des civils allemands…

La vie dans le camp est très dure : il connaît la fin, le froid, la mort de ses camarades. Envoyé en kommando itinérant pour réparer des voies de chemin de fer bombardées par les Alliés, il survit grâce à la solidarité d’un petit groupe de Français. Son Kommando se déplace de Hambourg à Dresde, puis en Tchécoslovaquie. Là, la population tente de leur venir en aide en leur apportant de la nourriture mais les Allemands s’y opposent. Leurs pérégrinations prennent fin en Autriche où Raymond Huard et ses compagnons sont libérés par les Américains…

Fidèle au serment de Buchenwald, Raymond Huard a beaucoup témoigné dans les établissements scolaires. Il était en particulier un des fidèles, depuis le début, des rencontres organisées au lycée Hélène Boucher. Il avait spontanément dès sa création adhéré à l’ADVR. C’est un ami chaleureux que nous avons perdu. Sa parole, mais aussi sa gentillesse et son sourire nous manquent.