Visite du mémorial de la Déportation de Drancy (mardi 24 novembre 2016)

L’ immeuble de la cité de la Muette était en construction lorsqu’il fut réquisitionné par les Alle- mands, en juin 1940, pour rassembler des prisonniers de guerre français et anglais.

Du 20 août 1941 au 15 août 1942, la cité sert de camp d’internement pour les juifs, mais pendant cette période, seuls les hommes y sont regroupés. Les travaux de construction de la cité n’étant pas achevés, les détenus sont entassés dans des bâtiments ouverts à tous les vents. Les condi- tions d’hygiène seront, pendant toute la durée d’activité du camp, déplorables.

À partir du 16 juillet 1942, le camp reçoit également des femmes et des enfants. 5000 des 14 000 personnes arrêtées lors de la «rafle du Vel’ d’Hivv » y sont internées.

Sur les 76 000 juifs déportés vers les camps d’extermination, environ 63 000 sont déportés à partir de Drancy dans 67 convois comptant souvent 1000 personnes. Le dernier convoi part le 19 août 1944, à la veille de la libération de Paris. Parmi les déportés partis de Drancy 2700 seulement sur- vivront. La durée moyenne de l’internement dans le camp, avant le départ vers l’inconnu, varie de trois jours à trois mois.

Pendant toute la période où le camp sert de lieu d’internement pour les juifs, c’est-à-dire du 20 août 1941 au 24 août 1944, la direction du camp est allemande, assurée par Aloïs Brunner à partir de 1943, mais la surveillance (extérieure seulement dans la dernière période) est assurée par les gendarmes français logés dans les cinq gratte-ciel voisins de la cité.

L’immeuble dans lequel le camp était installé est aujourd’hui occupé par des logements sociaux, mais il a été classé « site protégé de France » en 2001. En 1976, un monument conçu par Sho- lomo Selinger, artiste juif d’origine polonaise, déporté, qui vit aujourd’hui à Paris, a été érigé devant l’entrée de la cité. En 1988, un wagon semblable à ceux qui ont transporté les déportés a été sym- boliquement installé auprès du monument.

Le nouveau musée-mémorial installé en face de la cité de la Muette, est admirablement organisé et les deux conférencières qui ont dirigé notre visite ont été unanimement appréciées pour la quali- té de leur exposé. Nous étions 56 pour cette visite et il est inutile de souligner l’émotion qui nous a tous étreints pendant les deux heures passées dans le musée-mémorial et devant le wagon et le monument de Selinger, d’autant plus que plusieurs d’entre nous ont eu des parents Internés dans ce camp et déportés à Auschwitz.

Comme pour la visite du Mont-Valerien en novembre dernier, cette visite a été organisée en parte- nariat avec nos amis du SNES (Syndicat national des enseignements de second degré) et nous ne pouvons que nous féliciter de ces réalisation communes.
YB.

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Visiteurs invités par l’ADVR et le SNES

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Visiteurs invités par l’ADVR et le SNES

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Vue de la cité de la Muette, ancien « camp de Drancy », depuis le mémorial-musée

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Monument de Sholomo Selinger érigé en 1976

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wagon identique à ceux qui transportaient les déportés, installé en 1988